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durci

⇒DURCI, IE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de durcir.
II.— Emploi adj. (correspondant aux emplois trans., intrans. et pronom. du verbe). Qui a été durci, qui a durci ou qui s'est durci.
A.— Rendu dur ou devenu dur, ferme.
1. Emploi gén.
a) [Empl. sans compl.] Acier durci, terre durcie. On reconnaissait un paysan à ses allures lentes, à son cou de taureau, hâlé, durci, en cuir (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 69).
P. métaph. Les personnages de roman ne trouvent plus en nous d'espace où se mouvoir : ils sont pris entre le bloc durci et inentamable de notre passé où plus rien désormais ne pénètre et la mort qui, plus ou moins proche, est désormais présente (MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, p. 69).
b) [Suivi d'un compl. prép.; la valeur verbale reste ici très forte (forme passive + compl. d'agent ou de cause)]
Durci + par. Acier durci par la trempe. On fixe, dans un ciment malléable à la chaleur et très-facilement durci par le refroidissement, la pierre brute (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 122). Le sol durci par le froid résistait à la morsure de la bêche (GREEN, Moïra, 1950, p. 228).
Durci + à. Une lance de bois durci au feu (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 207).
Durci + de. Et le sol durci de gel résonnait sous les sabots de Rossinante (TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, p. 97).
SYNT. Bloc, ongle, pieu durci; boue, croûte, neige, tige, durcie.
2. Syntagmes partic.
a) Crème durcie. Devenue ferme, épaisse (par la cuisson, puis le refroidissement), qui a pris. Synon. épaissi. La pellicule de crème durcie à la surface d'un lait qu'on fait bouillir (VERCORS, Silence mer, 1942, p. 71).
b) Peau durcie. Devenue épaisse et desséchée. Synon. racorni. Ses doigts durcis par la guerre et le hâle (HÉRÉDIA, Les Trophées, 1893, p. 160).
c) Artères durcies. Devenues dures par l'âge ou la maladie (artériosclérose). Synon. sclérosé :
1. ... ses muscles séchés, ses artères durcies [du vieillard] supportaient encore très convenablement l'épreuve physique de cette station debout; la distribution quotidienne aux pauvres du quartier lui avait donné de l'endurance.
DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 120.
B.— Au fig. [Correspond à durcir B]
1. [En parlant des traits du visage, de la physionomie, de l'expr.] Rendu plus rude ou plus âpre aux sens, plus sévère. Traits durcis, visage durci. Synon. assombri, rembruni, fermé. Le regard subitement durci de son hôte (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 493) :
2. Jamais elle [Hortense] ne traduit une peine par une plainte; seulement une concentration plus grave de sa petite figure enfantine et durcie.
CHARDONNE, Attachements, 1943, p. 184.
2. [En parlant du tempérament, du caractère, ou de la pers. envisagée sous le point de vue de son caractère] Rendu, devenu plus dur, plus sec, plus agressif ou moins sensible. Cœur durci. Synon. desséché, endurci, insensibilisé. Le cœur durci par la douleur (CAMUS, Dév. croix, 1953, p. 545) :
3. Comment ne saisis-tu pas (...) que la France, le monde ont besoin de gens comme moi, durcis par les épreuves, assouplis par les variations de leur politique...
ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 20.
Fréq. abs. littér. :354. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 249, b) 412; XXe s. : a) 537, b) 748.

Encyclopédie Universelle. 2012.