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dévié

⇒DÉVIÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de dévier.
II.— Adjectif
A.— 1. Écarté de la direction normale. Voie déviée.
2. P. anal. [Qualifie une partie du corps humain] Décalé par rapport à sa position normale. Corps, visage dévié; colonne vertébrale déviée.
Dévié + compl. prép. introduit par de et qui indique la partie du corps qui est déviée. Bien qu'il [mon professeur] fût borgne, dévié de nez et exagérément bancal (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 938).
B.— Au fig.
1. Écarté de sa voie, de son cours normal. Moyens déviés (cf. moyens détournés, indirects). On sent chez l'artiste (...) un talent dévié, un naturel contrarié, un instinct appliqué à rebours (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 36). Lasquin a souffert toute sa vie de timidité qui l'amenait à se réfugier dans certaines imaginations un peu torturées ou au moins déviées (AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 48).
2. P. ext. Détourné de son but :
Si l'attrait sexuel n'a pas pour issue sa fin naturelle, qui est la reproduction, il est dévié et mauvais.
CLAUDEL, Correspondance [avec Gide], 1899-1926, p. 220.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Dévié en emploi subst. Personne qui s'écarte de ce qui est généralement admis. Les déviés intellectuels, tels que Tolstoï, préfèrent la pitié à l'équilibre (L. DAUDET, Rêve éveillé, 1926, p. 193). b) L'adj. déviable. Qui peut être dévié. Ainsi le rayonnement agissant produit ses effets de nuit, il peut donc atteindre le côté nuit de la terre, il est donc déviable par le champ magnétique, c'est donc une émission de particules (ROTHÉ, Géophys., 1943, p. 403).
Fréq. abs. littér. :118.

Encyclopédie Universelle. 2012.