boniment [ bɔnimɑ̃ ] n. m.
• 1803; de l'arg. bonir, bonnir « dire »
1 ♦ Propos que débitent les charlatans, les bateleurs, pour convaincre et attirer la clientèle (⇒ parade). Le boniment d'un camelot. — Par ext. Discours trompeur pour vanter une marchandise, séduire le client. ⇒ battage, baratin. Faire du boniment. Faire, débiter des boniments.
2 ♦ Fam. Tout propos mensonger pour tromper qqn. ⇒ mensonge; blabla, bobard. Raconter des boniments. Assez de boniments ! « tous ceux qui ont voulu organiser du travail sans luxe ni boniment se sont heurtés aux mêmes refus » (Péguy).
● boniment nom masculin (argot bonir, parler) Propos à l'adresse du public destiné à vanter un spectacle, une marchandise : Se laisser prendre au boniment d'un camelot. Familier. Propos écrit dénué de sérieux ou fait pour tromper : Les boniments des journaux sur la crise économique. ● boniment (synonymes) nom masculin (argot bonir, parler) Familier. Propos écrit dénué de sérieux ou fait pour tromper
Synonymes :
- baratin (familier)
- blabla (familier)
- bobard (familier)
- histoire
- sornettes
boniment
n. m.
d1./d Discours tenu en public par les camelots, les bateleurs, etc.
d2./d Fam. Propos mensonger.
⇒BONIMENT, subst. masc.
A.— SPECTACLES. Annonce orale faite à l'entrée d'un lieu de spectacles (baraque foraine, salle de cinéma muet, etc.), visant par son pittoresque et la faconde de celui qui la fait à susciter l'intérêt du public. Un vieux saltimbanque qui, dans un boniment emphatique, annonce qu'il va faire un saut périlleux (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1894, p. 631).
B.— P. ext. Argumentation ingénieuse d'un camelot faisant l'article de sa marchandise. Faire, débiter son boniment :
• 1. Le charlatan est bruyant. Il vend ses recettes et ses drogues sur les places publiques, sur les champs de foire, aux carrefours des rues où s'attroupe la foule. Il appelle, il arrête les chalands. Sa rhétorique spéciale use de tous les moyens pour retenir, amuser, persuader; son boniment échevelé met à sa discrétion le client ébloui, étourdi, fasciné. Toutefois, s'il cherche à amuser pour mieux envelopper, quelques-uns aussi s'amusent à le voir faire et déployer ses artifices.
FARAL, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 88.
C.— P. anal., fam., péj. Tout discours plus ou moins artificieux visant à persuader, séduire, tromper. Le boniment des bateleurs politiques (R. ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, p. 961) :
• 2. En ce temps-là, (...) le pavé de Paris appartenait à quelques douzaines de pauvres diables qui avaient permission d'assembler le peuple dans les carrefours (...). C'était le prodige du discours sérieux appelé boniment (...). Boniment a passé dans la langue politique, où il est devenu indispensable, comme diverses autres locutions de ces braves gens-là, telles que blague, flouerie, le tour est fait.
L. VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, p. 60.
• 3. ... le vieux pitre (...) expliquait son caractère, alignant des mensonges énormes, à la fois subtils et ingénus, scandés de : « Vous êtes un type à comprendre... »
— « Je vais vous dire encore sans charre... » — « Avec vous, pas besoin de boniment... », ...
BERNANOS, L'Imposture, 1927, p. 455.
SYNT. Boniments à la graisse de chevaux de bois (cf. BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 85), (p. ell.) boniments à la graisse (cf. DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 9), boniments à la noix de coco (cf. PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 139); pas de boniment(s)! (cf. PONCHON, La Muse au cabaret, Ouvrier sans travail, 1920, p. 46); avoir qqn au boniment (cf. F. CARCO, L'Équipe, 1919, p. 12). — PARAD. (Quasi-)synon. baratin, bavardage, bluff, bobard, chiqué, couplet, entourloupette, esbroufe, histoires, tirade.
— Spéc., domaine des relations amoureuses. Faire du boniment. (Quasi-)synon. faire du plat, courtiser (cf. GIONO, Un de Baumugnes, 1929, p. 14; CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 84).
D.— Par affaiblissement. Propos insignifiants. (Quasi-) synon. balivernes, billevesées, foutaises :
• 4. — Sache qu'on va disant d'une belle phrase, os
Sonore, mais très nul comme suc médullaire,
De tout boniment creux enfin : c'est du pathos, ...
LAFORGUE, L'Imitation de Notre-Dame la lune, Un Mot au soleil pour commencer, 1886, p. 208.
Rem. Noter les formes abr. boni, bonime, bonim' (cf. BRUANT 1901, p. 22; H. KJELLMAN, Mots abr. et tendance d'abrév. en fr., 1920, p. 39; ESN. 1966).
1re attest. 1827 (GRANDVAL, Le Vice puni, ou Cartouche, éd. 1827, p. 91); dér. de bon(n)ir, suff. -ment1. — []. Les dict. gén. dont l'Ac. (cf. éd. de 1932) écrivent le mot avec un seul n. — Fréq. abs. littér. : 155.
BBG. — BAUDEZ (J.). Le Cirque et son lang. Vie Lang. 1961, p. 623. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 121, 283. — SAIN. Lang. par. 1920, passim.
boniment [bɔnimɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1827; de bonir, bonnir.
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1 Propos débité pour convaincre et attirer la clientèle (⇒ Parade). || Les boniments d'un bateleur, d'un charlatan. ⇒ Bonimenteur, bonisseur (cit. 2).
1 Il ajouta, sur le ton d'un boniment forain avec une dernière révérence (…)
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, p. 81.
1.1 (…) une troupe ambulante qui, entassée dans une charrette et parcourant au pas les rues pleines de curieux, distribuait maints prospectus en attirant la foule par des boniments et des coups de grosse caisse.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 227.
♦ Discours pour vanter une marchandise, séduire le client. ⇒ Baratin. || Faire, débiter des boniments.
2 (1881 [cit. 1.2]) Fam. Propos artificieux, faux ou trompeur. ⇒ Bavardage, blablabla, blague, bobard. || Raconter des boniments. || Des boniments à la noix (cit. 6) de coco, à la graisse (cit. 15), à la graisse de chevaux de bois, à la manque. || Pas de boniments !
1.2 Quand elles eurent conté leur boniment, il plongea la main dans un tiroir, l'en retira pleine de pièces d'or qu'il remit aux visiteuses ébahies (…)
Louise Michel, la Misère, t. I, p. 180 (1881).
1.3 Chut donc ! Ainsi tout ce que vous débitiez à Pompon et à moi… la famille du Cantal, le vieux soldat retraité… C'étaient des boniments à la graisse d'oie.
P. Veber, Loute, II, 1902, in D. D. L., II, 6.
2 (…) tous ceux qui ont voulu organiser du travail sans luxe ni boniment (…) se sont heurtés aux mêmes refus (…)
Péguy, De Jean Coste, in Œ. en prose, 1898-1908, Pl., p. 490.
♦ Spécialt. || Faire du boniment, dire des boniments à une femme, la courtiser. ⇒ Baratin, plat.
3 Jacques se vit donc obligé de balancer quelques boniments à madame Baponot du genre vous aimez le cinéma (…)
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 112.
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DÉR. Bonimenter.
Encyclopédie Universelle. 2012.