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pf

⇒PF(T), PFUT(T), PFUI(T), (PF, PFT, PFUT, PFUTT, PFUI, PFUIT)onomat. et interj.
I.Onomatopée
A.Pfff, pfft, pffuit
1. [S'emploie pour transcrire le bruit d'un gaz qui s'échappe] Spricht (...) ramène de Venise une vraie gondole (...) huit jours après, pft! pft! un joli yacht à vapeur et à voiles vient se ranger au quai de Tom Lévis (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p.165). De l'autre côté de la cloison (...) un appel sonore des lèvres, un «pff» goulu et prolongé de baiser tombé en pleine chair (COURTELINE, Conv. Alceste, Margot, 1888, p.69). Pfft! j'éclate à l'arrière (La Pédale, 5 oct. 1927, p.28, col. 1).
2. En partic. [S'emploie pour indiquer que qqn ou qqc. a disparu avant qu'on ait pu s'en rendre compte] Mais pourquoi est-il parti? Tu aurais vu, moi... j'aurais fait deux tours en ayant l'air de chercher quelque chose et puis pffff!... où cela Froufrou? plus de Froufrou!... (MEILHAC, HALÉVY, Froufrou, 1869, I, 13, p.34). Crokson: donnez-moi une autre pièce. (Auguste s'exécute). Voyez... comme ça. (Il escamote). Pftt... Pftt... partie... Et maintenant allons boire au café (ACHARD, Voulez-vous jouer, 1924, I, 3, p.105).
B.Pffu, pffue. [S'emploie pour transcrire un soupir] Petypon, esquissant une remontée en poussant un soupir de découragement: Pfffue! (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, II, 2, p.35). Quel repos! (Pffu! cette histoire de sucre et de petit chien!) (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.451).
II.Interj. Pff, pfft, pfui, ppf, pfou. [S'emploie pour marquer la désapprobation agacée du locuteur à l'égard de qqn] —Aller ainsi provoquer le plus fort tireur de la ville! —Pfff (KARR, Sous tilleuls, 1832, p.179). Je t'avais fait, auprès de moi, une existence sérieuse, qui te plaisait, pourtant! Mais, pfui! Vous êtes toutes les mêmes! Au premier beau garçon qui passe...! (MARTIN DU G., Taciturne, 1932, III, 2, p.1320). Il ne recherchait point les suffrages des chiens enragés!... Non! Pffou!... Ah! l'effarante palinodie! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.548):
♦ Les tantes et sa mère déploraient cette éducation. Lui, feignait de ne pas les entendre (...). Aussi, loin de mettre un terme à l'examen de l'instant, il s'attardait de page en page. —Pfftt! murmurait la tante Malvina... Qu'importent ces balivernes à un enfant de son âge.
ADAM, Enf. Aust., 1902, p.119.
Prononc. et Orth.:[pf(t)], [pfy(t)], []. Dans les dict. interj. et onomat. sous une seule entrée aux nombreuses var. comportant de fréq. dédoublements de consonnes par souci d'express., une sonorité vocalique ou non. ROB.: pff, pfft, pfut, pfutt avec des ex. de pffff et pfuitt; Lar. Lang. fr.: pff, pfft, pfftt, pfut, pfuit avec ex. de pft et pfuitt. Nombreuses var. dans la docum. Il semble que les var. avec t soient plus fréq. pour désigner un bruit (sonorité de tt) ou pour indiquer que qqn disparaît rapidement. Étymol. et Hist. a) 1832 pfff (KARR, loc. cit.); 1885 pfffuiii (G. FRISON, Les Aventures du colonel Ronchonot, p.806 ds QUEM. DDL t.17); 1898 pfftt (ROSTAND, Cyrano, IV, 7, p.80); b) 1903 pff (D'ESPARBÈS, Lég. outil, p.166); 1928 pfui (MARTIN DU G., Gonfle, II, 4, p.1202); 1936 pffou (CÉLINE, loc. cit.); c) 1914 pffue (FEYDEAU, loc. cit.); 1933 pffu (MALÈGUE, loc. cit.). Onomatopée. Fréq. abs. littér.:Pff(f), pft: 14. Pfoui: 16.

Encyclopédie Universelle. 2012.