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bouffir

bouffir [ bufir ] v. <conjug. : 2>
• v. 1265; var. de bouffer
1 V. tr. (Surtout pass.) Déformer par une enflure morbide, disgracieuse. boursoufler, gonfler. Le visage bouffi par l'alcool.
(XVIe) Pêche Faire gonfler et fumer (des harengs salés) à la chaleur (opération du bouffissagen. m.,1873).
2 V. intr. Enfler, gonfler. La montgolfière ne « pouvait bouffir qu'en plein vent » (Céline).
⊗ CONTR. Émacier.

bouffir verbe transitif (variante de bouffer 1) Faire grossir quelqu'un, son corps, lui donner une enflure malsaine : La maladie a bouffi son visage. Préparer des harengs bouffis. ● bouffir verbe intransitif Enfler, gonfler de mauvaise façon. ● bouffir (synonymes) verbe intransitif Enfler, gonfler de mauvaise façon.
Synonymes :
- boursoufler
- gonfler
Contraires :
- dégonfler
- désenfler
- maigrir
- mincir

bouffir
v.
d1./d v. tr. Rendre enflé, boursoufler.
d2./d v. intr. Devenir enflé.

⇒BOUFFIR, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— [L'obj. désigne la chair humaine] Faire prendre du volume de façon excessive, gonfler, enfler.
1. [Le suj. désigne une cause extérieure, indépendante de l'individu] L'hydropisie lui a bouffi tout le corps (Ac. 1798-1932) :
1. Voyez-vous cette scélérate de fluxion qui se présente audacieusement, non pas une de ces petites fluxions qui se contentent d'enfler une joue ou de bouffir un œil, comme en a si souvent mon pauvre petit portier, ce qui l'oblige d'aller à l'école des frères ignorantins avec un mouchoir à carreaux bleus en marmotte ...
BALZAC, Œuvres diverses, t. 1, 1850, p. 424.
SYNT. Bouffir les joues, les lèvres, la peau, les veines, le visage.
2. [Le suj. désigne l'individu lui-même] Ah! Comme je bouffissais mes joues dans les trompettes d'airain! (FLAUBERT, La Tentation de st Antoine, 1849, III, p. 462).
P. métaph. [Le suj. et l'obj. désignent une chose abstr.] :
2. ... l'inflation sous toutes ses formes l'a bouffie [l'Europe], lui a fait perdre son style et ses proportions : une anémie redondante, une débilité pléthorique la poussent à d'impossibles emphases.
MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, p. 229.
Au fig., emploi pronom. [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Se gonfler (d'orgueil). Que de fats lettrés se bouffissent en parlant des emplois qu'ils occupent (MARAT, Les Pamphlets, Les Charlatans modernes, 1791, p. 265).
II.— Emploi intrans. [Le suj. désigne une pers.] S'enfler. Le visage lui bouffit tous les jours (Ac. 1798-1932) :
3. Madame, à trente-cinq ans, malgré tout l'exercice, bouffissait, et le matin elle avait de la peine à tenir sur ses pauvres pieds enflés.
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 15.
PRONONC. ET ORTH. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boufir avec un seul f.
ÉTYMOL. ET HIST. — 2e moitié XIIe s. part. passé adj. boffi « gonflé » chiere boffie (Audigier, 24 dans T.-L.); ca 1265 bouffir (J. DE MEUNG, Test., 1301 dans GDF. Compl.); FUR. note ,,se dit principalement du visage``; 1572 part. passé fig. (RONSARD, Franciade, 1. II, Œuv., p. 418 dans GDF. Compl. : D'ire boufi). Var. de bouffer; dés. -ir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :14.

bouffir [bufiʀ] v.
ÉTYM. V. 1265, var. de 1. bouffer.
1 V. tr. Produire l'enflure morbide, disgracieuse de… Boursoufler, enfler, gonfler. || L'hydropisie lui a bouffi le ventre.
(XVIe). Pêche. Faire gonfler et fumer (des harengs salés) à la chaleur ( 2. Bouffi, bouffissage).
2 V. intr. Prendre du volume; présenter des bouffissures. || Son visage, son corps bouffit de plus en plus.
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se bouffir v. pron.
Devenir bouffi. Fig. Devenir suffisant, gonfler d'orgueil.
CONTR. Amaigrir, creuser, dégonfler, désenfler, émacier, maigrir.
DÉR. 1. et 2. Bouffi, bouffissage, bouffisseur, bouffissure.

Encyclopédie Universelle. 2012.