ÉGÉRIE
ÉGÉRIE
Nymphe associée au culte de la Diane de Némi, dans le bois d’Aricie, Égérie, déesse des femmes, passait pour faciliter les accouchements. Elle suivit Diane lors de son transfert à Rome, et c’est sans doute à cette même nymphe qu’une source était consacrée dans le bois des Camènes (divinités archaïques des eaux, confondues ensuite avec les Muses), près de la porte Capène. La tradition recula dans le temps l’arrivée d’Égérie à Rome et en fit, de façon souvent ironique, l’inspiratrice et l’épouse du roi Numa: lors de rendez-vous nocturnes, la nymphe dictait au roi sabin les réformes religieuses qui lui sont attribuées (les pythagoriciens voyaient dans cette légende la transposition de l’hydromancie ou divination par l’eau). Les vestales venaient chaque jour puiser l’eau qui leur était nécessaire dans la fontaine d’Égérie.
égérie [ eʒeri ] n. f.
• 1846; nom de la nymphe que consultait Numa Pompilius
♦ Conseillère, inspiratrice d'un homme politique, d'un artiste, d'un créateur. Mme de Caillavet, l'égérie d'Anatole France. « Son ambition [de Mme de Staël] visait à être l'Égérie des hommes d'État » (Madelin).
♢ Par ext. Figure emblématique (d'un mouvement, d'un groupe, d'une marque). « égérie romantique d'une jeunesse révoltée » (Le Monde, 1998).
● égérie nom féminin (de Égérie, nom propre) Littéraire. Femme qui est l'inspiratrice de quelqu'un, d'un artiste, d'un groupe.
égérie
dans la myth. romaine, nymphe qui conseillait le roi Numa Pompilius sur l'organisation de la vie religieuse.
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égérie
n. f. Litt. Inspiratrice d'un artiste, d'un poète, d'un homme politique. Juliette Drouet, l'égérie de Victor Hugo.
⇒ÉGÉRIE, subst. fém.
[P. allus. à la nymphe qui conseillait Numa Pompilius, roi des Romains] Femme qui passe pour l'inspiratrice d'un homme politique, d'un écrivain, d'un artiste. Je serais député, je ne ferais point de « boulettes », car je consulterais mon égérie dans les moindres choses (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 288) :
• Nous aimerions avoir connu Mme de Pompadour qui protégea si bien les arts, et nous nous serions autant ennuyés auprès d'elle qu'auprès des modernes égéries, chez qui nous ne pouvons nous décider à retourner tant elles sont médiocres.
PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 569.
— Au fig. [En parlant d'une chose personnifiée] Source d'inspiration. L'étude m'a toujours semblé (...) une sorte d'égérie désintéressée (VIGNY, Journal poète, 1862, p. 1366).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1846 (BALZAC, Comédiens, p. 350). Empr. au lat. Egeria, nom d'une nymphe que Numa Pompilius disait consulter avant de donner les lois aux Romains. Fréq. abs. littér. :11.
égérie [eʒeʀi] n. f.
ÉTYM. 1846, Balzac; du lat. Egeria, nymphe qui aurait été la conseillère de Numa Pompilius, roi légendaire de Rome.
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♦ Littér. Femme considérée comme la conseillère, l'inspiratrice d'un homme politique, d'un homme de lettres. || Madame Roland fut l'égérie des Girondins; Madame de Caillavet, l'égérie d'Anatole France.
1 Ma sœur jusqu'à présent fut ma seule Égérie :
Sur vos deux bras charmants maintenant, appuyé,
J'aurai deux confidents, l'amour et l'amitié.
A. de Musset, Songe d'Auguste.
2 Son ambition (de Mme de Staël) visait à être l'Égérie des hommes d'État et, pour un maître de la France, une maîtresse dirigeante.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, IX, p. 135.
3 (…) cette jolie femme (Hortense Allart) d'esprit et de cœur, un peu trop reléguée, il me semble, au nombre des Égéries à tout faire, et qui, par le style et par la culture, valait beaucoup mieux que cela.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 290.
♦ Fig. (par plais.). || La bouteille est son égérie.
Encyclopédie Universelle. 2012.