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démoli

⇒DÉMOLI, IE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de démolir.
II.— Adjectif
A.— 1. [En parlant d'un bâtiment ou d'une construction] Abattu pièce à pièce et de ce fait rendu inutilisable. Maison démolie; édifice, mur démoli :
1. ... le médecin, le cigare aux dents, s'était planté devant une maison démolie, et dont il ne restait que les pièces du rez-de-chaussée, emplies des gravats des autres étages. Un seul pan de mur se dressait du tas des décombres; pour le renverser d'un coup, on l'avait entouré d'une corde, sur laquelle tiraient une trentaine d'ouvriers.
ZOLA, La Curée, 1872, p. 582.
2. P. anal. [En parlant d'une chose] Détruit et de ce fait devenu inutilisable. Il lui faudra beaucoup de temps, d'ordre, de travail, de sacrifices, pour reconstruire ce qui est détruit et renouveler son équipement démoli ou périmé (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 181).
B.— Au fig.
1. [En parlant d'une pers.]
a) Dont la santé et les forces sont très affaiblies et quasi non réparables. Ton pauvre vieux bonhomme d'oncle est bien démoli (FLAUB., Corresp., 1875, p. 261).
b) Moralement à la limite de l'épuisement :
2. Il y a dans la vie de l'homme tant de choses douteuses, incertaines, où la résolution est difficile, que quand on ne sort pas de tout cela tout à fait démoli, il faut s'y tenir.
GONCOURT, Journal, 1863, p. 1249.
2. [En parlant d'un ensemble abstr. présentant une cohérence interne] Détruit en étant miné par la critique. Autorité, réputation démolie :
3. De cette philosophie [sensualiste] si lestement démolie, il subsiste plusieurs constructions intactes...
TAINE, Philos. class. au XIXe s., 1857, p. 7.
Rem. On rencontre ds la docum., avec emploi subst., un démoli. Personne physiquement diminuée. Il y a parmi eux [les gens du cirque], et ils sont nombreux, les démolis, ceux qui ont fait dans leur carrière, deux ou trois chutes (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 160).
Fréq. abs. littér. :317. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 383, b) 595; XXe s. : a) 487, b) 408.

Encyclopédie Universelle. 2012.