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braise

1. braise [ brɛz ] n. f.
breze XIIe; germ. occid. °brasa
Matière incandescente qui ne jette plus de flammes (cf. Charbons ardents). Cuire, griller de la viande sur la braise. Souffler sur la braise, les braises. Par métaph. Des yeux de braise, noirs et brillants.
Bois incomplètement réduit en charbons, pouvant encore servir de combustible. Les boulangers retiraient la braise du four. tire-braise. Loc. fam. Être sur la braise (cf. Être sur des charbons ardents).
braise 2. braise [ brɛz ] n. f.
• 1783; de braise, mot du Lyonnais « miette, débris »; de 2. brésiller
Arg. vieilli Argent (monnayé).

braise nom féminin (origine germanique) Charbons ardents qui restent quand le combustible en train de se consumer a jeté toute sa flamme. Argot. Argent. Opération consistant à refroidir le verre affiné pour pouvoir le travailler. ● braise (expressions) nom féminin (origine germanique) Yeux de braise, yeux ardents. ● braise (synonymes) nom féminin (origine germanique) Charbons ardents qui restent quand le combustible en train de...
Synonymes :
- braisette

braise
n. f. Charbons ardents résultant de la combustion de bois, de houille, etc. Des patates cuites sous la braise.

⇒BRAISE, subst. fém.
A.— Résidu d'un feu, généralement de bois, brûlant sans flamme. De la braise ardente. Le pétillement des bûches réduites en braise (ZOLA, Une Page d'amour, 1878, p. 1019) :
1. Petit-Pouce, qui avait fini sa cigarette, en écrasa la braise contre son talon...
QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 8.
SYNT. De la braise éteinte; un feu de braise; les crépitements de la braise; se consumer en braise; cuire qqc. à, sur, dans, sous la braise.
Spéc., ART CULIN. À la braise. Cuit dans une braisière. Un gigot à la braise (Ac. 1835-1932).
P. compar. :
2. ... d'innombrables petites fleurs couleur lapis-lazuli (...) semblaient s'allumer, et l'on croyait voir des braises bleues.
HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 282.
3. ... elle le trompait, quasi, avec chaque homme qu'elle regardait, tant il y avait dans ses prunelles d'instinctive provocation, de sensualité complice, brûlante comme braise.
GENEVOIX, Raboliot, 1923, p. 33.
P. métaph. Des yeux de braise, un ciel de braise, une lueur de braise ... du soleil attisé, il tombait des braises (ZOLA, La Terre, 1887, p. 244). ... la braise d'or de tes cheveux ô pécheresse (ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, p. 117) :
4. ... quant à l'hydrophane elle ne brûle que dans l'eau et ne consent à allumer sa braise grise qu'alors qu'on la mouille.
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 60.
♦ [P. réf. à la couleur de la braise, sans idée d'éclat] :
5. ... des paonnes tristes gardant à peine autour du cou un peu de cette braise qui inondait au printemps tous les paons de mon île...
GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, p. 84.
♦ [Symbole de vie, de chaleur...] :
6. Il y a, il doit y avoir, en l'homme, une secrète, une indestructible aspiration vers la grandeur... Et il faut souffler patiemment sur cette petite braise enfouie dans les cendres, pour qu'elle s'attise... pour qu'elle flambe, peut-être, un jour!
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 372.
7. Comment laisserais-je vivre en moi l'amour? Je ne peux que l'y laisser mourir. Cette braise n'est pas de celles qu'on attise : l'artifice y est pire que rien.
MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, p. 1011.
Rem. Un seul ex. dans la docum. de tout braise, tout flamme (cf. tout feu, tout flamme) :
8. ... on le voyait dur, net d'illusions, défiant, — par raison et de son naturel, — et tout d'un temps confiant par générosité, facile, avec un fond de jeunesse sans cesse revenu. Semblable à soi toujours, tantôt tout braise, tantôt tout flamme.
POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 285.
Fam. Être sur la braise. Synon. de être sur des charbons ardents.
B.— Vieilli. Charbon de bois. Allumer de la braise :
9. ... Lisbeth allait chercher son lait, son pain, sa braise...
BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 55.
Arg., vieilli. Argent. Éteindre de la braise. Dépenser de l'argent :
10. Eh toi, loufiat, cria-t-il au garçon, voilà de la braise, éteins-la, il y a cinq chopines à payer et en avant les paladins!
HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 20.
Rem. On rencontre dans la docum. les dér. suiv. : a) Braiser, verbe intrans. (M. STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p. 55). Dépenser de l'argent, payer. b) Braisillon, subst. masc. (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, I, 5, p. 53). Petite braise. c) Braison, subst. masc. (L. DE VILMORIN, La Fin des Villavide, 1937, p. 206, 216). Même sens. d) Braisoyer, braisoyante (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 108, et La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 58). Brasiller, brasillante.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Enq. ://. Pour la graph. braize, cf. F. VIDOCQ, Les Voleurs, 1836, p. 36; ,,Braize, s. m. Argent monnoyé.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Vers 1170 breze « bois réduit par la combustion à l'état de charbon ardent » (Rois, p. 320 dans GDF. Compl.); 2. 1176 fig. « flamme, ardeur » (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. W. Foerster, 44 dans T.-L.); 3. 1396 bresze « charbon léger qui se rallume aisément » (23 janv., Inventaire de meubles de la mairie de Dijon, A. Côte-d'Or dans GDF. Compl.); d'où 1718 (Ac. : Braise. Charbons que les boulangers tirent de leur four); 4. 1783 arg. « monnaie, argent » (Chanson dans ESN.); [1793] (Camille Desmoulins dans Vieux Cordelier, n° 5, éd. Calvet, pp. 158-159 dans BRUNOT t. 10, 1, p. 235 : en faisant chauffer ta cuisine et tes fourneaux de calomnies [Hébert dans le Père Duchesne appelait l'argent de sa subvention « la braise accessoire pour chauffer son fourneau », SAIN. Sources Arg. t. 2, p. 296] avec les cent vingt mille francs et la braise de Bouchotte).
Terme d'orig. obsc., peut-être germ., tôt attesté dans l'ensemble de la Romania (dès le Xe s. en lat. médiév., CGL t. 3, p. 598, 7 : brasas carbones), dont il est difficile de préciser la voie de pénétration à partir de la Germanie; le mot qui n'a pas existé en germ. occ. est attesté dans le domaine nord. (norv., suéd. bras (-eld) « feu pétillant »; norv. suéd. dial. brasa « rôtir »; dan. dial. brase « flamber », DE VRIES Anord.); comme pour des motifs géogr. et chronol., l'hyp. d'un empr. direct au nord. paraît invraisemblable, on peut supposer (FEW t. 15, 1, p. 259b) que le rad. bras- a aussi vécu en got. et qu'il a été importé par les Goths dans la Romania. Étant donnée son implantation précoce dans la Romania et le fait que le mot n'a pas existé en germ. occid., l'hyp. d'un empr. à l'a. b. frq. (EWFS2; v. aussi GAM. Rom.1 t. 1, pp. 31-32) fait difficulté; le terme isolé flam. braze « braise » (DE BO, Westvlaamsch Idioticon, 1890 cité par FEW, loc. cit., p. 260, note 24), peut-être empr. au fr., n'offre pas de point d'appui suffisant. Braise « argent, monnaie » est soit issu du sens dial. de braise « miette » (lyonnais, DU PUITSP.) soit issu de braise « charbon » considéré comme faisant bouillir la marmite (SAIN., loc. cit.); ce dernier emploi n'est peut-être cependant qu'une métaphore de Hébert.
STAT. — Fréq. abs. littér. :547. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 264, b) 1 071; XXe s. : a) 1 074, b) 880.
BBG. — DUCH. 1967, § 64. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 77, 167, 225, 227. — LAMMENS 1890, pp. 56-57. — MEIER (H.), GELÓS (S. de). Zur Problematik des germanischen auf den romanischen Wortschatz. Arch. St. n. Spr. 1968, t. 205, pp. 259-269. — RIGAUD (A.). Les Vases communicants. Vie Lang. 1971, p. 535. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 85, 293. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 369.

