bienfaisance [ bjɛ̃fəzɑ̃s ] n. f.
1 ♦ Littér. Habitude de faire du bien à autrui. ⇒ bonté, charité, générosité.
2 ♦ Action de faire du bien dans un intérêt social; ce bien lui-même. ⇒ assistance. — Cour. DE BIENFAISANCE. ⇒ caritatif. Association, œuvre de bienfaisance. ⇒ ouvroir, patronage. « Nous avons dans notre société beaucoup d'établissements de bienfaisance, monts-de-piété, sociétés de prévoyance, d'assurance mutuelle » (France). — Anciennt Bureau de bienfaisance : service public, en général communal, qui distribue des secours aux indigents (cf. mod. Bureau d'aide sociale).
⊗ CONTR. Malfaisance.
● bienfaisance nom féminin De bienfaisance, qui sert à secourir les indigents : Association de bienfaisance. ● bienfaisance (citations) nom féminin Denis Diderot Langres 1713-Paris 1784 Ne vaut-il pas mieux encore faire des ingrats, que de manquer à faire le bien ? Discours sur la poésie dramatique Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le marquis de Sade Paris 1740-Charenton 1814 La bienfaisance est bien plutôt un vice de l'orgueil qu'une véritable vertu de l'âme. La Philosophie dans le boudoir ● bienfaisance (difficultés) nom féminin Prononciation [&ph86;&ph94;̃&ph90;ə&ph110;̃&ph103;], -ai- se prononce comme le e de pesant. De même pour l'adjectif bienfaisant. ● bienfaisance (expressions) nom féminin De bienfaisance, qui sert à secourir les indigents : Association de bienfaisance. ● bienfaisance (synonymes) nom féminin De bienfaisance
Synonymes :
- charité
bienfaisance
n. f.
d1./d Inclination à faire du bien aux autres. Sa bienfaisance est inépuisable.
d2./d Action de faire du bien aux autres; le bien que l'on fait dans un intérêt social. établissement, société de bienfaisance.
⇒BIENFAISANCE, subst. fém.
A.— Domaine éthique
1. Qualité de celui, celle qui prodigue ses bienfaits à autrui, tendance à faire du bien :
• 1. Comme tous les malheureux, il avait signé de bonne foi le pacte délicieux qui doit lier le bienfaiteur à l'obligé, et dont le premier article consacre entre les grands cœurs une complète égalité. La bienfaisance, qui réunit deux êtres en un seul, est une passion céleste aussi incomprise, aussi rare que l'est le véritable amour.
BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 137.
• 2. ... la bienfaisance n'est plus seulement une vertu individuelle, mais un devoir social. Mais, au point de vue de la charité, ou, pour mieux dire, de la solidarité des hommes réunis en société, il est un bienfait plus grand que tous les autres : l'instruction publique; car, a dit le Christ, notre modèle à tous, « l'homme ne vit pas seulement de pain, il vit d'esprit! »
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 412.
PARAD. a) (Quasi-)synon. bénignité, bonté, dévouement, générosité, humanité, philanthropie. b) (Quasi-)anton. cruauté, dureté, égoïsme, inhumanité, méchanceté, misanthropie.
• 3. L'exemple de la bienfaisance lui est donné par la nature même, qui n'est à ses yeux qu'un échange éternel de secours et de bienfaits.
DELILLE, L'Homme des champs, 1800, p. XXIV.
SYNT. Association/société de bienfaisance, œuvres de bienfaisance (cf. BARRÈS, Mes cahiers, t. 12, 1919-20, p. 286). Spéc. Bureau de bienfaisance (dit de nos jours bureau d'aide sociale). Service public qui distribue des secours aux indigents (cf. J. BARADAT, L'Organ. d'une préfecture, 1907, p. 226).
— DR. Contrat de bienfaisance. ,,Contrat par lequel on assure à quelqu'un un avantage gratuit`` (Ac. 1932).
B.— Domaine de l'activité gén. Qualité de ce qui fait du bien, de ce qui produit un effet salutaire :
• 4. Dieu se manifestait à son cœur par la forme des nids, la clarté des sources, la bienfaisance du soleil, et la dévotion de son ami lui semblait extravagante, fastidieuse.
FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 2, 1880, p. 117.
