béguinage [ beginaʒ ] n. m.
• beghinaghe 1277; de béguine
♦ Maison, communauté de béguines. Le béguinage de Bruges.
● béguinage nom masculin Communauté de femmes, où l'on entre sans prononcer de vœux perpétuels. (Les béguinages se multiplièrent au XIIIe s., dans les Pays-Bas et en Allemagne. Il y en a encore aux Pays-Bas et surtout en Belgique [Grand Béguinage de Gand].)
béguinage
n. m. Communauté de béguines.
⇒BÉGUINAGE, subst. masc.
A.— RELIG., rare. Communauté de béguines :
• 1. Il paraît, du reste, que même au Moyen Âge où la foi était ardente dans les régions du Midi, aucun béguinage ne peut, en ces pays, prendre racine. Ces sortes de couvents dont l'origine remonte à la fin du douzième siècle, ne se sont, en effet, épanouis que dans les districts du Nord, de l'Ouest, de l'Est et aussi du Centre.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 144.
— Usuel. Ensemble des habitations d'une telle communauté :
• 2. Le béguinage de Gand fait, à lui seul, un quartier entouré de fossés, de hautes murailles.
MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, p. 251.
B.— Fam. et péj. Dévotion outrée et affectée. Elle donne dans le béguinage (Ac. 1835-1878, Lar. 19e, GUÉRIN 1892).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1220 « dévotion minutieuse et affectée » (G. DE COINCI, Mir., ms. Soiss., f° 30e dans GDF. Compl. : Tuit la preudommie, ce me semble, Haïr devroient tout ensemble Papelardie et beguinage), seulement au XIIIe s., repris dep. Ac. 1835; 2. 1277 beghinaghe « couvent de béguines » (ROISIN, Franchises, lois et coutumes de la ville de Lille, Lille, 1842, p. 293 : Nous [...] frankissons toutes les femmes qui manront ou devant dit beghinaghe en abit de beghines), noté dans les dict. dep. Trév. 1752.
Dér. de béguine; suff. -age.
STAT. — Fréq. abs. littér. :16.
BBG. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 359.
béguinage [beginaʒ] n. m.
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♦ Communauté de béguines. — Ensemble des constructions d'une communauté ou d'une ancienne communauté de béguines, notamment en Belgique, formant parfois un véritable quartier homogène. || Visiter les béguinages des Flandres.
1 La douce et sereine atmosphère de son paisible béguinage (de Gand).
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 298.
2 Je ne parle pas seulement des couvents qui y pullulent (en Belgique), comme en Allemagne les casernes; je ne parle pas de ces béguinages, qui ne sont d'ailleurs plus que des souvenirs gardés seulement par Gand et par Bruges, pour les badauds du pittoresque et les moutons de Panurge du tourisme. Je parle de tout ce pays, sur qui le catholicisme étend son ombre épaisse (…)
O. Mirbeau, la 628-E-8, p. 117-118 (1905).
3 Cette place paisible dont les vieilles maisons blanches prennent le soir un vague aspect de béguinage quand tinte la cloche de Saint-Germain-des-Prés.
Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 178.
REM. Les dictionnaires, notamment celui de l'Académie (jusqu'en 1878) signalent un sens « dévotion outrée et affectée », attesté en 1220, et qui ne semble pas usité en français moderne.
Encyclopédie Universelle. 2012.