bestial, iale, iaux [ bɛstjal, jo ] adj.
• 1190; lat. bestialis, de bestia
♦ Qui tient de la bête, qui assimile l'homme à la bête. ⇒ 2. animal, brutal, sauvage. Air, instinct bestial. Amour bestial. — Adv. BESTIALEMENT .
⊗ CONTR. Délicat, raffiné.
● bestial, bestiale, bestiaux adjectif (latin ecclésiastique bestialis, de bestia, bête) Qui ressemble à la bête par son physique, son comportement, ses penchants ; se dit de ce physique, de ce comportement : Un instinct bestial. ● bestial, bestiale, bestiaux (synonymes) adjectif (latin ecclésiastique bestialis, de bestia, bête) Qui ressemble à la bête par son physique, son comportement...
Synonymes :
- animal
- brutal
- grossier
- sauvage
Contraires :
- cultivé
- délicat
- raffiné
- sophistiqué
bestial, ale, aux
adj. Qui tient de la bête, qui fait descendre l'être humain au niveau de la bête. Physionomie, fureur bestiale.
⇒BESTIAL, ALE, AUX, adj.
A.— [En parlant d'un animal ou de l'homme primitif] Qui tient de la bête, qui appartient à la bête :
• 1. Deux bêtes, deux chiens, deux loups, deux renards, rôdent par les bois et se rencontrent. L'un est mâle, l'autre femelle. Ils s'accouplent. Ils s'accouplent par un instinct bestial qui les force à continuer la race, leur race, celle dont ils ont la forme, le poil, la taille, les mouvements et les habitudes.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Un Cas de divorce, 1886, p. 1069.
• 2. Le pléistocène inférieur, vieux d'environ cent mille ans, nous a livré les premiers vestiges de l'humanité : débris d'un homme primitif et bestial (Homme de Mauer), avec des outils de silex grossièrement taillés en coup de poing.
J. ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, p. 185.
B.— Péj. [En parlant de l'homme] Qui fait ressembler l'homme à l'animal.
1. [Qui fait ressembler l'homme à l'animal] par son physique ou son comportement. Fureur bestiale (Ac. 1798-1932, Lar. 19e, Lar. 20e); un homme d'une physionomie bestiale (LITTRÉ) :
• 3. Rassurée sur ce point important, Chiquita disparut et alla rejoindre dans la salle basse les spadassins, qui, noyés de boisson, appesantis par un sommeil bestial, ne s'étaient même pas aperçus de son absence.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 399.
• 4. C'était vraiment une admirable fille, d'un type un peu bestial, mais superbe. Ses yeux semblaient toujours luisants de passion; sa bouche entr'ouverte, ses dents pointues, son sourire même avaient quelque chose de férocement sensuel; ...
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Marroca, 1882, p. 789.
2. [Qui fait ressembler l'homme à l'animal] par ses penchants moraux, son manque de spiritualité. Des penchants bestiaux (Lar. 19e, LITTRÉ, Lar. 20e) :
• 5. À l'aspect de ces murs qui avaient vu défiler tant de sabbats vagabonds, tant d'amours bestiales, tant de misérables nuits; (...) un grand frisson leur courut dans le dos.
HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 231.
• 6. STAVROGUINE, (avec légèreté). — Entrer au couvent? Pourquoi pas? Je suis convaincu d'ailleurs que je pourrais vivre comme un moine bien que je sois doué d'une sensualité bestiale.
CAMUS, Les Possédés, adapté de Dostoïevski, 1959, 2e part., 14e tabl., p. 1073.
3. [Qui fait ressembler l'homme à l'animal] par son manque d'intelligence, sa stupidité :
• 7. En sortant du théâtre, sur le boulevard, toute une foule animée d'une joie bestiale; et les femmes comme grisées jetant des poignées de confetti dans la figure d'inconnus, toutes prêtes à se laisser peloter par eux.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1896, p. 926.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1190 « qui tient de la bête » (MARIE DE FRANCE, Purgatoire, éd. T. Atkinson Jenkins 203, dans T.-L. : Lur bestïals cors [bestiales animos] nun estables Voleit faire a Deu cuvenables).
Empr. au lat. chrét. bestialis (IVe s.), de même sens.
STAT. — Fréq. abs. littér. :205. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 54, b) 412; XXe s. : a) 508, b) 297.
bestial, ale, aux [bɛstjal, o] adj.
ÉTYM. 1190, Marie de France; lat. bestialis, même sens, de bestia « bête ». REM. Le masc. plur. est rare, du fait de l'homonymie avec bestiaux.
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1 Qui tient de la bête, qui assimile l'homme à la bête, à la brute (en tant qu'être dénué de sens moral et asservi à ses instincts). ⇒ Animal, brutal, grossier, sauvage. || Cet homme est bestial et cruel. || Physionomie bestiale. — Colère, fureur, violence bestiale. || Joie bestiale. || Penchants bestiaux (de l'homme).
1 C'est ainsi que devaient naître ces âmes vivantes d'une vie brute et bestiale, à qui Dieu ne donne pour toute action que des mouvements dépendants du corps (…)
2 Et, contents de ce qu'ils ont de commun avec les bêtes, ils mènent aussi une vie bestiale (…)
Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu…, V, 6.
3 L'intelligence humaine est là, bestiale. C'est le tas d'ordures des âmes.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, V, 6.
4 Il s'était imaginé l'Américaine, stupide et bestiale comme un lutteur de foire, et sa bêtise était malheureusement toute féminine. Certes, elle manquait d'éducation et de tact, n'avait ni bon sens ni esprit, et elle témoignait d'une ardeur animale à table, mais tous les sentiments enfantins de la femme subsistaient en elle.
Huysmans, À rebours, p. 142.
REM. Bestial implique en général la violence, la cruauté ou la stupidité et l'aveuglement, surtout moral.
2 Spécialt. Propre à l'animal (en tant que tel et opposé à l'homme). || L'instinct bestial. ⇒ Animal (plus courant).
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CONTR. Délicat, doux, raffiné. — Angélique.
DÉR. Bestialement, bestialiser. — V. Bestialité.
Encyclopédie Universelle. 2012.