TONGA
TONGA
Petit royaume indépendant gouverné par une des plus vieilles monarchies du globe, l’archipel des Tonga était autrefois connu sous le nom d’îles des Amis. Il est situé dans le Pacifique central, à la limite de la ligne dite andésitique, orientée nord-sud et marquée par une fosse océanique très profonde. Constitué d’une douzaine de complexes insulaires (plus de cent soixante «îles»), l’archipel se divise grossièrement en deux chaînes: la chaîne orientale se compose surtout d’îles basses ou surélevées, alors que la chaîne de l’Ouest est formée par une dizaine de sommets volcaniques dont plusieurs sont actifs; le plus élevé (Kao) atteint près de 1 500 mètres sous la forme d’un cône parfait.
Les îles, qui ont une population à l’accroissement rapide (99 700 hab. en 1994; taux d’accroissement naturel de 1,84 p. 100), furent visitées en 1616 par le navigateur hollandais Jakob Le Maire, puis en 1643 par son compatriote Abel Tasman; ce n’est toutefois qu’en 1773 que, suivi bientôt de membres de la London Missionary Society, James Cook établit des contacts effectifs, au nom de son pays, avec les indigènes. Comme l’ensemble des archipels polynésiens, les Tonga étaient le lieu de conflits internes périodiques: la combativité et l’organisation des Tongans étaient redoutées dans toute la Polynésie centrale, et leur influence s’étendait jusqu’aux Fidji et aux Samoa. Chacun des trois districts principaux (Vava’u, Ha’apai et Tongatapu) avait ses chefs respectifs. Le système politique traditionnel, très stratifié, opposait par ailleurs deux lignées de grands chefs: le chef spirituel (Tui Tonga) et le chef temporel (Tui Kanokupolu). Mais, au début du XIXe siècle, un chef de Ha’apai réussit à prendre le pouvoir en cumulant, par une politique d’alliance, les deux principaux titres et en adoptant en 1831 la religion des missionnaires nouveaux venus. Il fonda ainsi la dynastie des Tupou. Le trône fut occupé pendant près de cinquante ans par la reine Salote Tupou III (couronnée en 1918, elle régna jusqu’en 1965). Avant la mort du premier roi unificateur des Tonga, George Tupou Ier (1893), l’archipel avait été déclaré territoire neutre par la déclaration de Berlin (1886), puis un protectorat britannique avait été établi en 1900.
Les terres appartiennent à l’État, qui les loue. La population tongane est essentiellement composée de Polynésiens qui vivent encore pour la plupart selon le mode villageois traditionnel. La principale source de richesses réside dans l’exportation du coprah, de la canne à sucre et de la vanille.
Tonga
(anc. îles des Amis) état d'Océanie, dans le Pacifique S. (au S.-E. des Fidji), formé d'env. 170 îles et îlots; 700 km²; env. 100 000 hab.; cap. Nuku'alofa (dans l'île princ., Tongatapu). Nature de l'état: monarchie constitutionnelle. Langues off.: anglais et tonguien (langue polynésienne). Monnaie: paanga. Pop.: Polynésiens. Relig.: méthodisme en majorité.
— Volcaniques ou coralliennes, les îles vivent de cultures vivrières, du tourisme et de l'exportation de produits tropicaux.
— Découvertes au XVIIe s. par les Européens, ces îles formèrent un royaume (XIXe s.), qui passa sous protectorat britannique en 1901 et accéda à l'indépendance en 1970, dans le cadre du Commonwealth.
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Tonga
populations établies en Zambie, en Tanzanie, au Malawi et au Mozambique; env. 3 millions de personnes. Ils parlent des langues bantoues appartenant à des groupes différents (groupe Tsonga, notam.).
⇒TONGA, subst. masc.
A. — BOT. Synon. vieilli de tonka. (Dict. XIXe s.).
B. — LING. ,,Un des idiomes polynésiens, parlé dans l'île Tonga et dans les îles du même archipel`` (BACH.-DEZ. 1882).
C. — PATHOL. [Dans certains pays comme la Nouvelle Calédonie] Synon. de pian. (Dict. XXe s.).
D. — TRANSP. Charrette tirée par des chevaux, utilisée aux Indes comme moyen de locomotion. Il arrive dans une tonga, il est mort en route, et le conducteur l'a attaché au siège par derrière, pour qu'il ne tombe pas (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 321). Commencez par louer une tonga, une charrette à cheval, où vous êtes assis en sens contraire de la marche de telle sorte que vous êtes immergé dans le spectacle de la rue, et faites-vous conduire au mausolée de Gandhi où toute l'Inde vient effeuiller quelques pétales de fleurs (Réalités, déc. 1968, p. 106, col. 3).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1771 pathol. (Trév.); 2. 1816 fève Tonga (A. DE CANDOLLE, Essai sur les propriétés méd. des plantes, p. 136); 3. 1882 « langue polynésienne parlée aux îles Tonga » (BACH.-DEZ.); 4. 1907 « charrette » (RIVIÈRE, loc. cit.). 1 du nom des îles Tonga, archipel du Pacifique; 2 mot d'une lang. indienne de Guyane, v. tonka.
Encyclopédie Universelle. 2012.