bécane [ bekan ] n. f.
• 1888; « vieille locomotive » 1842; p.-ê. de bécaut « oiseau; poulet », de bec, à cause des « cris », des grincements
1 ♦ Fam. Bicyclette. ⇒ vélo. — Par ext. Moto, mobylette.
2 ♦ Arg. de métier Machine, ordinateur. Travailler sur une bonne bécane.
● bécane nom féminin (peut-être féminin populaire de l'argot bécant, oiseau, parce qu'une vieille machine grince comme un oiseau) Familier Bicyclette, cyclomoteur ou motocyclette. Machine sur laquelle quelqu'un travaille (micro-ordinateur, machine-outil, etc.).
bécane
n. f.
d1./d Fam. Bicyclette.
d2./d Arg. (de diverses professions) Appareil, machine, en général.
⇒BÉCANE, subst. fém.
A.— Arg. Machine ou outil, spécifiés selon la profession ou l'intérêt de l'utilisateur :
• 1. Outre la raison que toute machine est bécane, Raboteuse (1870), Bicyclette (1889), Chaudière de bateau (1895), Batteuse (1906), la Guillotine l'est éminemment, car, en 1829-1847, on l'appelle la machine, la mécanique (...), et, en 1879, bourreau et aides-bourreaux se qualifient mécaniciens.
G. ESNAULT, L'Arg. actuel des malfaiteurs, Un glossaire de Fresnes (Fr. mod. t. 15, 1947, p. 102).
Rem. Autres spécialisations : ,,Mitrailleuse`` (A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 244; ESN. Poilu 1919, p. 71); ,,Tondeuse mécanique`` (Ibid., p. 72); ,,Machine à imprimer`` (G. et H. COSTON, L'A.B.C. du journ., 1952, p. 191); ,,machine à écrire``, ,,perforeuse employée par les ouvriers de la SNCF pour percer les rails`` (SANDRY-CARR. 1963).
— Vx. Vieille machine; locomotive en mauvais état :
• 2. M. Perreau, agent de surveillance : le jour de l'événement, j'étais dans la salle d'attente des voyageurs à Versailles. J'ai entendu le mécanicien Dupin dire à son camarade Duriez que le Mathieu-Murray était une bécane (mauvaise machine) qui allait mal et le forcerait à quitter l'administration. « Je voudrais, disait-il, voir cette bécane rester dans l'atelier, et qu'on ne l'en fît jamais sortir. »
Annuaire hist. universel pour 1842, Paris, 1843, appendice, p. 381 dans J. Grellier, Du nouveau sur « bécane » (Fr. mod. t. 15, 1947, p. 122).
B.— Usuel, fam. Bicyclette :
• 3. J'irai en bicyclette à Châteauroux (112 kil.). Puis de Châteauroux à Vierzon en chemin de fer, et de Vierzon chez toi en bécane.
J. RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier], 1907, p. 244.
PRONONC. :[bekan].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1841 pop. « mauvaise locomotive » (Mécaniciens, Versailles dans ESN. : Si tu ne fais pas marcher ta bécane, je te passe sur le corps); d'où 1870 « machine » (D. POULOT, Le Sublime, p. 81); 1890 cyclisme « bicyclette » dans ESN.; 1899 (C. VIRMAÎTRE, Dict. d'arg. fin -de-s., Suppl., p. 39).
Orig. obsc.; peut-être fém. pop. de l'arg. bécant « oiseau » 1878 (Rigaud d'apr. ESN.) part. prés. substantivé m. fr. becquer (bécher), par assimilation du bruit de la machine au cri de l'oiseau, bien que ce dernier mot se trouve postérieurement attesté.
STAT. — Fréq. abs. littér. :37.
BBG. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 210. — GRELLIER (J.). Du nouveau sur bécane. Fr. mod. 1947, t. 15, p. 122.
bécane [bekan] n. f.
ÉTYM. 1890; « vieille locomotive », 1842; p.-ê. de l'argot bécant « oiseau qui becque » (→ Becquer), à cause des « cris », des grincements, ou (Guiraud) d'un dialectal bicaner « boiter, marcher de travers », d'où bique « chèvre ».
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1 Fam. Bicyclette. ⇒ Vélo. || Enfourcher sa bécane. || En bécane.
0 Vous n'étiez pas aux courses de la Sogne ? Nous y sommes allés par le train, et (…) nous avons mis deux heures ! J'aurais fait trois fois l'aller et retour avec ma bécane.
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 877.
2 Argot de métier. Machine. || Travailler sur une bonne bécane. — Ordinateur, calculateur (substitut de machine).
Encyclopédie Universelle. 2012.