blanc-seing [ blɑ̃sɛ̃ ] n. m. ♦ Dr. Signature apposée à l'avance sur un document dont la rédaction sera ultérieurement complétée par la personne à laquelle le titre est remis. Des blancs-seings. — Fig. Donner son blanc-seing (cf. Donner carte blanche). Abuser d'un blanc-seing.
● blanc-seing, blancs-seings nom masculin (de blanc et seing) Feuille blanche sur laquelle on appose sa signature et que l'on confie à quelqu'un pour qu'il la remplisse lui-même. ● blanc-seing, blancs-seings (difficultés) nom masculin (de blanc et seing) → seing ● blanc-seing, blancs-seings (expressions) nom masculin (de blanc et seing) Donner un blanc-seing à quelqu'un, donner à un tiers tout pouvoir d'agir. ● blanc-seing, blancs-seings (synonymes) nom masculin (de blanc et seing) Donner un blanc-seing à quelqu'un
Synonymes :
- carte blanche
blanc-seing
n. m. Papier vierge signé, que peut remplir à sa convenance la personne à qui il est remis. Des blancs-seings.
⇒BLANC-SEING, subst. masc.
,,Signature apposée d'avance sur une feuille de papier laissée blanche en tout ou en partie, à l'effet de recevoir une convention ou une déclaration`` (BARR. 1967). Synon. vx blanc-signé :
• 1. M. De Mortemart, selon M. Bérard, avait dit qu'il avait un blanc-seing et que le roi consentait à tout.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 612.
— P. ext. :
• 2. ... ladite assemblée. (...), s'est bornée à prendre la décision, (...), de confier à un tiers un véritable blanc-seing, à l'effet d'élaborer et d'appliquer lui-même une nouvelle constitution; ...
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, p. 315.
— Au fig. Avoir un blanc-seing, donner un blanc-seing à quelqu'un. Avoir, laisser toute liberté d'action. Synon. fam. carte blanche :
• 3. — Tiens, mon petit, emporte ça, dit-il, et commence à travailler. Blanc-seing, tu as blanc-seing.
DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 40.
Prononc. ET ORTH. :[]. Ac. 1835 est le seul dict. à écrire le mot sans trait d'union, ce que n'admettent ni LITTRÉ ni surtout Lar. 19e; Ac. 1878 en écrivant blanc-seing revient à l'orth. qu'il adoptait en 1798. La grande majorité des dict. écrit le plur. des blancs-seings. Seuls BESCH. 1845 (qui enregistre ,,blanc-signé, ou plus ordinairement blanc-seing``) et Lar. 19e recommandent des blanc-seings. ,,Ce ne sont pas des seings-blancs mais bien des seings apposés sur des papiers laissés en blanc`` (BESCH. 1845). ,,[Un blanc-seing] est un seing, une signature donnée en blanc ou sur papier blanc; [des blanc-seings sont] des seings donnés en blanc; en blanc forme ici une locution adverbiale, qui doit évidemment rester invariable. Il est vrai que l'Académie, dans sa définition de blanc seing donne à seing la valeur de parchemin ou papier signé, ce qui lui permet de considérer blanc comme un adjectif servant à marquer que le papier est resté blanc, net, exempt de toute écriture autre que la signature; mais on sent qu'il y a dans cette explication quelque chose de forcé qu'un juge impartial ne peut admettre`` (Lar. 19e). LITTRÉ indique le plur. de Ac. mais émet des réserves dans une rem. GUÉRIN 1892 ne fait aucun commentaire, s.v. blanc-seing, mais donne des ex. avec le plur. blancs-seings. Il souligne, s.v. blanc-signé, après avoir donné un ex. avec le plur. blancs-signés : ,,On voit par ces citations que le langage provincial l'a emporté; et que contrairement à l'opinion de Littré, et conformément à l'Académie, il faut mettre au pluriel de blanc-seing un s à blanc.``
Étymol. ET HIST. — 1573 (Correspondance de Catherine de Médicis, 4, 224 dans BARB. Misc., 12, n° 7 : Je le retins pour vous porter la presante ... afin que envoyés des blancs-sins, pour envoyer partout).
Composé de blanc et de seing « signature »; a concurrencé blanc-signé attesté dep. 1454 (Rançon d'Olivier de Coëtyvy, in BEC XXXVIII, 17 dans BARB. Misc., loc. cit.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :26.
blanc-seing [blɑ̃sɛ̃] n. m.
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1 Dr. Signature apposée au bas d'un papier contenant une partie non remplie, et donnée à l'avance pour constater un engagement qui sera inséré ultérieurement par la personne à laquelle le titre est remis. || Donner un blanc-seing à qqn. || Des blancs-seings. || Abuser d'un blanc-seing. || L'abus de blanc-seing peut constituer un abus de confiance.
1 Quiconque, abusant d'un blanc-seing qui lui aura été confié, aura frauduleusement écrit au-dessus une obligation ou décharge, ou tout autre acte pouvant compromettre la personne ou la fortune du signataire, sera puni des peines (…)
Code pénal, art. 407.
2 Cour. Faculté laissée ou donnée à qqn d'agir, de décider à sa guise. — ☑ Loc. Donner (son, un, le) blanc-seing, son autorisation, son accord total. ⇒ Carte (blanche), mandat.
2 (…) mais ce qui, pour le moment, me préoccupait le plus, et je suis sûr que tu me comprendras, d'Artagnan, c'était de reprendre à cette femme une espèce de blanc-seing qu'elle avait extorqué au cardinal, et à l'aide duquel elle devait impunément se débarrasser de toi et peut-être de nous.
Dumas, les Trois Mousquetaires, t. II, p. 536.
Encyclopédie Universelle. 2012.