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SPAHI
SPAHI

SPAHI

À l’origine, titulaire d’un bénéfice en Asie centrale, qui accomplissait le service militaire personnel (en persan, sipari signifie guerrier). Dans l’Empire ottoman, le sipahi est un cavalier qui reçoit l’usage d’une terre en Anatolie ou en Roumélie; peu à peu, ce bénéfice devient héréditaire, mais, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les spahis constituent avec les janissaires (fantassins) l’élite de l’armée ottomane. Après la conquête de l’Algérie, la France forma des régiments de spahis, appartenant à la cavalerie légère, armés, montés et habillés à la façon des Arabes, mais qui étaient recrutés de plus en plus dans la population française.

spahi [ spai ] n. m.
• 1829; « cavalier turc » 1538; turc sipâhi, d'o. persane cipaye
Soldat des corps de cavalerie indigène créés autrefois par l'armée française en Afrique du Nord. « Le Roman d'un spahi », de Loti. Les spahis.

spahi nom masculin (turc sipahi, cavalier) Soldat d'un corps de cavalerie ottoman. Cavalier de l'armée française appartenant à un corps d'Afrique du Nord créé en 1834 et organisé en une « subdivision d'arme » de la cavalerie en 1841. (Convertis pour la plupart en unités blindées, les régiments de spahis algériens, marocains et tunisiens s'illustrèrent tout particulièrement au cours de la Seconde Guerre mondiale avant d'être dissous en 1962.)

spahi
n. m. Anc. Cavalier des corps auxiliaires d'indigènes de l'armée française en Afrique du Nord.

⇒SPAHI, subst. masc.
HIST. MILIT.
A. — Soldat d'un corps de cavalerie ottoman. Nous approchions du Caire, et nous étions instruits, par les gens du pays, que les Mamelucks réunis à la milice de cette ville, et à un nombre considérable d'Arabes, de janissaires, de spahis nous attendaient entre le Nil et les pyramides, couvrant Gizeh (GOURGAUD, 1815-21 ds Rec. textes hist., p. 103). À Varsovie, y vit quelques seigneurs étincelants de soie et de fourrures, répandant un éclat oriental au milieu de leurs janissaires, de leurs spahis et de leurs uhlans (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p. 215).
B. — Cavalier des corps auxiliaires indigènes de l'armée française en Afrique du Nord, recrutés d'abord en Algérie et par la suite en Tunisie et au Maroc. Spahis réguliers; manteau rouge des spahis; capitaine, régiment de spahis; escadron de spahis à cheval; spahis algériens, marocains, tunisiens. Il avait servi en Afrique et, dans le travail, gardait encore sa chéchia de spahi (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 301).
En appos. Aussi, dès 1831, une ordonnance permet-elle l'enrôlement, « à la suite » des régiments de chasseurs d'Afrique, de chasseurs spahis, convoqués de façon temporaire en période d'opérations et recrutés autant parmi les colons que parmi les autochtones (Lar. encyclop.).
Les spahis. Le corps des spahis. S'engager dans les spahis. Il pensait (...) à demander du service dans les spahis et à se faire tuer en Afrique (BALZAC, Fausse maîtr., 1841, p. 50). Le jeune maître s'embarquait pour les spahis, délaissant ces bassets et ces setters qui hurlaient à son départ, prêts pour lui à chasser le lion (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 106).
P. anal. Spahis soudanais, tonkinois. Mon pauvre petit cadet Jean, tué à vingt-trois ans au lac Tchad j'ai dans ma valise sa photographie en spahi sénégalais lui aussi savait, et mieux que moi, à quoi noblesse oblige (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 236).
Prononc. et Orth.:[spai]. Att. ds Ac. dep. 1762. MART. Comment prononce 1913, p. 303, spahis [-is]: ,,Les dictionnaires ont conservé spahi, qui est assurément plus correct, étant un doublet de cipaye, et Loti s'en est contenté; mais l'armée d'Afrique a souvent dit spahis``. Formes trisyllabiques sipahy (LAND. 1834), sipahi (BESCH. 1845). Étymol. et Hist. 1. 1519 spachi, spaqui « cavalier de l'armée ottomane » ([T. SPANDUGINO] La genealogie du grand Turc, D iiij v° et E iiij v° ds Z. rom. Philol. t. 106, p. 60); 1553 spahi (P. BELON, Observations, 146 r° et 150 v°, ibid.); 2. 1834 « soldat des corps de cavalerie indigène en Afrique du Nord » (Ordonnance royale, 10 sept. ds B. des Lois du Royaume de France, IXe série, t. 9, févr. 1835, p. 155: Il sera formé à Alger un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de spahis réguliers). Empr. au turc sipahi « soldat de la cavalerie », et celui-ci au persan « cavalier, soldat », dér. de « armée » (cf. LOK. n° 1914; FEW t. 19, pp. 159-160; BUCK n° 20.15). Cf. cipaye. Fréq. abs. littér.:83. Bbg. ARVEILLER (R.). Mots orientaux, notes lexicol. Mél. Dauzat (A.) 1951, p. 30.

spahi [spai] n. m.
ÉTYM. 1538, « cavalier turc », nombreuses var. (spachi, spahiz); turc sipâhi. → Cipaye.
Soldat des corps de cavalerie maghrébins organisés par l'armée française en Afrique du Nord. || Chéchia, manteau (cit. 6) rouge des spahis. || Le Roman d'un spahi, de Pierre Loti.
1 Des cavaliers apparaissent (…) Fièrement campés sur leurs chevaux, ils sont beaux tous, avec leurs vestes rouges, leurs pantalons bleus, leurs grands chapeaux blancs rabattus sur leurs figures bronzées.
Ils sont douze, douze spahis envoyés en éclaireurs, sous la conduite d'un adjudant (…)
Loti, le Roman d'un spahi, III, XXIV.
2 J'étais simple spahi, un petit spahi de vingt ans, tout blond, et crâne, souple et vigoureux, mon cher, un vrai soldat d'Algérie.
Maupassant, Mohammed-Fripouille, Pl., t. II, p. 334.

Encyclopédie Universelle. 2012.