appelé, ée [ ap(ə)le ] adj. et n. m.
• 1310; de appeler
1 ♦ Qui est appelé, prédestiné à. « Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus » ( ÉVANGILE ). Loc. Beaucoup d'appelés, mais peu d'élus : peu obtiennent le succès dans la compétition.
2 ♦ Appelé à (faire qqch.),désigné pour, dans la nécessité de. Les personnes appelées à partir.
3 ♦ N. m. Jeune homme incorporé dans l'armée pour faire son service militaire. Les appelés de 1990.
● appelé, appelée nom Jeune soumis aux obligations du service national.
appelé, ée
adj. et n.
rI./r adj.
d1./d Nommé. Une jeune fille appelée Marie.
d2./d Appelé à: dans l'obligation de, destiné à. Il sera appelé à vendre sa maison. Il est appelé à une brillante carrière.
rII./r n.
d1./d Un appelé: un jeune homme convoqué pour faire son service militaire.
d2./d "Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus" (évangiles).
— Mod. Un poste où il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus, très convoité mais difficilement accessible.
⇒APPELÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de appeler.
II.— Adj. Qui est appelé :
• 1. L'opératrice enfonce sa fiche, entre en conversation. L'opératrice prend les ordres, enfonce sa deuxième fiche dans le jack de l'abonné appelé et fait un appel magnétique.
A. LECLERC, Manuel de télégraphie et téléphonie, 1924, p. 230.
III.— Substantif
A.— Celui qui est appelé, celle qui est appelée :
• 2. Enfin une sorte de tohu-bohu, de bruit de chaise renversée, de pas, de jurements grommelés, de pot qui se brise naquit au plus lointain de l'appareil [de téléphone] s'enfla et la respiration même de l'appelé souffla dans l'écouteur.
A. ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin, 1942, p. 26.
B.— DR. ,,Personne désignée par le donateur ou le testateur comme devant recueillir, au décès du donataire ou légataire, dit grevé, les biens donnés ou légués à celui-ci à charge de substitution.`` (CAP. 1936) :
• 3. 1053. Les droits des appelés seront ouverts à l'époque où, par quelque cause que ce soit, la jouissance de l'enfant, du frère ou de la sœur grevés de restitution, cessera : l'abandon anticipé de la jouissance au profit des appelés, ne pourra préjudicier aux créanciers du grevé antérieurs à l'abandon.
Code civil, 1804, p. 191.
C.— ADMIN. MILIT. Celui qui est appelé à rejoindre son corps (cf. appeler I B 3 c). Plus spécialement, celui qui accomplit son service militaire :
• 4. Toute l'armée se trouvait, en effet, éprouvée et affaiblie par les conséquences du service à court terme et par la pénurie de soldats de carrière; partout, les effectifs étaient insuffisants; la libération de la classe ne laissait dans les rangs qu'un seul contingent d'appelés instruits, de sorte que, pendant la période d'hiver, notre couverture se trouvait dans une situation précaire.
JOFFRE, Mémoires, t. 1, 1931, p. 86.
D.— THÉOL. (doctrine de la prédestination). Créature destinée à être sauvée.
— Loc. fig., RELIG. Il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus. (Matth., XXII, 14 ) : Il y a beaucoup d'invités au banquet du royaume de Dieu, mais peu qui soient définitivement choisis :
• 5. Les justes ne peuvent craindre cela, mais les méchants ont raison de trembler. Dans l'immense grange de l'univers, le fléau implacable battra le blé humain jusqu'à ce que la paille soit séparée du grain. Il y aura plus de paille que de grain, plus d'appelés que d'élus, et ce malheur n'a pas été voulu par Dieu. Trop longtemps, ce monde a composé avec le mal, trop longtemps, il s'est reposé sur la miséricorde divine. Il suffisait du repentir, tout était permis. Et pour le repentir, chacun se sentait fort.
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1295.
♦ P. ext. [En dehors du domaine relig.] Il y a/aura peu de personnes retenues parmi celles qui pouvaient être choisies.
STAT. — Fréq. abs. littér. :4 862. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 9 293, b) 5 676; XXe s. : a) 5 894, b) 6 160.
BBG. — CAP. 1936. — DUPIN-LAB. 1846. — RÉAU-ROND. 1951.
appelé [aple] n. m.
❖
♦ Milit. Jeune incorporé dans l'armée pour faire son service militaire. ⇒ Conscrit. || Les appelés de 1980 sont nés en 1962.
1 Des jeunes, des appelés, qui n'avaient pas beaucoup de connaissances militaires mais qui étaient quand même plus aptes que nous, qui avaient la jeunesse pour eux, y sont allés.
Jean Ferniot, Pierrot et Aline, p. 124.
2 Cinq cent mille soldats français sont en Algérie, et parmi eux beaucoup d'appelés.
Paul Ribeaud, le Paria, p. 65.
❖
HOM. Appeler (et p. p.).
Encyclopédie Universelle. 2012.