assaut [ aso ] n. m.
• v. 1265; asalt 1080; lat. pop. °assaltus, class. assultus, d'apr. saltus « saut »
1 ♦ Action d'assaillir, d'attaquer de vive force. ⇒ attaque, offensive. L'assaut d'une forteresse, d'une position ennemie. Troupes, vagues d'assaut. Char d'assaut. — Faire l'assaut d'un navire. ⇒ abordage. Aller, monter à l'assaut. Donner l'assaut au retranchement. Prendre une tranchée d'assaut (cf. De vive force). Résister aux violents assauts de l'ennemi. — Interj. À l'assaut ! ⇒ charge.
2 ♦ Fig., littér. Attaque brutale, impérieuse. « La montagne reçoit à ses pieds les assauts de la mer » (Balzac). « Nous sommes à la merci du premier microbe qui donnera l'assaut à notre organisme » (Maurois). Prendre d'assaut un lieu, s'y précipiter en grand nombre. ⇒ assiéger. Tous les bancs furent pris d'assaut. « Les pâtisseries étaient prises d'assaut » (Martin du Gard).
3 ♦ Escr. Combat, exercice au fleuret, à l'épée. Faire un assaut d'armes. Par ext. Assaut de boxe, de lutte. ⇒ combat.
♢ Loc. fig. Faire assaut de : lutter à qui l'emportera. Elles font assaut d'élégance, d'esprit. ⇒ rivaliser. Quel assaut de zèle !
⊗ HOM. Asseau.
● assaut nom masculin (latin populaire assaltus, du latin classique assultus) Attaque faite dans le dessein d'emporter de vive force une position ennemie : L'assaut d'une forteresse par les troupes. Littéraire. Attaque violente d'un élément naturel : L'assaut des vagues contre la digue. Attaque, critique, harcèlement de quelqu'un : Subir l'assaut des journalistes. Militaire Dernier bond de l'attaque, qui permet à l'assaillant l'abordage au corps à corps. Sports En escrime, situation d'opposition de deux escrimeurs. ● assaut (expressions) nom masculin (latin populaire assaltus, du latin classique assultus) Donner, livrer l'assaut à quelqu'un, quelque chose, l'attaquer avec fougue. Faire assaut de quelque chose (avec quelqu'un), essayer de se montrer supérieur à quelqu'un en quelque chose ; rivaliser de. Monter, s'élancer, grimper, partir à l'assaut de quelque chose, s'en prendre soudain et violemment à quelque chose. Prendre un lieu d'assaut, s'en emparer par la force, ou s'y précipiter en grand nombre, l'envahir. Aviation d'assaut, formations aériennes spécialisées dans l'intervention au profit direct des troupes terrestres. Distance d'assaut, distance d'une position ennemie à partir de laquelle l'assaillant ne peut, sans danger, recevoir l'appui des feux de son artillerie et de ses armes lourdes. Transport d'assaut, transport de troupes par avion au niveau de la ligne de front. Vague d'assaut, ensemble de formations d'infanterie en petites colonnes et en ordre déployé, constituées pour l'assaut surtout pendant la Première Guerre mondiale. ● assaut (homonymes) nom masculin (latin populaire assaltus, du latin classique assultus) asseau nom masculin ● assaut (synonymes) nom masculin (latin populaire assaltus, du latin classique assultus) Attaque faite dans le dessein d'emporter de vive force une...
Synonymes :
- attaque
- charge
- raid
Attaque, critique, harcèlement de quelqu'un
Synonymes :
assaut
n. m.
d1./d Attaque pour emporter de force une position. Monter à l'assaut. Prendre d'assaut, par la force. Repousser un assaut.
|| Fig. Attaque violente. Les assauts de la tempête.
d2./d SPORT Combat opposant deux escrimeurs. Un assaut d'armes.
|| Fig. Faire assaut d'esprit: rivaliser sur le plan intellectuel.
⇒ASSAUT, subst. masc.
A.— Attaque vive et soudaine, coup de main offensif.
1. MILIT. [L'obj. désigne une place de guerre, une ville fortifiée, tout lieu dans lequel l'ennemi est assiégé] Opération finale d'un siège, qui consiste à entrer de vive force dans la position ennemie :
• 1. Une caserne des suisses était à deux pas; la compagnie avait reçu ordre de se tenir sous les armes dès le matin; investissement, escalade, assaut, tout se fit dans les règles.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 342.