PRONONC. :[()]. Antérieurement à PASSY 1914, FÉR. 1768, NOD. 1844, LITTRÉ, DG admettent à la place de [], ou en alternance avec [] (LITTRÉ, DG), une voyelle de qualité [].
ÉTYMOL. ET HIST. — Fin XIVe s. (Bibl. nat. ms. lat. 13032 dans M. ROQUES, Rec. gén. des lex. fr., du Moy. Âge, t. 2, 1938, p. 33, 908), seulement dans les gloses (GDF.); 1725 (Mém. de Trév. Mai dans Trév. Suppl. 1752 : Ce mot est nouveau et a été hazardé par M. L'Abbé de Saint Pierre dans cette phrase : l'esprit de la vraie Religion et le principal but de l'Evangile, c'est la bienfaisance, c'est à dire, la pratique de la charité envers le prochain).
Dér. du rad. de bienfaisant; suff. -ance.
STAT. — Fréq. abs. littér. :379. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 941, b) 373; XXe s. : a) 473, b) 323.
bienfaisance [bjɛ̃fəzɑ̃s] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; peu usité dans la langue classique (cf. le dict. de Trévoux); remis en usage par l'abbé de Saint-Pierre, 1725; de bienfaisant.
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1 (Style écrit ou soutenu). Habitude de faire du bien, qualité d'une personne qui fait du bien. ⇒ Bénignité (littér.), bienveillance, bonté, charité, débonnaireté (littér.), générosité. || Les douceurs, les plaisirs de la bienfaisance. || La bienfaisance procède de l'amour de la justice, de l'humanité. ⇒ Humanité, philanthropie.
1 Les lois doivent tendre à inspirer l'application, le travail, l'économie, la tempérance, l'équité, la bienfaisance.
2 Certain législateur (l'abbé de Saint-Pierre)…
Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas,
Ce mot est bienfaisance, il me plaît (…)
3 (…) quelque genre de despotisme que ce soit, fût-ce celui de la bienfaisance (…)
Mirabeau, Collection, t. I, p. 16.
3.1 Et c'est cette vertu d'ordre humain, la bienfaisance, éclatant et se répandant vers la fin du siècle, qui sera la véritable et peut-être la seule religion d'instinct et de mouvement de la femme au dix-huitième siècle.
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, II, p. 188.
4 « (…) L'aumône, poursuivit M. Bergeret, n'est pas plus comparable à la bienfaisance que la grimace d'un singe ne ressemble au sourire de la Joconde. La bienfaisance est ingénieuse (…) Elle est vigilante, elle proportionne son effort au besoin (…) Le nom seul de bienfaisance éveillait les plus douces idées dans les âmes sensibles (…) On croyait que ce nom avait été créé par le bon abbé de Saint-Pierre. Mais il est plus ancien et se trouve déjà dans le vieux Balzac. Au XVIe siècle on disait bénéficence. C'est le même mot. J'avoue que je ne retrouve pas à ce mot de bienfaisance sa beauté première; il m'a été gâté par les pharisiens qui l'ont trop employé. »
France, M. Bergeret à Paris, XVII (→ Aumône, cit. 14).
2 Cour. Action de faire du bien dans un intérêt social; le bien qu'on fait. ⇒ Assistance. || Association, œuvre, société de bienfaisance. ⇒ Crèche, ouvroir, patronage. || Souscription, quête pour une œuvre de bienfaisance. ⇒ Collecte. || Les dames qui s'occupaient d'une œuvre de bienfaisance (dame de charité, dame patronnesse).
♦ Anciennt. || Bureau de bienfaisance : service public, en général communal, de secours aux indigents (mod. bureau d'aide sociale).
♦ Dr. || Contrat de bienfaisance, par lequel on assure à quelqu'un un avantage (cit. 39) gratuit.
5 Quant aux distributions de bienfaisance, c'était Madame de Bray qui en avait le soin.
E. Fromentin, Dominique, II.
6 Nous avons dans notre société beaucoup d'établissements de bienfaisance, monts-de-piété, sociétés de prévoyance, d'assurance mutuelle.
France, M. Bergeret à Paris, XVII.
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CONTR. Malfaisance. — Cruauté, dureté, égoïsme, inhumanité, méchanceté, misanthropie.
Encyclopédie Universelle. 2012.