SIOUX
SIOUX
Indiens des plaines d’Amérique du Nord, les Sioux appartiennent tous à la famille linguistique sioux, qui regroupe: les Assiniboin, les Crow, les Dakota, les Hidatsa, les Iowa, les Kansa, les Mandan, les Missouri, les Omaha, les Osage, les Oto et les Ponca. Les Sioux étaient avant tout des chasseurs de bisons. Certaines tribus de l’Est et du Sud cultivaient du maïs et récoltaient du riz sauvage. Avant l’introduction du cheval, en 1740, qui transforme leur vie, les Sioux se servaient pour déplacer leur camp de chiens attelés à des travois.
La bande, composée de plusieurs lignées, formait l’unité sociale de base; elle vivait sous la direction d’un chef héréditaire ou élu, assisté d’un conseil d’anciens. Lorsque les bandes se réunissaient en certaines occasions, les tipis étaient installés en cercle autour de la tente du conseil. L’organisation politique n’était jamais centralisée; par contre, il y avait souvent une police composée des membres des sociétés militaires et rituelles. L’importance d’un homme se mesurait à ses exploits guerriers. Il fallait commander une expédition guerrière, voler un cheval dans un camp ennemi, tuer un ennemi ou, encore mieux, le désarmer ou lui donner un coup. Pour se souvenir de leurs exploits, les Sioux utilisaient des pictographes qu’ils dessinaient sur des robes de bison ou sur leur tipi.
Comme celle des autres Indiens des plaines, l’essentiel de la vie religieuse des Sioux consistait à trouver un protecteur surnaturel. Pour ce faire, les jeunes gens devaient jeûner et prier et même s’infliger des tortures dans un endroit solitaire afin d’obtenir une vision. En général, l’initié conservait un objet qui lui servait de talisman. La danse du Soleil était leur plus importante cérémonie. Celle-ci fut supprimée, en 1881, par les Blancs à cause de «ses aspects inhumains».
De Soto, navigateur espagnol, rencontra les Sioux pour la première fois en 1541. Au début du XIXe siècle, les Blancs commencèrent à s’installer sur leurs terres et les obligèrent à vivre sur des territoires de plus en plus étroits. Finalement, on envoya les Sioux dans le territoire Indien et dans des réserves du Dakota, du Nebraska et du Montana. À partir de 1862, des troubles éclatèrent, dus la plupart du temps à la religion de la danse de l’esprit, d’inspiration messianique. Cette nouvelle religion, qui promettait à ses adeptes une prochaine délivrance, paraissait dangereuse aux Blancs, qui l’interdirent. On ne peut parler de la nation sioux sans mentionner Sitting Bull, chamane et chef des Honkpapa, dont l’influence s’étendait sur tous les Sioux. Dans les années 1860, il conduisit les Sioux sur le sentier de la guerre. En 1876, il refusa avec ses hommes d’aller dans une réserve et écrasa le général Custer à Little Big Horn. Il s’enfuit alors au Canada, puis revint aux États-Unis, où on le conduisit dans une réserve. Il joua un rôle important dans le mouvement de la danse de l’esprit et fut tué par la police indienne qui venait l’arrêter. Les Sioux eurent alors un dernier sursaut de révolte: la bataille de Wounded Knee, en 1890, fit plus de deux cents morts du côté indien. En 1990, on a recensé 103 250 Sioux, dont presque la moitié vivent dans le Dakota du Sud.
sioux [ sju ] n. et adj.
• 1724; altér. de nadoweisiw « petit serpent », nom donné par les Chippewa aux Sioux
1 ♦ Membre d'une peuplade indienne de l'Amérique du Nord. — N. m. Le sioux : la langue des Sioux.
♢ Loc. fam. Des ruses de Sioux, très habiles.
2 ♦ [ sjuks ] Adj. Fam. Astucieux, rusé (personnes, actions). C'est drôlement sioux.
