agnation [ agnasjɔ̃ ] n. f.
• 1539; lat. agnatio
♦ Dr. rom. Parenté par les mâles (opposé à cognation).
● agnation nom féminin Chez les Romains, parenté agnatique. ● agnation (synonymes) nom féminin Chez les Romains, parenté agnatique.
Contraires :
⇒AGNATION, subst. fém.
DR. ROMAIN. Parenté civile existant entre agnats :
• 1. On a beaucoup discuté sur ce que les jurisconsultes romains entendaient par l'agnation. Mais le problème devient facile à résoudre, dès que l'on rapproche l'agnation de la religion domestique. De même que la religion ne se transmettait que de mâle en mâle, de même il est attesté par tous les jurisconsultes anciens que deux hommes ne pouvaient être agnats entre eux que si, en remontant toujours de mâle en mâle, ils se trouvaient avoir des ancêtres communs. La règle pour l'agnation était donc la même que pour le culte. Il y avait entre ces deux choses un rapport manifeste. L'agnation n'était autre chose que la parenté telle que la religion l'avait établie à l'origine.
N.-D. FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, pp. 64-65.
• 2. Dans l'Inde « l'héritage appartient au plus proche sapinda; à défaut de sapinda, au samanodaca. » Or nous avons vu que la parenté qu'exprimaient ces deux mots était la parenté religieuse ou parenté par les mâles, et correspondait à l'agnation romaine. Voici maintenant la loi d'Athènes : « Si un homme est mort sans enfant, l'héritier est le frère du défunt, pourvu qu'il soit frère consanguin; à défaut de lui, le fils du frère; car la succession passe toujours aux mâles et aux descendants des mâles. »
N.-D. FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864 p. 92.
Rem. 1. Cf. aussi patriarcat et agnat, ex. 2. 2. Agnation s'oppose à cognation « parenté par consanguinité » en ce sens que tout consanguin pouvait être agnat, mais que tout agnat n'était pas nécessairement consanguin.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1539 dr. romain « lien de parenté entre les mâles descendants de même père » (R. ESTIENNE, Dict. françois-lat. :Les biens sont retournez a luy par droict d'agnation).
Empr. au lat. agnatio « qualité d'agnat », formé sur le rad. de agnatus, agnat (Rhet. Her., 1, 13, 23 ds TLL s.v., 1349, 28 : suam vocat hereditatem lege agnationis).
STAT. — Fréq. abs. litt. :10.
BBG. — BARR. 1967 (s.v. agnatio). — BÉL. 1957. — BIROU 1966. — BOISS.8. — LAV. Diffic. 1846.
agnation [agnɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1539; lat. agnatio, de agnatis. → Agnat.
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♦ Dr. rom. Parenté par les mâles, qui unit au pater familias et entre eux tous ceux qui sont soumis à sa puissance familiale ou y seraient soumis, si l'ancêtre mâle vivait encore. ⇒ Cognation.
0 Tandis que jadis la seule parenté légitime était celle que créait la descendance masculine ou agnatio, elle comprend maintenant (au second siècle de notre ère) la cognatio, ou parenté par les femmes, et déborde le domaine des justes noces.
J. Carcopino, la Vie quotidienne à Rome…, p. 97.
Encyclopédie Universelle. 2012.