⇒ANTI(-)POLITIQUE, (ANTIPOLITIQUE, ANTI-POLITIQUE) adj.
A.— Gén. péj. [En parlant d'une attitude ou d'une manière de penser]
1. Contraire aux intérêts de l'État, de la société politiquement organisée :
• 1. Quelques plumes animées d'une fausse philanthropie font, depuis une dizaine d'années, du forçat, un être intéressant, excusable, une victime de la société; mais, selon nous, ces peintures sont dangereuses et anti-politiques. Il faut présenter ces êtres-là ce qu'ils sont, des êtres mis à toujours hors la loi.
BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, p. 663.
2. P. ext. Contraire à la politique considérée comme saine. Idée, mesure antipolitique (GUÉRIN 1892).
B.— [En parlant d'une pers.]
1. Opposé à l'esprit de la politique de l'État :
• 2. Dans l'esprit de Nietzsche, il s'agissait seulement du fier consentement de l'âme devant ce qu'elle ne peut éviter. On connaît pourtant sa postérité et quelle politique devait s'autoriser de celui qui se disait le dernier allemand antipolitique.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 99.
2. P. ext. Opposé à la politique considérée comme saine. Idées antipolitiques (CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, p. 151).
— Emploi subst. fém., vx. ,,Politique opposée à la saine politique.`` (LITTRÉ).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Av. 1654 subst. fém. « politique opposée à la saine politique » (BALZ., 2e Discours, De la Cour ds LITTRÉ : Avec ces belles maximes et cette antipolitique ... ils ont gouverné le monde); qualifié de vieilli par DG; 2. 1790 adj. « opposé à la politique » (MIRAB., Disc., 20 déc. 1790, BUCHEZ et ROUX, t. 8, p. 266 d'apr. BRUNOT t. 9, 2, p. 817 : Il existe à Aix deux autres Clubs, l'un des Amis de la Constitution, l'autre club antipolitique).
STAT. — Fréq. abs. littér. :7.
BBG. — DUB. Pol. 1962, p. 147.
Encyclopédie Universelle. 2012.