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VESPASIEN
VESPASIEN

VESPASIEN TITUS FLAVIUS (9-79) empereur romain (69-79)

Né à Reate, l’actuelle Rieti, ville de l’Italie centrale, Vespasien, fils de publicain, appartient au monde des finances de l’Empire romain. Élevé dans une métairie de Toscane, il apprend à connaître les problèmes qui se posent aux paysans. Son origine aisée lui permet de franchir les étapes d’une carrière politique qui le mène, sous l’empereur Caligula, à exercer les fonctions d’édile en 38 et de préteur en 39. Sous le règne de l’empereur Claude, il participe en 43 à la campagne de la Bretagne insulaire, en qualité de commandant d’une légion. Il reviendra dans ce pays en 47 avec son fils aîné Titus et s’y signalera par de nombreux faits d’armes. Rentré à Rome en triomphateur, il exerce la charge de consul en 51. Sous le règne de Néron, Vespasien est envoyé en Afrique où il succède à L. Vittelius en 62. Mais à la suite de la révolte qui éclate en Judée et après la mort de Cestius Gallus, Vespasien est nommé légat impérial dans cette région et les trois légions qu’il commande sont chargées de la répression. Aidé de son fils Titus, Vespasien s’acquitte avec un certain succès de sa tâche et il réussit à contenir les armées juives dont l’une est commandée par le célèbre historien Flavius Josèphe. En 67 Vespasien s’empare en outre de nombreuses villes, telles Jaffa, Jotapat, Joppé et Tibériade, Tarichée et Gamala et il fait prisonniers six mille Juifs qu’il envoie en Grèce. En 68, il est sur le point d’investir Jérusalem, lorsque Néron est assassiné. La succession disputée de l’empereur défunt ouvre dans tout l’empire une période de guerre civile. En moins d’un an trois empereurs se succèdent sur le trône impérial de Rome: Galba, Othon et enfin Vitellius. Fortes de leurs succès militaires et lassées des désordres, les légions d’Orient proclament Vespasien empereur le 1er juillet 69 à Alexandrie, sur la recommandation du Juif Tibère Alexandre, préfet d’Égypte. Cette proclamation est confirmée à Césarée et à Antioche. Vespasien est notamment soutenu par Antonius Primus, légat de l’Illyrie, qui attaque les partisans armés de Vitellius et les écrase à Crémone à la fin d’octobre 69. Après diverses péripéties, Vitellius est égorgé sur le Forum de Rome le 20 décembre de la même année. Vespasien, qui doit achever sa tâche en Orient, dépêche alors à Rome son fils cadet Domitien ainsi que Mucien, légat de la province de Syrie. Puis il charge Titus, son fils aîné de s’emparer de Jérusalem. Le Sénat romain a déclaré Vespasien Auguste, lui a conféré la puissance tribunicienne et l’a désigné consul pour la seconde fois, alors que son fils Titus l’est pour la première fois. Vespasien rentre à Rome en 70 et, pendant les neuf dernières années de son règne, il montre son désir de remettre en ordre l’empire, bouleversé par les guerres civiles. Il prend une série de mesures qui témoignent de son habileté politique et de la sûreté de sa gestion. Pour parer à toutes nouvelles tentatives de coups d’État, il diminue le nombre des cohortes prétoriennes. Pour lutter contre l’influence trop grande des affranchis, il favorise la promotion des représentants de l’ordre équestre dans l’administration centrale. Pour vaincre les lenteurs de la justice, il accélère l’instruction des procès. Pour rétablir les finances publiques, dilapidées par les folies de ses prédécesseurs, il impose lourdement les provinces. Son avarice est réputée. À celui qui s’étonne que les latrines ne soient plus gratuites sous son règne, Vespasien répond par la formule célèbre: «L’argent n’a pas d’odeur.» Pour parfaire la solidité des institutions impériales, Vespasien tente d’associer ses deux fils Titus et Domitien aux responsabilités du pouvoir et de créer ainsi une nouvelle dynastie, connue dans l’histoire sous le nom de dynastie flavienne: Titus règnera de 79 à 81 et Domitien de 81 à 96. Vespasien définit, en outre, une nouvelle politique d’urbanisation et entreprend la construction du Colisée, la restauration du Capitole et le tracé de nouvelles voies de communication à travers l’Italie. Il est également soucieux de garantir la sécurité des provinces et des frontières de l’Empire romain. Titus achève en 71 la guerre de Judée, après avoir pris Jérusalem l’année précédente. Cerialis, général romain, termine la lutte qui l’oppose aux Bataves et aux Gaulois, commandés par Civilis. Agricola pacifie une fois de plus la Bretagne insulaire. À l’est, de nombreux territoires deviennent des provinces romaines: la Grèce, Rhodes et la Pamphylie. En dépit des attaques d’historiens, comme Suétone, en dépit des trafics d’influences, en dépit aussi de la persécution violente dont eurent à souffrir les stoïciens, partisans voilés d’une restauration de la République, le règne de l’empereur Vespasien apparaît comme bénéfique à la nation romaine. Si Vespasien manque souvent de générosité, sa vie simple, dépourvue de luxe est tout à son honneur; de même que la grandeur des derniers instants de son existence, lorsque, épuisé par la maladie, il eut le courage de se lever et de s’habiller avant de s’effondrer en criant: «Il faut qu’un empereur meure debout!»

Vespasien
(en lat. Titus Flavius Vespasianus) (9 - 79 apr. J.-C.) empereur romain (69-79). D'origine modeste, il reçut sous Néron le commandement de l'armée d'Orient (66), qui le proclama empereur alors qu'il combattait en Judée (69). Il fit de nombr. réformes administratives et financières, rétablit la discipline dans l'armée et restaura l'Empire héréditaire en faveur de ses fils Titus et Domitien, malgré le sénat. Il commença la construction du Colisée.

Encyclopédie Universelle. 2012.