VALAIS
VALAIS
Avec 5 225 kilomètres carrés, le Valais (etymologie latine: vallis , vallée) est le troisième canton suisse par la superficie, mais la moitié de celle-ci est improductive. La région est faiblement peuplée (262 400 hab., selon les estimations de 1992; 3,8 p. 100 du total de la Confédération helvétique). Elle s’ordonne autour du bassin du Rhône supérieur. Ce sillon tectonique originel a été recreusé et calibré par l’érosion glaciaire, puis remblayé, pour donner une auge à fond plat, bordée de moraines et de cônes de déjection, œuvre des vallées latérales, souvent suspendues au-dessus du cours du Rhône. Fermée, à l’amont, par le bloc cristallin du massif d’Aar-Saint-Gothard, la section supérieure jusqu’à Brigue est le val de Conches, domaine très rude, germanisé par des ethnies alémaniques venues de la Suisse centrale au haut Moyen Âge et qui forment 33 p. 100 de la population actuelle. Le Valais central a des versants très dissymétriques. Le volet nord, adossé à l’Oberland bernois, ne comporte que deux grandes vallées affluentes, celle de Loèche (Leuk) et le Lötschental. Le versant sud, au contraire, est entaillé par quatorze vals parallèles qui descendent en gradins de la barrière des crêtes (frontière avec l’Italie), constituant des cellules montagnardes très individualisées qui ont vécu en symbiose avec la basse vallée du Rhône, et sont parcourus d’incessantes remues. En aval de Martigny, le Rhône coupe les plis préalpins vaudois et chablaisiens en un coude brusque sur lequel se branchent, au sud-est, les vals d’Illier et de Morgins et débouche sur la cuvette du Léman. Le Valais, domaine intra-alpin très abrité, reçoit de faibles précipitations. La section centrale autour de Sion est, avec 570-630 millimètres, la région la plus sèche de la Suisse. Combiné aux sols légers de désagrégation, d’éboulis et de moraines, ce climat très propice à la vigne et aux cultures délicates a permis la remontée des habitats et des champs à une très haute altitude. L’irrigation est une nécessité assurée par un réseau de 2 000 kilomètres de canalisations, les «bisses», qui captent les eaux dans les bassins supérieurs des glaciers et des torrents. La vallée principale, longtemps inondable, a été bonifiée dès le début du XIXe siècle et surtout après l’endiguement du Rhône, commencé en 1860. Malgré les dangers du gel, c’est un beau terroir agricole.
Le Valais, grâce au col du Grand-Saint-Bernard, a joué un rôle essentiel dans les communications à travers les Alpes. Les oppositions d’idéologies et de mentalités entre haut et bas Valais, entre catholiques et radicaux sont demeurées, jusqu’à nos jours, les constantes d’une vie politique locale toujours passionnée et agitée.
Canton pauvre, le Valais connut, jusqu’à l’entre-deux-guerres, une économie montagnarde de nécessité, caractérisée par la vitalité des hautes vallées, réservoir démographique. Ce système traditionnel ne fut que faiblement transformé par les débuts du tourisme d’été à Zermatt dès 1852, par l’avènement de la houille blanche (aluminium à Chippis, électrochimie à Viège), par le percement du tunnel ferroviaire du Simplon (1898-1905) et par les premières cultures spécialisées de la grande vallée. Le grand tournant se dessina après 1950 et le Valais a subi des transformations profondes. La population a émigré vers les villes du bas et les grandes agglomérations de la Suisse romande. Les remues et les migrations pastorales ont presque totalement disparu. L’essentiel des profits provient de la grande vallée: céréales, fourrages artificiels, tabac, vignoble, fruits (abricots) et légumes. Ces produits concurrencés par l’étranger connaissent des difficultés saisonnières d’écoulement. L’industrie dispose d’une énergie hydroélectrique très abondante (Grande-Dixence) et en grande partie exportée, fournissant le quart de la production suisse. Le secteur secondaire est encore largement dominé par les grandes sociétés de la Confédération (chimie bâloise, chaussures Bally). Une raffinerie de pétrole est située près de Collombey-Muraz. Le gouvernement cantonal s’est efforcé de décentraliser et de diversifier l’industrie par l’implantation de petits ateliers (horlogerie, décolletage, mécanique de précision). La part élevée des services et du tertiaire est liée à la fonction de circulation, stimulée par l’ouverture, en 1964, du tunnel routier du Grand-Saint-Bernard, et surtout au tourisme. À l’alpinisme et au thermalisme se sont ajoutés les sports d’hiver dans les stations de ski de haute altitude que fréquente une clientèle étrangère nombreuse (Zermatt, Saas Fee, Crans-sur-Sierre-Anzère, Montana, Loèche et Verbier). Le dynamisme démographique est vigoureux. Mais les villes restent de dimension modeste: Sion, la capitale, a 23 400 habitants (1990); Sierre, 13 100,, Monthey et Martigny, 11 300 chacune.
Valais
(en all. Wallis) cant. du S. de la Suisse, à la frontière franç. et ital.; 5 226 km²; 247 550 hab. (de langues franç., pour les deux tiers, et all.); ch.-l. Sion; v. princ. Martigny, Sierre, Monthey, Brigue.
— Adossé au N. au massif de l'Aar, le cant. est délimité au S. par les hautes cimes des Alpes valaisannes: Grand-Combin (4 314 m), Cervin (4 478 m), mont Rose (4 634 m au pic Dufour, point culminant de la Suisse). Il a pour axe vital la haute vallée du Rhône, qui aboutit au lac Léman et rompt son isolement, ainsi que plus. cols et tunnels: col du Grand-Saint-Bernard (tunnel routier), tunnels ferroviaires du Lötschberg (ligne Berne-Milan) et du Simplon (lignes Berne-Milan et Lausanne-Milan). L'économie agropastorale de montagne (irrigation par des bisses) et la sylviculture s'associent aux cultures de la vallée du Rhône: céréales, fourrages, fruits (abricots), vigne (fendant) et tabac. L'hydroélectricité (le quart de la production du pays) alimente de nombr. industries: électrochimie, métallurgie de l'aluminium, textile, scieries et agroalimentaire (distilleries d'alcools). La raffinerie de pétrole de Collombey-Muraz est alimentée par l'oléoduc de Gênes. Le tourisme d'été et d'hiver joue un grand rôle. Hist. - La Vallis Poenina, pays celte conquis par les Romains en 57 av. J.-C., subit profondément leur empreinte. Plus tard, le Valais fit partie du royaume des Burgondes, puis fut gouverné à partir de 999 par les évêques de Sion, dont le pouvoir temporel fut progressivement battu en brèche par les Patriotes qui représentaient les communes fédérées sous le nom des Sept Dizains. En 1475-1476, ceux-ci enlevèrent le Bas-Valais à la Savoie et conquirent momentanément évian et Thonon. En 1630, leur autorité supplanta définitivement celle de l'évêque. Canton de la République helvétique en 1798, érigé ensuite par Bonaparte en république indépendante (1802), le Valais fut annexé à l'Empire français sous le nom de département du Simplon en 1810, fut libéré en 1813, puis devint le vingtième canton de la Confédération suisse en 1815. Ayant adhéré, en 1845, à la ligue séparatiste du Sonderbund, il fut le dernier canton cathol. à se soumettre au pouvoir fédéral (1847).
valais [valɛ] n. m.
ÉTYM. 1904; du nom géographique.
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♦ Vitic. Cépage noir du Jura.
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HOM. Valet; formes du v. valoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.