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bonneteau

bonneteau [ bɔnto ] n. m.
• 1708; de bonneteur
Jeu d'argent dans lequel le bonneteur mélange rapidement trois cartes après les avoir retournées, le joueur devant deviner où se trouve une de ces cartes. Partie à ce jeu. « il fit deux ou trois bonneteaux au fond de couloirs où les Noirs se dissolvaient dans l'obscurité » (Pennac).

bonneteau nom masculin (de bonneteur) Jeu qui consiste à repérer une carte parmi trois présentées, retournées, puis interverties par un manipulateur. (La pratique de ce jeu est interdite en France sur la voie publique.)

bonneteau
n. m. Jeu de hasard et d'escamotage qui se joue avec trois cartes ou trois gobelets.

⇒BONNETEAU, subst. masc.
Escroquerie consistant à mélanger très rapidement trois cartes retournées et à faire deviner la place de celle qui a été désignée d'avance :
1. Il [un copain] me fait le coup du bonneteau à toute vitesse. Je rigole. Je sais le faire. Je le laisse un peu se refroidir; dès que je sens que ses doigts s'embronchent je mets la main sur une carte comme sur un rat.
GIONO, Les Grands chemins, 1951, p. 40.
P. métaph. :
2. Le suffrage universel est un bonneteau périodique dont les cartes sont tenues par des gredins.
L. DAUDET, La Police politique, 1934, p. 109.
3. Le premier mirage de l'Orient que rencontre le voyageur, c'est celui des changes, stupéfiant bonneteau où il est toujours perdant.
P. MORAND, La Route des Indes, 1936, p. 329.
1re attest. 1708 d'apr. DAUZAT 1973 [qui indique F. Michel où le mot ne figure pas]; 1874 (Gaz. des Trib., p. 1072, 3e col. dans LITTRÉ Suppl.); dér. de bonneteur « dupeur », par substitution de suff. (-eau). []. Fréq. abs. littér. : 6.
BBG. — BAUDEZ (J.). La Prestidigitation. Vie Lang. 1963, p. 177. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 233.

bonneteau [bɔnto] n. m.
ÉTYM. 1874; de bonneteur.
Jeu de trois cartes que le bonneteur mélange après les avoir retournées, le joueur devant deviner où se trouve une de ces cartes. || Se faire escroquer au bonneteau. || Une partie de bonneteau.
0 Et le duc se présentait naïvement pour l'aider, sans en avoir l'air, à réussir son tour, comme dans un wagon, le compère inavoué d'un joueur de bonneteau.
Proust, le Côté de Guermantes, I, Folio, p. 278.
Jeu de hasard où l'on se fait escroquer. || Les changes, « stupéfiant bonneteau où il (le voyageur) est toujours perdant » (P. Morand, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.