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VORARLBERG
VORARLBERG

VORARLBERG

Le plus exigu des Länder autrichiens après Vienne, le Vorarlberg (2 601 km2) est cependant, de loin, le plus dynamique. Sa population était de 331 472 habitants en 1991. Le Land a su faire preuve d’un dynamisme et d’un esprit d’entreprise qui ont fait de lui le champion de l’industrie et du tourisme. Les quatre souverainetés féodales, isolées à l’ouest des pays autrichiens, «devant l’Arlberg», ont été rattachées entre 1376 et 1765 à l’Empire des Habsbourg et, jusqu’en 1918, puis encore entre 1938 et 1945, placées sous l’autorité du Tyrol, avant de devenir un des États de la République fédérale. Trois grands ensembles se partagent le territoire.

La plaine alluviale du Rhin, sur la rive droite du fleuve, longtemps menacée par des inondations, est, au pied du versant est, ourlée de villages enfouis dans les vergers et les vignes. Mais c’est l’industrie qui est responsable des fortes densités et de l’activité de la capitale économique et principal centre urbain, Dornbirn (40 000 hab. en 1990), réputée pour sa production de tissus imprimés et synthétiques. Le Rheintal débouche sur le lac de Constance par une étroite façade, commandée par Bregenz, capitale administrative (27 000 hab. en 1990), cité médiévale, centre d’industries, de trafic et de tourisme.

Dans la partie orientale du Vorarlberg, la montagne étend graduellement son emprise. Au nord, la liaison avec la Bavière se fait par la forêt de Bregenz (Bregenzerwald), moyen pays de collines calcaires, mollassiques et morainiques. Ce pays humide et frais, qui ne dépasse pas 900 mètres, est voué à l’élevage laitier. Le Kleine Walsertal, affluent de l’Iller, est enclavé dans l’espace douanier allemand.

L’axe principal est constitué par la vallée de l’Ill. Elle descend du haut massif englacé de la Silvretta (3 312 m). La section supérieure est le Montafon, de peuplement ancien rhéto-romanche, comme celui des Grisons. Autour de sa petite capitale de Schruns, c’est une cellule montagnarde active. On y tisse le loden, on y pratique le tourisme et l’élevage de la race bovine brune. Les centrales hydroélectriques de l’Illkraftwerke exportent la majeure partie de leur énergie dans le sud-ouest de l’Allemagne et jusque dans la Ruhr. À Bludenz (13 000 hab.), le Montafon conflue avec le Klostertal, en direction de l’Arlberg, et plus en aval débouche la vallée pastorale et forestière du Grosswalsertal. La basse vallée de l’Ill, ou Walgau, est branchée sur le Rheintal. C’est un bassin à fond plat, très abrité et encaissé entre des reliefs qui le dominent de 2 000 mètres. Le fœhn réchauffe fortement le climat et permet la culture de la vigne et des céréales. Mais, comme dans la plaine rhénane, c’est l’industrie qui est l’activité de base et qui fait la prospérité de Feldkirch (25 000 hab. en 1990).

La jonction entre le Vorarlberg et le Tyrol, entre les bassins hydrographiques du Rhin et du Danube, a été longtemps précaire, au long de la rude vallée du haut Klostertal, jusqu’au col et au tunnel ferroviaire de l’Arlberg, long de 10 270 mètres. Le tunnel routier de l’Arlberg (14 km) a facilité les communications vers Innsbruck. Le fort enneigement a fait le succès d’un groupe de stations de ski: Stuben, Zürs, Lech, Sankt Anton am Arlberg et Sankt Christoph am Arlberg.

Le Vorarlberg a longtemps tourné le dos au reste des États autrichiens. Son originalité réside dans ses affinités avec la Suisse, à laquelle il aurait voulu s’unir, en 1919; dans le domaine ethnique, tout d’abord, avec son peuplement rhétique, qui a subi les invasions alémaniques dont la plus singulière est celle des Walser, venus, aux XIIIe et XIVe siècles, de la région du Saint-Gothard; dans sa structure économique, ensuite, qui est caractérisée essentiellement par l’activité touristique et par une forte industrialisation; la forêt (27 p. 100 du sol) et les prairies et alpages (53 p. 100) jouent un rôle non négligeable alors que les cultures sont insignifiantes. Le Land a le taux de salariés industriels le plus élevé d’Autriche après la région de Vienne; il détient le plus gros potentiel du textile, suivi par la métallurgie différenciée et par les machines, le bois, le papier, la chimie, les produits pharmaceutiques, la broderie mécanique et l’horlogerie. Bien que la montagne résiste plus qu’ailleurs au dépeuplement, plus du tiers de la population réside dans les trois villes de Bregenz, Feldkirch et Bludenz. Plusieurs milliers de frontaliers vont, chaque jour, travailler en Suisse et en Allemagne. Par son orientation géographique et son niveau de vie, le Vorarlberg est le plus «helvétique» des Länder autrichiens.

Encyclopédie Universelle. 2012.