arroche [ arɔʃ ] n. f. ♦ Bot. Plante à feuilles triangulaires (chénopodiacées), dont une espèce résiste au climat marin et dont les autres espèces, herbacées, sauvages ou cultivées (arroche commune, épinard sauvage), sont comestibles.
● arroche nom féminin (altération du latin atriplex, -plicis, du grec atraphaksus) Chénopodiacée comestible, voisine de l'épinard.
⇒ARROCHE, subst. fém.
BOT., HORTIC. Genre de plantes dicotylédones apétales (famille des chénopodiacées) caractérisées par une tige herbacée, parfois ligneuse, des feuilles alternes ou opposées, des fleurs polygames, régulières, des fruits ovoïdes.
— Arroche des jardins ou arroche-épinard, arrode, arrose, belle-dame, bonne-dame, follette, rouble. Grande plante annuelle à tige droite, cannelée, à feuilles triangulaires, larges, vert clair, à fleurs petites en panicule verdâtre, cultivée pour ses divers usages gastronomiques (feuilles en potages ou salades) ou médicinaux (feuilles rafraîchissantes et émollientes en cataplasmes, décoctions, etc.) (cf. Code pharm. 1821; G. PLANCHON, E. COLLIN, Les Drogues simples d'orig. végétale, t. 1, 1895-96, p. 488; FOURNIER 1961, p. 255) :
• Arroche : plante potagère connue sous le nom de belle-dame, bonne-dame et follette, et qui, mêlée à des plantes d'une saveur prononcée telles que menthe, cresson ou marjolaine, composaient autrefois des salades dont on faisait un grand usage en France.
Les Gdes heures de la cuis. fr., Éluard-Valette, 1964, p. 227.
SYNT. a) Arroche blonde (cf. A. GRESSENT, Le Potager mod., 1863, p. 290; Lar. 19e, GUÉRIN 1892), arroche rouge (ornementale, cf. A. GRESSENT, Le Potager mod., 1863, p. 290; Lar. 19e, GUÉRIN 1892), arroche très rouge (ornementale, cf. Lar. 19e, GUÉRIN 1892). b) Arroche étalée; arroche halime ou pourpier de mer, soutenelle, servant à divers usages (domestique, médical et ornemental); arroche hastée. Espèce n'appartenant pas au genre atriplex : arroche puante ou vulvaire, servant autrefois en méd. (cf. notamment NYSTEN 1814 et FOURNIER 1961, p. 253).
PRONONC. ET ORTH. :[]. GATTEL 1841 note que r se prononce ,,forte``. Lar. 19e et GUÉRIN 1892 réservent également une entrée au nom vulgaire de l'arroche des jardins, le 1er sous la forme arrose, le 2e sous les formes arrode ou arronse.
ÉTYMOL. ET HIST. — XIIe s. arepe (Gloss. Tours, éd. L. Delisle ds GDF. Compl. : Atriplex, grisolocama, atrofacos, viniscus, cato, arepe); XVe s. arroche (Grant Herbier, n° 53, ibid. : Atriplex. C'est une herbe que l'on appelle arroche).
Altération du lat. class. atriplex, -plicis « id. » empr. au gr. (). La forme d'a. fr. arepe (XIIe s., supra) a dû être primitivement arrepe (rr < tr cf. > pierre); elle s'explique à partir de l'acc. du lat. atriplex à condition de poser entravé. On a donc > atreplece > ar(r)epe à titre de forme demi-sav. (cf. ángele > ange, imágene > image. La forme a. fr. ar(r)ace (cf. ex. GDF. Compl.) s'explique à partir de la forme gr. (acc. -) qui possède un accentué; on a donc atrapice(m) ou atrapica [réalisations latinisantes sur la base du gr. atrap(h)axu(n) — étant prononcé p + h] donne des formes demi-sav. atrap(e)ce atrap(e)ca qui donnent régulièrement arrace et arrache (ex. ds GDF. Compl.)). La forme arroche (var. dial. arroce, arrosse [écrit aussi arrose]) suppose un o qui est attesté de la forme gréco-lat. atrofaxos (atrofacos), mais on ne peut expliquer ce o par une dissimilation (a...a > o...a), la 1re des deux voyelles étant accentuée; l'hyp. avancée par FEW a + w < a + p par transformation de p en w suppose la chute antérieure du l de la finale or plex, plice(m) est vraisemblablement une altération latinisante p. étymol. pop. (cf. triplex « trèfle », p. allus. aux feuilles triangulaires?) de la finale gr. (où est prononcé p + h) inexistante en lat. Il faut donc, pour expliquer arroche, partir de atrápica. On a donc : atrapica > atrápeca > atrabeca > atraweca > atrawca > arroche (ce qui suppose que e posttonique a disparu très tôt ds ce proparoxyton). Reste à expliquer la rencontre sur le sol fr. entre la forme gr. et la forme lat. peut-être par l'intermédiaire d'un prov.; or le mot manque en prov. anc.; seul un niçois aroca (< arauca) ds ROLL. Flore t. 9, p. 158.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — ALEX. 1768. — Bible 1912. — BOUILLET 1859. — BRARD 1838. — DUMAS 1965 [1873]. — FÉN. 1970. — Lar. mén. 1926. — LASNET 1970. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MONT. 1967. — Mots rares 1965. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870.
arroche [aʀɔʃ] n. f.
ÉTYM. XVe; arepe, XIIe; aussi arace, forme dialectale dérivée par une suite d'altérations du lat. atriplex.
❖
♦ Genre de plante à feuilles triangulaires (Salsolacées) scientifiquement appelée atriplex. || Arroche des jardins (A. hortensis), communément appelée follette, bonne dame ou belle dame, cultivée pour ses feuilles qui se consomment cuites à la façon des épinards ou de l'oseille. || Arroche halime (A. halimus) ou pourpier de mer : arbuste vivace, très rustique, à tige ligneuse très ramifiée, qui croît au bord de la mer et peut être utilisé comme fourrage tout en servant par ses longues racines à fixer les sables mouvants. || Arroche puante (ou fétide) : variété de chénopode (C. Olidum).
➪ tableau Noms de légumes.
Encyclopédie Universelle. 2012.