SYNT. a) Assaut final, général, manqué, victorieux; les assauts allemands; effroyable, furieux, rude, suprême assaut; l'assaut de la barricade, du fort, du palais, du village; char, avion d'assaut; colonne, compagnies, troupes d'assaut; jour, signal de l'assaut. b) Prendre d'assaut; donner l'assaut général; faire sonner l'assaut; lancer assaut sur assaut; marcher, monter, s'élancer, se précipiter, revenir, succomber à l'assaut; résister aux assauts; briser, repousser les assauts de l'ennemi.
— P. ext., ESCR. Assaut d'armes. Combat au fleuret moucheté; p. ext. assaut de boxe, de lutte. Pistolet d'assaut. ,,Pistolet muni d'un bouclier et servant dans les salles d'armes`` (LELOIR 1961). Jeu de l'assaut. Jeu dérivé du jeu de dames.
— P. métaph. L'assaut des créanciers, des huissiers, des importuns.
2. [En parlant des éléments naturels, cosmiques] L'assaut de la mer, de la tempête, des vents; le dernier assaut de l'hiver.
— Rare. [En parlant d'animaux redoutables] :
• 2. ... les groins fouillaient furieusement au milieu des racines, mordaient au cœur de la plante et la tranchaient. Les têtes feuillues s'agitaient un instant puis s'abattaient à droite, à gauche, et un énorme trou se creusait dans le champ avec une rapidité extraordinaire. L'assaut massif renversait tout. J'avais suivi les bêtes à distance, mais je demeurais impuissant. Je n'avais pas d'arme. Même armé, devant ce troupeau de monstres qu'aurais-je pesé? Je me tenais à cinquante pas en arrière, prêt à fuir. Malgré le vent qui portait de leur côté, les sangliers avaient l'air d'ignorer ma présence. Pourtant, plus ils s'enfonçaient dans le champ, plus leur agitation devenait sensible. Une mystérieuse frénésie animale les avait peu à peu saisis, et ils s'ébattaient au cœur de la dévastation.
BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, p. 154.
3. P. hyperb. Irruption soudaine. L'assaut de l'herbe, du lierre, de la végétation; l'assaut du printemps, du sommeil.
♦ P. métaph. :
• 3. L'obscurité se formait dans le village et montait vivement à l'assaut des forêts jusqu'au Zugsberg lui-même, et bientôt il n'y eut plus rien que les étoiles perchées sur les arbres immenses.
JOUVE, La Scène capitale, 1935, p. 12.
— [En parlant de pers.] L'assaut de la clientèle.
— Loc. adv. D'assaut. Promptement :
• 4. Madame de Beaupréau est déjà pour vous, grâce à mes éloquentes insinuations, et vous êtes assez beau, assez spirituel, assez roué pour emporter d'assaut le cœur d'Hermine.
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 416.
B.— Au fig.
1. [En parlant de difficultés, de maux] Agression. L'assaut du destin, du doute, de la douleur, du mal, de la maladie, de la mort, de la tentation; les assauts de l'agonie, de l'adversité.
2. Sollicitation vive et pressante :
• 5. Il sentait indistinctement que le pardon de ce prêtre était le plus grand assaut et la plus formidable attaque dont il eût encore été ébranlé; que son endurcissement serait définitif s'il résistait à cette clémence; que, s'il cédait, il faudrait renoncer à cette haine dont les actions des autres hommes avaient rempli son âme pendant tant d'années, et qui lui plaisait;...
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 139.
Rem. Le compl. introd. par de marque l'obj. de l'assaut : l'assaut d'une personne, d'un cœur, d'une âme; ou bien le suj. : l'assaut des prétendants.
C.— Loc. fig. Faire assaut de. Lutter à qui sera le meilleur, à qui ira le plus loin. Synon. surenchère, escalade :
• 6. ... je doute qu'il pensât à établir un cours d'histoire sur des théâtres où l'on voit Charles XII et Pierre-Le-Grand faire assaut de politesse et de générosité le jour de la bataille de Pultawa, et se sauver mutuellement la vie comme deux frères d'armes de l'armée du roi Artus; ...
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, 1814, p. 276.