1. braise [bʀɛz] n. f.
ÉTYM. V. 1170, breze (→ Brésil); orig. incert.; p.-ê. d'un germanique brasa, bras par un empr. au rad. gotique bras-. → aussi Brasero, brasque, brésolles.
Bois réduit en charbons ardents. || Remplir de braise une chaufferette, un brasero. || Cuire, griller sur la braise. || Souffler sur la braise, les braises. || Attiser la braise. || La braise, les braises d'une bûche, d'un tison.
0.1 — Pendant que nous avons une si bonne braise, qu'une aune de boudin viendrait bien à propos !
Ch. Perrault, Contes, « Les souhaits ridicules ».
1 (…) Et il faut souffler patiemment sur cette petite braise enfouie sous les cendres, pour qu'elle s'attise (…) pour qu'elle flambe, peut-être, un jour !
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 230.
Viande à la braise, cuite dans un plat entouré de braise.
Spécialt. Bois formant un charbon léger qui se rallume aisément. || Braise de boulanger. Braisette. || Remuer la braise dans le four avec un fourgon. || Retirer la braise du four avec un tire-braise ( Débraiser, ébraiser). || Éteindre, conserver la braise.
Loc. fam. Être sur la braise (→ Être sur des charbons ardents).
Vieilli. Tomber de la poêle dans la braise (→ de Charybde en Scylla).Passer sur qqch. comme chat sur braise : glisser sur un sujet sans oser en parler à fond.
2 Le garde des sceaux parla peu, dignement, en bons termes, mais comme un chat qui court sur la braise.
Saint-Simon, Mémoires, 514, 60, in Littré.
Avoir des yeux de braise, des yeux vifs, brillants (→ Ardent, cit. 18).
3 On voyait luire ses petits yeux devenus couleur de braise (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, II.
Être chaud comme braise : être très ardent, très amoureux. Ardent.
4 Les Calabraises sont noires dans la plaine, blanches sur les montagnes, amoureuses partout; Calabraise et braise, c'est tout un.
P.-L. Courier, Lettres, XLIX, Pl., p. 729.
(1680). Vx. Rendre qqch., le rendre chaud comme braise, sur le champ.
DÉR. et COMP. Braiser, braisette, braisier, braisière, braisiller, braser, brasier, brasière, brasiller. Embraser. V. Brésil.
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2. braise [bʀɛz] n. f.
ÉTYM. 1783; soit de braise, mot du Lyonnais, « miette, débris » (→ 2. Brésiller), soit emploi métaphorique de 1. braise « charbon », celui-ci servant à « faire bouillir la marmite ».
Fam. Argent (monnayé). || T'as de la braise ?
1 Comm' ça j'gagn' pas mal de braise,
Mon beau-frère en gagne autant,
Pisqu'i' r'fil' ma sœur Thérèse (…)
À Ménilmontant.
A. Bruant, Dans la rue, p. 89.
2 Jean ouvre des châsses comme des soucoupes : il n'a pas dû voir souvent autant de braise éparpillée sur sa descente de lit.
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 210.

Encyclopédie Universelle. 2012.