behaviorisme [ bievjɔrism; beavjɔrism ] n. m.
• 1926; mot angl. amér. de l'angl. behaviour « comportement »
♦ Anglic. Didact. Théorie qui fait consister la psychologie dans l'étude scientifique et expérimentale du comportement (psychologie du comportement), sans recours à l'introspection, ni aux explications d'ordre physiologique, ni à la psychologie profonde. — On trouve aussi BÉHAVIORISME [ beavjɔrism ], et BEHAVIOURISME [ beavjurism ].
béhaviorisme ou behaviourisme
n. m. PSYCHO Doctrine, élaborée à partir de 1913 aux È.-U. par J. B. Watson, qui propose de substituer une psychologie du comportement à une psychologie introspective qui cherchait à décrire et à expliquer les "états de conscience".
⇒BEHAVIO(U)RISME, (BEHAVIORISME, BEHAVIOURISME)subst. masc.
PHILOS. Doctrine qui assigne à la psychologie l'étude du comportement des individus à l'exclusion de l'introspection :
• 1. Nous ne sommes pas, en Europe, des gens qui se ressemblent tellement! Et croyez bien qu'entre le behaviourisme et le bergsonisme l'écart n'est pas d'une autre nature qu'entre Bergson et Hegel.
MALRAUX, Les Conquérants, 1928, p. 167.
• 2. Malgré leur opposition apparente à ce behaviourisme élargi et transfiguré, les phénoménologues ne nous mènent pas vers d'autres buts ni par des chemins tellement différents.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 43.
• 3. Le « behaviourisme » est la vérité de la sociologie objective, qui a d'ailleurs fait appel à ses principes. Ce n'est plus en effet la « représentation », mais l'« action » dans son déroulement spatio-temporel qui sert d'objet primitif, duquel nous devons partir pour comprendre aussi bien l'individu que la société, supprimant du même coup le problème de la conscience et constituant une psychologie sans âme.
J. VUILLEMIN, L'Être et le travail, 1949, p. 140.
Prononc. et Orth. Pt ROB. transcrit [bia(e)()] (graph. behaviorisme), ROB. Suppl. 1970 [()] ou [()] (ces 2 possibilités pour une même graph. behaviorisme). Pt Lar. 1968 note [] (graph. béhaviourisme). Lar. encyclop. admet béhaviorisme ou béhaviourisme (cf. aussi Pt Lar. 1968). L'orth. avec ou est angl., l'orth, avec o, amér. QUILLET 1965 donne uniquement béhaviorisme. Pt ROB. et ROB. Suppl. 1970 écrivent behaviorisme sans accent sur l'e de l'initiale. Les spécialistes de la psychol. exp. sont partagés à ce sujet (cf. le livre de A. TILQUIN, Le Behaviorisme, Paris, 1942; l'art. béhaviorisme dans Encyclopaedia universalis, Paris, t. 3, 1969), le flottement de la graph. indiquant lui-même un flottement de la prononc., en liaison avec la difficulté de créer un dérivé en -isme sur le mot fr. comportement. Étymol. et Hist. [Ca 1920 d'apr. ROB. Suppl.]; 1926 behaviorism (LALANDE, Vocab. techn. et critique de la philos., Suppl. Paris : Behaviorism. — Terme anglais [...] souvent employé tel quel en français pour désigner la doctrine qui limite la psychologie à l'étude du comportement ou des réactions). Mot forgé par le psychologue amér. J. B. Watson [1878-1958] en 1912 et rendu public dans son manifeste de 1913 (J.-B. Watson dans Psychol. Rev., XX, 158 dans NED Suppl. : Psychology as the behaviorist views it is a purely objective experimental branch of natural science. Its theoretical goal is the pure prediction of behavior [ibid., 166] I feel that behaviorism is the only consistent and logical functionalism); à partir de behavior « comportement » avec suff. -ism. Fréq. abs. littér. :25.
ÉTYM. 1926, behaviorisme (béhaviorisme, 1922, in D. D. L.); behaviourisme, 1938, in Höfler; mot créé en 1912 par J. B. Watson, psychologue américain, de behavior « comportement », angl. britannique behaviour.
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♦ Anglic. Théorie qui fait consister la psychologie dans l'étude scientifique et expérimentale du comportement, sans recours à l'introspection, au mentalisme, ni aux explications d'ordre physiologique, ni à la psychologie profonde. ⇒ Comportement (psychologie du comportement). || Le behaviourisme est indispensable à la psychologie animale, à l'éthologie. || Les limites du behaviorisme en linguistique, en sociologie.
0 Le behaviourisme illustré par Watson, mais correspondant à des courants convergents en bien d'autres régions que les États-Unis (cf. la psychologie soviétique avec Pavlov ou celle de langue française avec Piéron) préconise une méthodologie fondamentale qui consiste, pour étudier le sujet, à partir non pas de son introspection, mais de l'ensemble de sa conduite.
J. Piaget, Épistémologie des sciences de l'homme, p. 120.
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CONTR. Introspectionnisme, mentalisme.
DÉR. V. Behavioriste.
Encyclopédie Universelle. 2012.