— Littér. Un homme d'assaut. Qui est plein de vivacité d'esprit :
• 7. Il y aurait, si on le voulait, à considérer en M. Veuillot, non pas seulement le journaliste de verve et d'assaut (...) mais l'homme des longues tactiques, le stratégiste qui a pu se tromper à son point de vue (...) mais qui avait un plan suivi.
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 1, 1863-69, p. 65.
SYNT. Faire assaut d'astuce, d'élégance, d'éloquence, de galanterie, d'impertinence; faire assaut de compliments; faire des assauts d'esprit.
PRONONC. — 1. Forme phon. :[aso]. Les dict. hist. précisent que la 2e syllabe est longue. LITTRÉ et DG signalent que ,,le t se lie au sing., l's au plur.``. Enq. :/aso/. 2. Homon. : asseau (cf. s.v. asse), asso (plur. assos).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1100 « action d'assaillir, d'attaquer brusquement » (Roland, 2142 ds GDF. Compl. : Encui rendrunt a paiens cest asalt); 2. 1262-68 au fig. (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Chabaille, 308 ds T.-L. : ele [chasteé] ne redoute ja mais aucun assaut de temptation); ca 1462 amoureulx assaulx (Cent Nouvelles Nouvelles, XVII ds Dict. hist. Ac. fr. : Monseigneur qui ne jeusnoit pour de l'amoureux mestier [...] luy va faire ung grant prologue des amoureulx assaulx qui incessament amours pour elle lui envoye); 3. 1680 escr. (RICH. : Assaut. Terme de maître d'armes. Combat de deux personnes à coup de fleuret).
Du lat. pop. assaltus, réfection du lat. class. assultus « assaut attaque » d'apr. saltus (saut) (VIRGILE, Énéide, 5, 442 ds TLL s.v., 913, 61).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 433. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 380, b) 2 135; XXe s. : a) 2 360, b) 2 352.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BÉL. 1957. — Bible 1912. — BOUILLET 1859. — Canada 1930. — DUL. 1968. — DUPIN-LAB. 1846. — ESN. 1966. — GAUTRAT 1970. — LACR. 1963. — LELOIR 1961. — NOTER-LÉC. 1912. — PIÉRON 1963. — PIERREH. Suppl. 1926. — SANDRY-CARR. Cycl. 1963.
assaut [aso] n. m.
ÉTYM. V. 1265; asalt, 1080; du lat. pop. assaltus, du lat. class. assultus, de assilire. → Assaillir.
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1 Action d'assaillir, d'attaquer de vive force. ⇒ Assaillement (vx), attaque, offensive. || L'assaut d'une forteresse, d'une position ennemie. || Assaut à la baïonnette. ⇒ Charge. || Troupes, vagues d'assaut. || L'assaut d'un navire. ⇒ Abordage. || Assaut des murailles d'une ville. ⇒ Escalade. || Se préparer à l'assaut.
♦ À l'assaut. || Aller, partir, passer, monter, bondir à l'assaut. — Donner l'assaut au retranchement. || Diriger, livrer de furieux assauts contre une place. || Assaut effroyable, rude; assaut général, final, suprême. || Tenter l'assaut d'un rempart. — Interj. || À l'assaut !
♦ … d'assaut (employé avec quelques verbes). || Emporter, enlever, prendre une tranchée d'assaut. ⇒ Force (de vive). — Soutenir, repousser un assaut. || Résister aux violents assauts de l'ennemi.
1 (Les) glorieux assauts de plus de cent murailles.
Corneille, Nicomède, III, 6.
2 Qu'une des plus fortes villes des Flandres ait ainsi été emportée d'assaut.
Racine, Campagnes de Louis XIV.
3 Ils (les Normands) firent brèche, et donnèrent trois assauts. Les Parisiens les soutinrent avec un courage inébranlable.
Voltaire, Essai sur les mœurs, 25.
4 Trois cents soldats, formés en trois troupes, furent les seuls qu'on put décider à monter à cet assaut; on vit ces hommes dévoués s'avancer résolument contre des milliers d'ennemis, sur une position formidable.
♦ Char d'assaut. ⇒ Char. || Aviation d'assaut : formation aérienne qui appuie les forces terrestres.
♦ Spécialt (sports). → ci-dessous 3.
2 Fig. et littér. (correspond aux sens 2 et 5 de assaillir). Attaque violente, brutale, impérieuse. ⇒ Choc, épreuve. || Combattre les assauts de la tentation.
