braillard, arde [ brajar, ard ] n. et adj.
• 1528; de brailler
♦ Fam. Personne qui est en train de brailler, ou qui braille souvent. ⇒ brailleur, 2. gueulard. Fig. « La disparition de tous ces braillards belliqueux » (Léautaud).
♢ Adj. Qui se manifeste bruyamment. Une gaieté braillarde.
● braillard nom masculin Chien qui crie sans être forcément sur la voie de l'animal de chasse.
braillard, arde ou brailleur, euse
adj. et n. Se dit d'une personne qui braille, qui a l'habitude de brailler.
⇒BRAILLARD, ARDE, adj. et subst.
A.— Adj. et subst., fam.
1. (Personne) qui braille, qui assourdit son entourage à force de parler ou de chanter trop fort. Synon. brailleur, gueulard (pop.) :
• 1. ... l'on rencontre des bandes, où des hommes chauves cherchent à exprimer avec des gestes épileptiques ce que ne peut plus crier leur voix enrouée, leur gosier aphone. Je ne sais pas, je n'ai pas confiance. Il ne me semble pas retrouver dans cette plèbe braillarde les premiers bonshommes de la Marseillaise.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1870, p. 591.
• 2. ... pour faire l'éloge des Parisiens, il les représentait comme des espèces de toqués, paillards et braillards, qui passaient leur temps à faire la noce et des révolutions, sans jamais se prendre au sérieux; ...
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 456.
• 3. ... l'enfant s'enrageait de mordre la peau et de n'en rien tirer.
— Passe-la-moi, cria la mère, dès qu'elle se trouva débarrassée. Elle ne nous laissera pas dire un mot. Lorsqu'elle eut sorti de son corsage un sein lourd comme une outre, et que la braillarde se fut pendue au goulot, brusquement muette, on put enfin causer.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1215.
♦ Braillard de + subst. :
• 4. Dire (...) que je vis (...) les fenêtres fermées, tant ces braillards d'enfants de la maison d'en face de moi font de bruit, et un bruit qui commence avec le jour et finit avec la nuit!
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1886, p. 590.
♦ P. métaph. :
• 5. Elle [Nana] commandait de sa voix aiguë, et les talons battaient les pavés, tandis que ces paroles chantées s'envolaient avec un tapage d'oiseaux braillards : ...
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 657.
— Au fig., péj.
a) (Personne) qui manifeste ses convictions d'une manière tapageuse :
• 6. ... les braillards de l'antisémitisme se sont déchaînés dans la rue sous les yeux d'une police amie; ...
CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 281.
b) (Personne) qui parle fort mais n'agit pas. Synon. pop. grande gueule :
• 7. ... Mme Hennebeau expliqua de son air maternel qu'on l'avait effrayée, que les chemins étaient pleins de mauvaises figures, disait-on, et qu'elle préférait emmener un défenseur. Négrel riait, les rassurait : rien d'inquiétant, des menaces de braillards comme toujours.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1394.
2. P. méton., spéc., MAR., subst. Petit porte-voix de bord :
• 8. Galard jure encore, mais il n'est pas si mécontent; (...) ses artilleurs rechargent déjà. (...) Les deux galères suivent, mais sont trop loin; il réclame un braillard et, au porte-voix, il les engueule. (...) Le Commandeur jure toujours mais donne des ordres au braillard.
J. DE LA VARENDE, Heureux les humbles, 1942, pp. 154-155.
B.— Adj. [En parlant d'une manière d'être] Qui se manifeste par des braillements, des cris, des bruits assourdissants :
• 9. En ce moment, l'on entendit un bruit horrible ... Le galop de deux pieds enragés ... Deux voix aussi différentes que les deux galops lançaient des interjections braillardes.
BALZAC, Les Paysans, 1844, p. 72.
• 10. Il considérait que la vie était faite uniquement pour bambocher et plaisanter, et sitôt qu'il lui fallait mettre un frein à sa joie braillarde, il tombait dans une sorte de somnolence hébétée, étant même incapable de tristesse.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Bombard, 1884, p. 969.
Rem. On rencontre dans la docum. braillarderie, subst. fém., néol., fam., péj. Propos d'une personne braillarde. Ni les braillarderies de Verhaeren — c'est entre nous car je ne voudrais pas offusquer sa vieillesse — ni l'économie politique et poétique de Régnier — ni les œufs muets des vers solitaires de Griffin — ni les racines grecques de Moréas — ne me charment plus (JAMMES, Correspondance [avec A. Gide], 1893-1938, p. 207).
PRONONC. :[], fém. [-].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1528 (GRINGOIRE, Notables, v. 1438 dans OULMONT, Lang. de P. Gringore dans QUEM.); 1539 brayart (EST.); 1678-79 braillard (LA FONTAINE, Fables, XI. 15 dans LITTRÉ).
Dér. de brailler; suff. -ard.
STAT. — Fréq. abs. littér. :94.
BBG. — DUCH. 1967, § 38. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 363.
braillard, arde [bʀajaʀ, aʀd] n. et adj.
ÉTYM. 1528; de brailler.
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♦ Familier.
1 Personne qui est en train de brailler, qui braille souvent. ⇒ Brailleur, gueulard. || Un braillard insupportable. — Adj. || Un enfant braillard. ⇒ Pleurard.
0.1 Alors, tapie dans la haie, retenant son souffle, le cœur submergé d'une délicieuse angoisse, elle épiera la troupe braillarde.
Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette, in Œ. roman., Pl., p. 1267.
2 Personne qui s'exprime en criant très fort; et, spécialt, qui crie beaucoup mais n'agit pas. || Un grand braillard. || Une braillarde. ⇒ Criard, fort (fort en gueule, fam.). || Ce (grand) braillard d'adjudant. || « Les braillards de l'antisémitisme » (Clemenceau).
1 Par la morbleu ! vous êtes de grands braillards vous autres, et vous avez la gueule ouverte de bon matin (…) Diable soit les brailleurs !
Molière, la Princesse d'Élide, I, 2.
2 (…) c'est cela, la paix; la disparition de tous ces braillards belliqueux.
Paul Léautaud, Passe-temps, p. 84.
3 Adj. Qui se manifeste bruyamment. || Une gaieté braillarde. || Une voix braillarde. || Des discussions intarissables et braillardes.
4 N. m. Petit porte-voix utilisé à bord des bateaux.
Encyclopédie Universelle. 2012.