● sioux adjectif et nom Qui appartient aux Sioux. ● sioux (expressions) adjectif et nom Ruse de Sioux, ruse très fine, habile. ● sioux adjectif Familier. Qui est très retors, rusé, astucieux.
sioux
ethnie indienne d'Amérique du N. Après l'arrivée des colons, les Sioux furent contraints d'émigrer vers l'Ouest; ils vivent auj. dans des réserves (Dakota, Nebraska, Montana).
|| Loc. Fam. Des ruses de Sioux: des ruses complexes et astucieuses.
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sioux
adj. inv. (et n. m.) Des Sioux.
|| n. m. LING Le sioux: la famille de langues des grandes plaines du nord des États-Unis.
⇒SIOUX, subst.
Membre d'une peuplade indienne de l'Amérique du Nord comprenant autrefois plusieurs tribus peaux-rouges confédérées, rassemblées aujourd'hui dans les réserves du Dakota, de l'Iowa et du Montana. Plusieurs tribus Algonquines s'étendent à travers le continent jusqu'à l'Atlantique, coupées par une expansion vers le nord des Sioux (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p. 242). Chez les Sioux, la chemise à scalps ne revenait qu'à ceux qui étaient reconnus chefs des sociétés militaires, alors que les plumes fixées derrière la tête indiquaient les exploits remportés sur l'ennemi, donc la position sociale de celui qui les arborait. Comme la scarification, le tatouage peut indiquer le sexe, la tribu et le rang social (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 169).
♦ Ruse de Sioux.
— LING. Le sioux. Ensemble des langues de la famille Hoka-Siou, parlées par les Sioux. (ROB. 1985).
— Empl. adj., fam. C'est sioux; drôlement sioux. Astucieux (ROB. 1985).
Prononc.:[sju]. Au sens fam., p. plaisant., parfois [sjuks]. Étymol. et Hist. 1724 (P. JOSEPH, Fr. LA FITAU, Mœurs des sauvages ameriquains, t. 1, p. 53; t. 2, p. 443 et p. 476). N. tiré, p. abrév. et corruption, de nadoweisiw « petit serpent », appellation donnée par les Chippewa aux Sioux, qui s'appelaient eux-mêmes Dakotas. Fréq. abs. littér.:44.
sioux [sju] n. et adj. invar.
ÉTYM. 1776; var. sion, adj. invar.; cf. aussi le fém. siouse chez Chateaubriand « langue siouse », cf. ci-dessous, cit., altér. de nadoweisiw « petit serpent », appellation donnée par les Chippewa aux Sioux, qui s'appelaient eux-mêmes Dakotas.
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1 Personne appartenant à une population indienne de l'Amérique du Nord, aujourd'hui confinée dans les réserves du Dakota, de l'Iowa et du Montana. || Dans les histoires de Peaux-Rouges, les Sioux apparaissent comme des ennemis particulièrement rusés.
0 Les Sioux, que leur tradition fait venir du Mexique sur le haut Mississipi, ont étendu l'empire de leur langue depuis ce fleuve jusqu'aux montagnes Rocheuses, à l'ouest, et jusqu'à la rivière Rouge, au nord : là se trouvent les Cypowois (Chippewa), qui parlent un dialecte de l'algonquin et qui sont ennemis des Sioux. La langue siouse siffle d'une manière assez désagréable à l'oreille : c'est elle qui a nommé presque tous les fleuves et tous les lieux à l'ouest du Canada, le Mississipi, le Missouri, l'Osage, etc.
Chateaubriand, Voyage en Amérique, Langues indiennes.
♦ N. m. || Le sioux : la langue des Sioux, de la « grande famille Hoka-Siou » (Meillet) des langues américaines (→ Iroquois, cit. Chateaubriand).
➪ tableau Classification des langues.
2 ☑ Loc. fam. Des ruses de Sioux, très habiles (allus. aux ruses de guerre des tribus sioux).
♦ Fam. Astucieux, rusé. || C'est sioux ! || Il est drôlement sioux (souvent prononcé [sjuks]).
Encyclopédie Universelle. 2012.