amble [ ɑ̃bl ] n. m. ♦ Allure d'un quadrupède (chameau, girafe, etc.) qui se déplace en levant en même temps les deux jambes du même côté. Jument qui va l'amble. ⇒ haquenée. Trotter l'amble. Sa mule « prenait un petit amble sautillant » (A. Daudet).
● amble nom masculin (de ambler) Allure des quadrupèdes, dans laquelle les deux pattes du même côté du corps se posent au sol à peu près en même temps.
amble
n. m. Allure, naturelle ou acquise, de certains quadrupèdes qui se meuvent en déplaçant simultanément les deux pattes d'un même côté. Aller, marcher l'amble.
⇒AMBLE, subst. masc.
A.— [Ne s'emploie qu'au sing.] Allure naturelle ou acquise d'un quadrupède, entre le pas et le trot, consistant à avancer en levant alternativement les deux jambes d'un même côté. Aller l'amble, mettre un cheval à l'amble :
• 1. Lorsque le pied de devant droit part pour soutenir le corps poussé en avant par le pied de derrière droit, cette marche se nomme l'amble. Le corps étant porté alternativement sur deux pieds de même côté, est obligé de se balancer à droite et à gauche pour ne pas tomber; et c'est ce balancement qui rend cette allure douce et agréable pour les femmes et les personnes foibles.
G. CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, t. 1, 1805, p. 490.
• 2. Je reprends mon allure, l'amble d'un cheval de curé, ou le trot de la jument de maître Pierre, ou le galop de cette rosse sublime, appelée jadis Pégase, maintenant à l'équarissage!
H. DE BALZAC, Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 240.
• 3. ... quand on s'est tant excité soi-même et calmé tour à tour, et qu'on a employé toute sa jeunesse à se faire manœuvrer l'âme, comme un cavalier fait de son cheval qu'il force à galoper à travers champs, à coups d'éperon, à marcher à petits pas, à sauter les fossés, à courir au trot et à l'amble, le tout rien que pour s'amuser et en savoir plus...
G. FLAUBERT, Correspondance, 1850, p. 268.
• 4. MERCURE. — Les battements trop espacés maintenant. C'est le rythme des poissons... là... là... voilà ce galop moyen, cette amble, auquel Amphitryon reconnaît ses chevaux et Alcmène le cœur de son mari...
J. GIRAUDOUX, Amphitryon 38, 1929, I, 5, p. 58.
• 5. Tania Balachova qui dresse un caméléon d'Égypte le pose sur le pont. Le caméléon avance. Il meut au ralenti les haricots de ses pattes prudentes. Il va l'amble.
J. COCTEAU, Maalesh, 1949, p. 137.
Rem. 1. L'amble est une allure naturelle au chameau, à la girafe et à l'ours; c'est une allure acquise par l'âne, le cheval et le mulet. 2. Noter l'emploi rare du mot au fém. chez J. Giraudoux (ex. 4). 3. Pour aller l'amble il existe une variante aller à l'amble (ex. 9), cf. aussi courir à l'amble (ex. 3) et fuir à l'amble :
• 6. Adieu Paris mon grand théâtre
Adieu viaduc de Passy
Adieu tout ce qu'on voit d'ici
Les deux rives fuyant à l'amble
Ce qui se cache et ce qui tremble
L. ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, p. 48.
Rem. 4. Autres syntagmes a) amble rompu, ,,Allure plus gén. appelée traquenard, et qui consiste, pour le cheval, à trotter du devant et à galoper de l'arrière-train`` (Nouv. Lar. ill.); b) allonger l'amble (P. ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 530), marcher l'amble (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 308), prendre l'amble (A. DAUDET, Lettres de mon moulin, 1869, p. 62; J. GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 323), trotter l'amble (G. FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 62; G. FLAUBERT, Salammbô, t. 2, 1863, p. 33).
B.— P. ext. Allure modérée :
• 7. S'il fait nuit s'il fait tard
L'autobus et le cafard
Marchent ensemble
Marchent l'amble ...
R. QUENEAU, Si tu t'imagines, 1952, p. 227.
1. Au fig., gén. fam. et iron. :
• 8. Il y a des esprits fatigués, qui vont l'amble et le traquenard; mais leur allure ne déplaît pas à tous les goûts. On se luxe l'esprit comme le corps.
J. JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 174.
• 9. On a dit de Fontenelle, écrivain, qu'il allait à l'amble, là où d'autres couraient et se déployaient avec force ou gravité. Cette sorte d'allure, on le sait, est surtout agréable aux femmes et aux délicats.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 3, 1851-1862, p. 334.
2. Vx, expr. proverbiale. Mettre (quelqu'un) à l'amble ( ou aux ambles). ,,Le corriger, le ranger à son devoir.`` (J.-F. ROLLAND, Dict. du mauvais langage, 1813, p. 8); (cf. aussi Ac. Compl. 1842 et BESCH. 1845).
