apprivoisement [ aprivwazmɑ̃ ] n. m.
• 1558; de apprivoiser
♦ Action d'apprivoiser; résultat de cette action. La domestication est distincte de l'apprivoisement qui la précède.
♢ Fig. L'apprivoisement d'un enfant farouche.
● apprivoisement nom masculin Action d'apprivoiser ; fait de s'apprivoiser.
apprivoisement
n. m. Action d'apprivoiser; son résultat.
⇒APPRIVOISEMENT, subst. masc.
A.— [L'obj. de l'action est un animal] Action d'apprivoiser, résultat de cette action :
• 1. Alors, pareils à des bestiaux réduits par l'apprivoisement, les peintres ont refusé de secouer leur bât, de courir en liberté, et ils sont rentrés dare-dare dans leurs écuries, déclarant que tout était pour le mieux dans le meilleur des haras du monde, qu'ils voulaient en fin de compte conserver leurs Loyal ...
HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, p. 278.
— P. ext. [Une pers.] Action de rendre moins farouche, plus sociable :
• 2. Les indigènes de Tibati sont plus insaisissables, inapprochables que jamais. Dès qu'ils vous voient, les enfants fuient, les femmes se cachent. Je n'ai plus la patience, ni surtout plus la curiosité qu'il faudrait pour des travaux d'approche et de lent apprivoisement. D'ailleurs ces gens de ville sont corrompus — je veux dire moins naïfs, et partant moins intéressants que ceux de la brousse.
GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, p. 995.
— Au fig. Action de rendre moins rude (une chose). Synon. adoucissement :
• 3. Trop de versions de la Bible ne sont, en effet, que des tentatives d'apprivoisement, depuis la version de Port-Royal, où le mot ventre est chastement rendu par cœur, jusqu'aux brillants exercices de Renan qui transforme les cris en soupirs et fait plier la douleur de Job aux lois de l'euphonie et de la mesure.
GREEN, Journal, 1935-1939, p. 235.
B.— [Le suj. de l'action désigne une chose vivante : partie du corps, sens, etc.] Action de se familiariser progressivement avec une chose (cf. apprivoiser B 2) :
• 4. L'oreille et l'œil permettent une intuition immédiate de ces rapports. Et j'admire que l'un et l'autre de nos sens, par une lente accoutumance, une sorte d'apprivoisement, en viennent à goûter d'autres rapports, dont ils considéraient tout d'abord l'effet comme désagréable à l'oreille et à l'œil, comme dissonant.
GIDE, Journal, 1928, p. 874.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1572 « action d'apprivoiser » fig. (AMYOT, Œuvres morales de Plutarque ds Dict. hist. Ac. fr. : S'appercevant bien que toutes les parties d'icelle n'estoient pas obéissantes [...] de manière que par la seule raison on les peust retirer de vice, et qu'elles avoient besoing de quelque autre manière d'apprivoisement et persuasion).
Dér. de apprivoiser; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :7.
BBG. — HUSSON 1970.
apprivoisement [apʀivwazmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1558; de apprivoiser.
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1 Action d'apprivoiser; résultat de cette action. || L'apprivoisement des bêtes sauvages. || La domestication est distincte de l'apprivoisement, qui la précède. ⇒ Domestication. || Apprivoisement d'un oiseau de proie. ⇒ Affaitage, dressage. — Fig. || L'apprivoisement d'un enfant farouche. ⇒ Familiarisation, et aussi soumission.
2 Action de se familiariser avec qqch. ⇒ Accoutumance. || Un lent apprivoisement.
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CONTR. Effarouchement.
Encyclopédie Universelle. 2012.