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ana

ana [ ana ] n. m.
XVIIe; de la terminaison du titre lat. de recueils : Scaligeriana, Menagiana, plur. neutre d'adj. en -anus
Recueil de pensées, de bons mots d'un auteur, d'une personnalité, d'anecdotes relatives à sa vie, etc. Des ana ou des anas.

ana nom masculin invariable (suffixe latin d'adjectif formé sur un nom propre) Littéraire. Recueil d'anecdotes, de bons mots d'un auteur.

⇒-ANA, ANA, subst. masc.
A.— -Ana. Terminaison latine qu'on ajoute à certains noms propres pour indiquer un recueil de pensées détachées, de bons mots, d'anecdotes qu'on attribue à ces personnages. Le Segraisiana (LITTRÉ), Le Carpentériana (Ac. 1835, 1878), Le Furetériana (Ac. 1835, 1878), Le Voltairiana (Lar. 19e).
B.— Ana. Subst. masc. (inv. au plur.). Recueil d'anecdotes, de traits attribués à un auteur célèbre. C'est un ana; défiez-vous des faiseurs d'ana; cela traîne dans tous les ana (Ac. 1835-1932) :
1. Mme de L. (...) me raconte une foule d'anecdotes piquantes sur les personnages les plus célèbres de l'époque actuelle et des tems antérieurs : j'en compose un ana, qui vaudra bien ceux de M. Cousin d'Avalon.
V. DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 8.
2. Il [Proust] ne laissait s'éloigner personne qu'il n'en eût extrait tout ce dont son œuvre pouvait être nourrie, et il est certain que le comte de Montesquiou lui dut être d'un rendement admirable. Ce fut sans doute le grand collecteur qui fit ruisseler jusqu'au jeune romancier des millions de traits, de potins et d'ana dont s'enrichit sa connaissance du monde.
F. MAURIAC, Écrits intimes, Du côté de chez Proust, 1947, p. 211.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[ana]. 2. Homon. : ana (plantes textiles; cf. Lar. encyclop.). 3. Forme graph. — Le mot est inv. (cf. Lar. 19e, ROB.). QUILLET 1965 écrit : des ana ou des anas (ce dernier plur. est très discuté auj. : LITTRÉ et Ac. n'admettent que des anas).
Étymol. ET HIST. — 1722 « recueil de pensées, de bons mots d'un auteur, d'anecdotes relatives à sa vie... » (HUET, Huetiana, notes mss d'apr. L. Tolmer ds Fr. mod., t. 14, p. 288 : Ana. Mots en ana).
Mot tiré du suff. lat. -ana (pl. neutre) ajouté au XVIIe s. et au XVIIIe s. à un nom d'auteur pour désigner un recueil d'anecdotes le concernant (Scaligeriana, 1669; Menagiana, 1693; Huetiana, 1722).
STAT. — Fréq. abs. litt. :7.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BAILLY (R.) 1969 [1946]. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BOISS.8. — BOUILLET 1859. — DARM. 1877, p. 193 n. — DLF 17e. — DLF 18e. — HANSE 1949. — LÉVY-PINET 1894.

-ana élément, 1. ana [ana] n. m. invar.
ÉTYM. XVIIe; de la terminaison du titre lat. de recueils : Scaligeriana, Menagiana, plur. neutre d'adj. en -anus.
1 Élément qui s'ajoute au nom d'un auteur pour désigner un recueil de ses pensées détachées, de ses bons mots ou des anecdotes qu'il a recueillies ou qu'on a recueillies de lui. || Le Voltairiana (Voltaire).
1 C'est dommage qu'on n'ait pas fait un Harleana de tous les dits qui caractérisaient ce cynique (Harlay).
Saint-Simon, in Littré.
2 N. m. invar. Recueil de pensées, de bons mots d'un auteur, d'une personnalité, d'anecdotes relatives à sa vie, etc. || Des ana.
2 Il savait par cœur tous les traits des ana.
Rousseau, les Confessions, IV.
Chacun des éléments d'un tel recueil.
3 C'était un de ces hommes qui se définissent par des anecdotes, de sorte qu'essayer de les dépeindre fait d'un chapitre une sorte de recueil d'ana.
M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 318.
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2. ana [ana] adv.
ÉTYM. 1834, Landais; de l'expr. lat. ana partes aequales.
Mot dont se servent les médecins, dans leurs ordonnances, pour indiquer que les substances énumérées doivent être employées à doses égales.Abrév. : , , ou aa.
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3. ana [ana] n. m.
ÉTYM. D. i.; mot dial. rouchi; orig. inconnue.
Techn. Partie ligneuse des plantes textiles. || Anas de lin, de chanvre ( Chènevotte).
0 Ainsi dans la tige (du lin) on peut distinguer (…) deux parties délimitées par le cambium :
— la chènevotte ou ana, qui est la partie centrale appelée vulgairement bois, constituée principalement de cellulose, de lignine et d'hémicellulose, se présente à l'état de fibres très courtes;
— la lanière verte ou partie péricyclique, qui renferme les fibres élémentaires (…)
Jacques Lourd, le Lin et l'Industrie linière, p. 35.

Encyclopédie Universelle. 2012.