DÉR. Amblier, ière, adj. et subst. masc., man. ,,Il se dit d'un cheval qui va l'amble`` (Ac. Compl. 1842);,,Valerio s'empressa de rejoindre Lucie avec son nouveau serviteur et il lui expliqua ce qui venait d'arriver. Le petit cheval amblier de Kerbelay-Houssein arriva, et Lucie l'ayant monté, le trouva fort à son goût. Valerio, comme d'ordinaire, se mit à sa gauche. Le Shemsiyèh allait à pied de l'autre côté, quelques domestiques suivaient; quand le soleil se leva tout grand, il éclaira la caravane en pleine marche.`` (J.-A. DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, La Vie de voyage, 1876, p. 312 ). Ambleur, euse, adj. et subst. masc. 1. Adj. a) Qui va l'amble; synon. amblier (cf. Ac. Compl. 1842, etc.) ou ambleux, euse (ds QUILLET 1965 seulement); cheval ambleur, jument, mule ambleuse (Lar. 19e); girafe ambleuse (Lar. encyclop.). b) P. ext., vén. [En parlant d'un cerf] ,,Dont les allures sont droites et dont le pied de derrière dépasse de quatre doigts celui de devant``. (BAUDR. Chasses 1834);(cf. en outre BESCH. 1845). 2. Subst. a) Vén. Cerf ambleur (cf. 1 b et Ac. Compl. 1842, etc.). b) Officier attaché autrefois à la grande et à la petite écurie du roi. — Arg. ,,Voleur, larron`` (Ac. Compl. 1842); ambleur est un autre mot (cf. ambler rem. 2).
Prononc. :[]. — Dér. Ambleur : [], fém. [-ø:z].
Étymol. ET HIST.
I.— Amble, mil. XIIIe s. équit. (Du Prestre et des II Ribaus ds MONTAIGLON et RAYNAUD, Recueil général des Fabliaux, t. 3, p. 65 : Le cheval hurte des talons Qu'il avoit durs et gros et lons, Tant qu'il le mist du pas en l'amble).
II.— Ambleur. 1. Vers 1165 adj., équit. « (d'un cheval) qui va l'amble » (BENOIT, Troie, Ars. 3314, f° 187d ds GDF. : Sor .I. grandisme chaceor Fort et isnel et ambleor); 2. 1200 id. subst. « cheval qui va l'amble » (L'Escouffle, Ars 3319, f° 56r ibid. : Celi qui pres de li manoit Querroit il sour cel ambleeur).
III.— Amblier, 1838 équit. (Ac. Compl. 1842 : Amblier [...] Il se dit d'un cheval qui va l'amble).
STAT. — Fréq. abs. litt. : Amble. 24. Amblier. 1.
BBG. — BAUDR. Chasses 1834 (et s.v. ambleur). — BÉL. 1957 (et s.v. ambleur). — BOUILLET 1859. — DAIRE 1759. — FÉR. 1768. — GAUTRAT Ski 1969. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 65, 307. — HUSSON 1970. — LE ROUX 1752. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — NOTER-LÉC. 1912. — NYSTEN 1814-20. — PRÉV. 1755. — PRIVAT-FOC. 1870. — REMIG. 1963.
amble [ɑ̃bl] n. m. sing.
ÉTYM. Mil. XIIIe; de ambler.
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♦ Allure d'un quadrupède (chameau, girafe, etc.) qui se déplace en levant en même temps les deux jambes du même côté. ⇒ Allure, cheval. || Aller, trotter l'amble. || Allonger l'amble. || L'amble, considéré aujourd'hui comme une allure défectueuse, était autrefois apprécié chez les montures réservées aux dames. || Jument qui va l'amble. ⇒ Haquenée. || Amble rompu. ⇒ Traquenard. || Le pas de la girafe, du chameau, de l'ours est un amble.
1 Le petit cheval trottait l'amble (…)
Flaubert, Mme Bovary, I.
2 (…) sa mule, mise en train par la musique, prenait un petit amble sautillant (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « La mule du Pape », p. 62.
3 Le cheval, que Nicolas ne frappait jamais, allait l'amble.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 357.
♦ Plus cour. || Aller, courir à l'amble. || « Courir au trot et à l'amble » (Flaubert, Correspondance). Figuré :
4 Elle marche en s'appuyant toute sur la jambe qui touche terre, en souriant d'un seul coin des lèvres, alternativement, comme si tout son être allait l'amble (…)
Giraudoux, Provinciales, p. 120.
♦ Fig. et vx. || Aller l'amble, aller à l'amble, à une allure modérée. → Au petit trot.
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CONTR. Aubin, entrepas, galop, pas, trot.
Encyclopédie Universelle. 2012.