blottir (se) [ blɔtir ] v. pron. <conjug. : 2>
• 1552; p.-ê. bas all. blotten « écraser »
1 ♦ Se ramasser sur soi-même, de manière à occuper le moins de place possible. ⇒ se pelotonner, se recroqueviller, se tapir (cf. Se mettre en boule). Se blottir dans un coin, dans son lit, sous ses couvertures. « les animaux qui se blottissent pour dormir » (A. Gide).
2 ♦ Par ext. Se mettre à l'abri, en sûreté. ⇒ se cacher, se réfugier. Se blottir contre qqn. ⇒ se presser, se serrer. Elle « vint se blottir entre ses bras » (Maurois).
● blottir verbe transitif Familier. Presser avec tendresse une partie de son corps contre quelqu'un, quelque chose : Blottir sa tête contre l'épaule de sa mère.
blottir (se)
v. Pron. Se ramasser sur soi-même. Se blottir dans son lit.
blottir (se) [blɔtiʀ] v. pron.
ÉTYM. 1552, au p. p.; p.-ê. du bas all. blotten « écraser », l'idée de « se cacher » étant souvent exprimée par une métaphore de « s'aplatir ». → Se tapir.
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1 Se ramasser sur soi-même, de manière à occuper le moins de place possible. ⇒ Accroupir (s'); boule (se mettre en boule), bouler (se), pelotonner (se), ramasser (se), recroqueviller (se), replier (se), tapir (se). || Un lapin se blottit dans un trou. ⇒ Clapir (se). || Se blottir dans son lit, sous ses couvertures. ⇒ Enfouir (s'). || Se blottir sur soi-même.
1 Se tapir, c'est (…) s'aplatir, s'appliquer contre (…) Mais se blottir, c'est s'arrondir (…) se mettre en bloc, en boule, se rouler sur soi-même, se ramasser, dans un trou ou quelque chose de semblable, qui enveloppe et couvre au lieu d'abriter (…) On se tapit pour n'être pas vu (…) Mais il peut se faire qu'on se blottisse sans avoir l'intention de se cacher (…)
2 Je laisse à penser si ce gîte
Était sûr; mais où mieux ? Jean Lapin s'y blottit.
La Fontaine, Fables, II, 8.
3 (Mitis) Se niche et se blottit dans une huche ouverte.
La Fontaine, Fables, III, 18.
3.1 Elle se jeta dans la voiture, referma la portière, se blottit au fond, se sentant seule derrière les glaces relevées, seule pour songer.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 38.
4 Il donnait en exemple les oiseaux qui se mettent la tête sous l'aile, tous les animaux qui se blottissent pour dormir (…)
Gide, les Faux-monnayeurs, II, 4.
4.1 (…) là, elle s'accroupit, se rencogne autant qu'elle peut comme si elle espérait rentrer dans les murs, et se blottit sur elle-même en tenant ses genoux repliés dans ses bras.
A. Robbe-Grillet, Projet pour une révolution à New York, p. 149.
2 (1596). Chercher à se mettre à l'abri, en sûreté en se ramassant sur soi-même. ⇒ Cacher (se), réfugier (se). || Se blottir contre qqn. ⇒ Presser (se), serrer (se serrer contre). || Se blottir contre l'épaule de qqn, dans ses bras… (→ Évoquer, cit. 10).
5 Elle s'amusa un instant de son air surpris, puis vint se blottir entre ses bras.
A. Maurois, Bernard Quesnay, XXII, p. 149.
♦ (Sujet n. de chose). Être caché, placé contre qqch.
5.1 Le lit se blottissait très simplement contre le mur sous les roses noires d'une satinette rouge damassée.
M. Jouhandeau, la Jeunesse de Théophile, p. 121.
♦ Au participe passé :
6 C'était un paradis (…) blotti au pied d'une haute falaise couronnée de figuiers sauvages, dans un creux, à l'abri de la pluie et du vent (…)
H. Bosco, l'Âne Culotte, p. 10.
7 Le désir de celle-ci (cette femme) l'avait à peine effleuré, et semblait blotti, caché derrière un autre sentiment plus puissant, encore obscur et à peine éveillé.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 31.
8 Je me suis frileusement blotti dans un peu de tendresse.
Gide, Journal, 23 juill. 1891.
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blotti, ie p. p. adj.
♦ Voir ci-dessus à l'article.
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DÉR. Blottissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.