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RUBATO
RUBATO

RUBA

En musique, indication d’ordre dynamique (en italien «volé, dérobé») où la rigueur de la mesure est respectée pour le rythme de la basse, tandis que les notes du chant sont ralenties ou accélérées. La notion de rubato apparaît au XVIIe siècle (Giulio Caccini, Le Nuove Musiche , 1602; Luigi Rossi; Pier Francesco Tosi, Opinioni de’ cantori antichi e moderni , 1723) et au XVIIIe siècle (Domenico Scarlatti, Karl Philipp Emanuel Bach, Mozart). De la musique vocale italienne le rubato passa à la musique instrumentale. C’est surtout dans les passages improvisés ou libres (cadences, soli, passaggi) que le tempo rubato est indispensable pour l’exécution vivante d’une œuvre. Cette espèce de stringendocalando (de plus en plus rapide, en diminuant, en ralentissant) est finalement propre à toute phrase expressive. Les rubatos de Chopin et de Liszt sont célèbres.

rubato [ rybato; rubato ] adj., adv. et n. m.
• 1907; mot it., proprt « dérobé, volé »
Mus. Indication de rythme, laissant une grande liberté de mouvement pour l'exécution d'un passage. Elle « a joué quelques mazurkas [...] avec ce tempo rubato qui me déplaît si fort » (A. Gide). Adv. Jouer rubato. N. m. Des rubatos.

rubato adverbe (italien rubato, de rubare, voler) Terme d'interprétation indiquant une grande liberté rythmique.

⇒RUBATO, subst. masc. et adj.
MUS. Tempo rubato ou, absol., rubato, subst. masc. ,,Mode d'exécution qui consiste à décaler légèrement le rythme de la mélodie en retardant certaines notes, en en précipitant d'autres, tandis que l'accompagnement demeure strictement mesuré`` (PINCH. Mus. 1973). Mme Edwards (...) a joué quelques mazurkas, avec fluidité, charme, mais à la manière artiste, avec ce tempo rubato qui me déplaît si fort, ou, pour parler plus exactement: sans plus tenir aucun compte de la mesure, et avec des accents subits, des sursauts, des effets, beaucoup plus propres à faire valoir le tempérament de l'exécutant que l'excellence du morceau (GIDE, Journal, 1915, p. 518).
P. métaph. Aussi le devenir est-il pour nous un milieu tout ensemble incompressible et compressible à l'infini: car bien que l'alternative nous interdise d'escamoter le fait du temps, la liberté nous donne le pouvoir d'en déplacer, ajourner, échanger, abréger les moments à notre guise. C'est un perpétuel rubato (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 110).
Empl. adv. Selon ce mode d'exécution; avec une grande liberté rythmique. Jouer rubato. (Dict. XXe s.).
Prononc.:[], [-]. ROB. [-y-], [-u-]; Pt ROB. [-u-]; Lar. Lang. fr. [-y-]; MARTINET-WALTER 1973 [-y-], [-u-] (10, 5). Étymol. et Hist. 1907 tempo rubato (Nouv. Lar. ill.). Expr. ital. signifiant propr. « temps dérobé », att. comme terme de mus. dep. 1601 (CACCINI d'apr. Lar. encyclop.); rubato est le part. passé de rubare « voler, dérober », du germ. raubôn (dérober).

rubato [ʀybato; ʀubato] adj., adv. et n. m.
ÉTYM. 1907; mot ital., proprt « dérobé, volé ».
Mus. (indication de mouvement). Indication de ne pas faire sentir les temps de la mesure, de jouer librement, sans tempo régulier (et notamment en ralentissant avant de reprendre le tempo initial). || Tempo rubato.Adv. || Jouer rubato.
0 Mme Edwards (…) a joué quelques mazurkas (de Chopin), avec fluidité, charme, mais à la manière artiste, avec ce tempo rubato qui me déplaît si fort, ou, pour parler plus exactement : sans plus tenir aucun compte de la mesure, et avec des accents subits, des sursauts, des effets (…)
Gide, Journal, 12 nov. 1915.
N. m. || Un rubato. || Des rubatos.Par ext. Passage exécuté rubato.

Encyclopédie Universelle. 2012.