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bourrade

bourrade [ burad ] n. f.
• 1553; de bourrer
Poussée que l'on donne à qqn, avec le poing, le coude, la crosse d'un fusil, etc. Donner une bourrade. « D'une bourrade le chef l'écarta » (Courteline). Une bourrade amicale.

bourrade nom féminin (de bourrer, maltraiter) Poussée plus ou moins brutale : Donner une bourrade dans l'estomac.bourrade (synonymes) nom féminin (de bourrer, maltraiter) Poussée plus ou moins brutale
Synonymes :
- tape

bourrade
n. f. Coup de poing, de coude, d'épaule.

⇒BOURRADE, subst. fém.
A.— Souvent fam. Poussée brusque et brutale faite à quelqu'un avec la crosse d'un fusil, ou, plus fréquemment, une partie du corps (bras, coude, épaule, poing). Le peuple nous reçut avec (...) des bourrades de bâtons ferrés et des coups de pistolets (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 211).
SYNT. Allonger une bourrade dans les côtes, flanquer une bourrade dans les reins, lancer une bourrade, recevoir des bourrades.
Poussée donnée comme marque familière d'amitié :
1. Je laissai retomber sur son épaule une joyeuse bourrade, en riant librement. Lui, sous cette marque d'amitié qu'il était bien incapable de rendre d'une façon aussi directe, rougit de confusion et de plaisir. Il aimait assez les façons populaires, ...
ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, p. 87.
SYNT. Accueillir d'une bonne bourrade tendre au défaut de l'épaule (COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 242); prodiguer des bourrades dans le dos (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 142).
Vx, CHASSE. ,,L'atteinte qu'un lévrier donne à un lièvre qu'il court et auquel il enlève du poil`` (Ac. 1798-1878) : ,,le lévrier a donné bien des bourrades au lièvre`` (Ac. 1798-1878).
B.— Au fig., vieilli et class. Vive attaque ou riposte au cours d'une conversation. Le parler direct et presque de la bourrade (J. DE LA VARENDE, Cœur pensif, 1957, p. 242); (p. métaph.) ... de ces cordialités rudes, de ces feintes brusqueries, de ces bourrades parlées, dites d'un si bon cœur (PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910, p. 680) :
2. On a souvent vanté la force de mon caractère; je n'ai été qu'une poule mouillée, surtout pour les miens; et ils le savaient bien : la première bourrade passée, leur persévérance, leur obstination l'emportaient toujours; ...
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, 1823, p. 123.
Rem. En fr. du Canada, bourrée a le même sens que bourrade : ... le sorcier (...) peut faire mourir quatre bons hommes rien que d'une bourrée (G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 34).
Prononc. ET ORTH. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. bourade avec un seul r.
Étymol. ET HIST. — 1. 1553 « attaque, coup porté à qqn » (DU VILLARS, Mém., IV, ann. 1553 dans GDF. Compl.); 1690 fig. (FUR. : Bourrade se dit d'une attaque qu'on porte à quelqu'un en le raillant); 2. 1581 vén. (SEBILLET, Paradoxe contre l'Amour dans GDF. Compl. : Le pigeon, ayant eu bourrade du faucon ou de l'esprivier); 1690 chasse (FUR. : Bourrade. Atteinte que les chiens ou les oiseaux donnent au lievre, quand au lieu de le prendre, ils n'attrapent qu'un peu de leur bourre).
Dér. de bourrer « maltraiter »; le sens 2 est à rapprocher de bourrer étymol. 3; suff. -ade.
STAT. — Fréq. abs. littér. :131.

bourrade [buʀad] n. f.
ÉTYM. 1553; de bourrer « maltraiter ».
1 Poussée brève et brutale qu'une personne exerce sur une autre. || Une bourrade du poing, du coude, de la crosse d'un fusil. || Repousser qqn d'une bourrade. || Lancer, flanquer une bourrade dans les côtes, dans les reins de qqn. || Recevoir des bourrades.Spécialt. || Donner une bourrade dans le dos en marque d'amitié. || Une joyeuse bourrade. || Une bourrade amicale.
0.1 Un détachement de Cosaques l'accompagnait et faisait ranger la foule à force de bourrades, violemment données et patiemment reçues.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 79 (1876).
1 D'une bourrade le chef l'écarta et sortit (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, III, I.
2 (1581). Vx, chasse. Légère atteinte du gibier par le chien, l'oiseau (fauconn.) qui le poursuit, et lui arrache une touffe de poils ou de plumes. || Donner, tirer une bourrade. Bourrer.
3 (1690). Fig., vx. Attaque ou riposte vive en paroles.
2 MM. des enquêtes donnèrent, à leur ordinaire, maintes bourrades à MM les présidents.
Retz, II, 255, in Littré.
3 Il (Brissac) lui donnait (à Fagon) des bourrades devant le roi qui mettaient Fagon en véritable furie.
Saint-Simon, Mémoires, 339, 201.
DÉR. Bourrader.

Encyclopédie Universelle. 2012.