TILLEUL
TILLEUL
Les fleurs des tilleuls (Tilia cordata Miller, T. platyphyllos Scop., T. europaea L.; tiliacées), apparemment inutilisées jusqu’au XVIe siècle, sont aujourd’hui à la base de l’une des tisanes les plus populaires. Elles renferment 0,4-0,5 p. 100 d’une essence au parfum suave (contenant du farnésol, alcool présent aussi dans le muguet), beaucoup de mucilage, tanin, gomme, sucres, matières grasses, jusqu’à 0,24 p. 100 de vitamine C. Emollientes, antispasmodiques, sédatives, diurétiques, sudorifiques, antiscléreuses, elles s’emploient en infusion (de 10 à 20 grammes par litre; de 5 à 10 grammes par litre pour les fleurs mondées de la bractée verte; contact, un quart d’heure). Utiles dans les troubles nerveux, les migraines, les vertiges, les cardialgies, les insomnies, les spasmes gastriques, les vomissements nerveux; en adjuvant dans la grippe, les fièvres éruptives. Fluidifiant du sang, le tilleul est indiqué dans l’artériosclérose (infusion à 20-30 p. 100; associer à l’aubépine). La décoction concentrée (soit 500 grammes pour 10 litres d’eau; contact une demi-heure) s’emploie, ajoutée à l’eau, en bains calmants très efficaces. Le jeune bois (dit aubier de tilleul), déjà utilisé au XVIIIe siècle, est un diurétique uricosurique puissant, utile dans les rhumatismes, la goutte, l’urémie, l’albuminurie. Les feuilles, très riches en mucilage, s’emploient (décoction à 5 p. 100) sur les brûlures, les hémorroïdes et les inflammations diverses; pour ce qui est de l’usage interne, une décoction à 1 p. 100 est conseillée dans les diarrhées et les gastro-entérites chroniques. Leur haute teneur en protéines les a fait employer dans l’alimentation humaine pendant la guerre de 1939-1945 (farine de feuilles séchées mêlée à la farine de céréales).
tilleul [ tijɶl ] n. m.
• XVe; tilluel 1178; lat. pop. °tiliolus, du lat. tilia → teille
1 ♦ Arbre des régions tempérées (tiliacées), à feuilles alternes simples, stipulées, à fleurs blanches ou jaunâtres, très odorantes et disposées en cymes. Tilleul des bois, tilleul argenté, de Hollande. « Une longue allée de tilleuls [...] formant percée, sur de gras pâturages » (Gautier). Liber de tilleul. ⇒ teille.
♢ Vert tilleul, ellipt tilleul : couleur d'un vert clair, très doux. « Lit impeccable et son dessus tilleul légèrement brillant » (J.-P. Amette). Des gants tilleul.
2 ♦ (1855) Les inflorescences et les bractées membraneuses de cet arbre, séchées pour faire des infusions. « le tilleul, cueilli chez la voisine, blond, translucide, aux feuilles arrondies soudées deux à deux comme des ailes » (M. Rouanet). Le tilleul est un calmant. — (1829) Cette infusion. Une tasse de tilleul. Tilleul-menthe : infusion de tilleul et de menthe.
♢ Tasse, consommation de tilleul. Garçon, un café et deux tilleuls.
3 ♦ (1409) Le bois de cet arbre, tendre et léger, utilisé surtout en tabletterie et par les luthiers. Sabots en tilleul.
● tilleul nom masculin (latin populaire tiliolus, diminutif de tilius, tilleul) Arbre (tiliacée) des régions tempérées de l'hémisphère Nord, utilisé pour son bois et pour ses fleurs, dont on fait des tisanes. Infusion de fleurs de tilleul séchées. ● tilleul adjectif invariable Se dit d'une couleur d'un vert très pâle, tirant sur le jaune.
tilleul
n. m.
d1./d Arbre des régions tempérées et subtropicales de l'hémisphère Nord, aux fleurs jaunes odorantes. Syn. (Québec) bois blanc.
d2./d Inflorescences séchées du tilleul, employées pour préparer une tisane sédative.
|| Cette boisson.
d3./d Tilleul d'Afrique: arbre (Fam. rubiacées) des forêts équatoriales d'Afrique.
⇒TILLEUL, subst. masc.