5 Une femme d'honneur peut avouer sans honte
Ces surprises des sens que la raison surmonte;
Ce n'est qu'en ces assauts qu'éclate la vertu,
Et l'on doute d'un cœur qui n'a point combattu.
Corneille, Polyeucte, I, 2.
6 Quels assauts, quels combats j'ai tantôt soutenus !
Racine, Mithridate, II, 1.
7 Du Destin ennemi les assauts rigoureux (…)
Molière, Psyché, I, 3.
8 Mille assauts qu'on livre à son innocence.
9 (…) avec tous ses charmes, (elle) lui apparaît pour le tourmenter. Il soutient des assauts terribles, il combat corps à corps avec ses passions.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, II, III, 8.
10 (Gringoire) n'était pas de cette espèce chevalière et mousquetaire qui prend les jeunes filles d'assaut.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, 7.
REM. Cet emploi est archaïque, sauf quand la valeur métaphorique du sens 1 reste entière.
♦ Par métaphore (en parlant des éléments naturels). || Les assauts des éléments, de l'océan, du vent, de l'hiver.
11 La montagne qui dans le Stromfiord reçoit à ses pieds les assauts de la mer et à sa cime des vents du nord.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 459.
♦ En parlant de microbes, de maladies.
12 (…) en certains moments de faiblesse et de fatigue, nous sommes à la merci du premier microbe qui donnera l'assaut à notre organisme.
A. Maurois, Études littéraires, t. I, p. 132.
♦ (Personnes). || L'assaut des créanciers. || Subir l'assaut des solliciteurs. ⇒ Sollicitation. || L'assaut des clients.
13 (…) les guichets des banques avaient, paraît-il, essuyé l'assaut des rentiers pris de panique.
Martin du Gard, les Thibault, VII, 45.
♦ ☑ Loc. Prendre d'assaut (un lieu), s'y précipiter nombreux.
14 Les pâtisseries étaient prises d'assaut.
Martin du Gard, les Thibault, II, 3.
♦ Spécialt (choses).
15 Le lierre, le chiendent, l'églantier sauvageon
Font, depuis trois cents ans, l'assaut de ce donjon.
Hugo, la Légende des siècles, XV, « Éviradnus », III.
16 (…) des très longs bas noirs, qui grimpent à l'assaut des jambes fines, escaladent les genoux (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, II, 1.
17 (…) ces ruelles familières, sombres et fraîches, coupées de paliers et de perrons, qui montaient à l'assaut de la cité (…)
Martin du Gard, les Thibault, VII, 3.
3 Escr. Combat, rencontre courtoise au fleuret, à l'épée. || Faire un assaut d'armes. || Un assaut à trois reprises. — (1891, in Petiot). Par ext. || Assaut de boxe, de lutte. ⇒ Combat. — ☑ Loc. Faire assaut contre quelqu'un.
18 Après trois mois de leçons, je tirais encore à la muraille, hors d'état de faire assaut.
Rousseau, les Confessions, I, 5.
18.1 Depuis longtemps, il ne s'était senti aussi agile et vigoureux, et, devinant qu'il allait faire un excellent assaut, il se hâtait avec une impatience d'écolier qui va jouer. Dès qu'il eut devant lui son adversaire, il l'attaqua avec une ardeur extrême, et, en dix minutes, l'ayant touché onze fois, le fatigua si bien, que le baron demanda grâce.
Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 101.
♦ Alpin. Dernière partie d'une ascension, du camp le plus élevé en direction du sommet.
4 Rare. Lutte d'émulation. ⇒ Compétition, concours, lutte, tournoi. Cour. ☑ (Loc.). Faire assaut (d'élégance, d'esprit, de zèle) : lutter à qui l'emportera. ⇒ Rivaliser.
19 L'on fait assaut d'éloquence jusqu'au pied de l'autel.
La Bruyère, les Caractères, XV, 2.
20 Les beautés faisaient assaut de grâces et d'attraits.
Antoine Hamilton, Mémoires du Comte de Gramont, 7.
21 Sur quelque sujet que se portât la conversation, l'esprit de Valéry et de Cocteau ne s'efforçait que de dénigrer; ils faisaient assaut d'incompréhension, de déni.
Gide, Journal, 1889-1939, 3 nov. 1920, Pl., p. 685.
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HOM. Asseau.
Encyclopédie Universelle. 2012.