A. — BOT. Grand arbre à feuilles alternes simples, stipulées, de la famille des Tiliacées, dont les fleurs jaune pâle sont très odorantes. Tilleul argenté, à petites feuilles, à grandes feuilles; tilleul d'Amérique; allée, avenue de tilleuls. Par les fenêtres ouvertes, j'aperçus de larges tilleuls jaunis par l'automne (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 281). Le grand tilleul du jardin a eu sa plus grosse branche brisée; le jardin en paraît tout dévasté; le vent de mer a roussi les feuilles et la pluie pourri toutes les fleurs (GIDE, Journal, 1904, p. 144).
♦ Couleur (ou vert) tilleul ou, p. ell., tilleul, en empl. adj. inv. Elle était vêtue d'une robe d'un vert tilleul passé et d'un manteau d'un rose moribond à doublure soufre (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 144). Un tailleur, en lin et polyester, à veste longue et jupe droite, en safran, rouge ou tilleul (Madame Figaro, 20 juin 1987, p. 125).
B. — P. méton.
1. Fleurs et stipules de cet arbre, séchées pour faire des infusions. Paquet, sachet de tilleul. P. méton. L'infusion elle-même, calmante et sudorifique. Il voulut absolument qu'elle prît une tasse de tilleul pour se calmer (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1201). Qu'est-ce que tu as? Tu es malade? Veux-tu que je te fasse du tilleul? Réponds: une tasse de tilleul? (ARLAND, Ordre, 1929, p. 189).
2. Bois de cet arbre. Il détachait d'une rondelle de tilleul les lamelles de bois destinées à son travail (D'ALLEMAGNE, Hist. jouets, 1902, p. 87). Le hêtre est le bois le plus généralement employé pour les sièges; certains menuisiers utilisent aussi le noyer et le tilleul (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 87).
Prononc. et Orth.:[tijœl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1178 « arbre à fleurs jaune pâle très odorantes » (Renart, éd. M. Roques, branche II, 4546: tilluel); 2. 1409 « bois de cet arbre » (doc. ds GDF. Compl.); 3. a) 1855 « infusion faite avec la fleur et les stipules de cet arbre » (SAND, Hist. vie, t. 3, p. 222); b) 1872 « fleur de cet arbre » (LITTRÉ). Du lat. pop. tiliolus « tilleul », dimin. de tilius « id. » (d'où l'anc. subst. t(e)il « id. »: ca 1150, Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4403, écrit teill), masc. issu du lat. class. tilia fém. « id. ». Fréq. abs. littér.:683. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 046, b) 698; XXe s.: a) 1 145, b) 948. Bbg. QUEM. DDL t. 16.
tilleul [tijœl] n. m.
ÉTYM. XVe; tilluel, XIIIe; d'un lat. pop. tiliolus, dér. du lat. class. tilia. → Teil.
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1 Grand arbre à feuilles alternes simples, stipulées, à fleurs blanches ou jaunâtres, très odorantes, disposées en cymes (dicotylédones; famille des Tiliacées, nom sc. tilia). || Tilleul des bois (T. silvestris), tilleul à grandes feuilles (T. platyphylla), tilleul argenté (T. argentea) de Hongrie. || Parc planté de tilleuls (→ Municipalité, cit. 2). || Une allée de tilleuls (→ Gras, cit. 41; sceller, cit. 7). || Les effluves (cit. 3) des tilleuls. || Écorce de tilleul. ⇒ Teille. || Exsudation du tilleul. ⇒ Miellée.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
♦ Vert tilleul, et, par ext., tilleul : couleur d'un vert clair, très doux.
0 (…) elle est vêtue d'une robe d'un vert tilleul passé et d'un manteau d'un rose moribond à doublure de soufre (…)
Huysmans, l'Oblat, V.
➪ tableau Désignations de couleurs.
2 Adj. (1909). || Des gants tilleul.
3 (1855). La fleur et les stipules de cet arbre, séchées pour faire des infusions. || Un paquet de tilleul. || Le tilleul est un calmant, un antispasmodique et un sudorifique. — (1872). Par métonymie. Infusion de tilleul. || Prendre une tasse de tilleul (→ Introduire, cit. 12).
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
4 Le bois de cet arbre, tendre et léger, utilisé surtout en tabletterie et en lutherie. || Table de tilleul (→ Dévidoir, cit. 1).
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DÉR. (Du même rad.) Tiliacées.
Encyclopédie Universelle. 2012.