BOURBONNAIS
BOURBONNAIS
Le point de départ du Bourbonnais a été une petite seigneurie qui ne correspondait ni à un ancien territoire gaulois, ni à une circonscription gallo-romaine. L’ancêtre présumé des sires de Bourbon semble avoir été un familier de Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, nommé Aimard. En 915, il abandonna au monastère de Cluny sa terre de Souvigny. L’avouerie du prieuré créé en ce lieu fut le premier fondement de la puissance des descendants d’Aimard. Le second fut la possession du château de Bourbon, dans le sud du Berry. Partis de cette base étroite, les sires de Bourbon étendirent progressivement leur domination au détriment de l’Auvergne, du Berry, des comtés de Nevers et d’Autun, quelquefois par la force et, plus souvent, par transactions, mariages et héritages. Mais ce ne fut qu’au début du XIIIe siècle que leur patrimoine atteignit ses limites de l’époque ducale (en gros, celles de l’actuel département de l’Allier, grossi des régions de Germigny et de Saint-Amand-Montrond, aujourd’hui dans le Cher). Mais, de bonne heure, ils ne reconnurent d’autre suzeraineté que celle du roi de France. En 1098 ou 1099, Louis VI fit une expédition contre le sire de Bourbon, Aimon Vaire Vache, qui avait accaparé la seigneurie au détriment de son neveu. Aimon se soumit promptement. Dès lors, les relations avec la royauté capétienne furent excellentes. L’Aquitaine étant devenue fief du roi d’Angleterre, le Bourbonnais avait une position de pays frontière qui rendait cette entente nécessaire. En 1276, la dernière des Bourbon-Dampierre, Béatrix, épousa Robert de Clermont, fils de Saint Louis. En 1327, Charles IV fit de la seigneurie de Bourbon un duché, érigé en pairie l’année suivante par Philippe VI. La période de la guerre de Cent Ans fut très importante pour le Bourbonnais. Certes, les opérations militaires n’y eurent qu’un caractère secondaire, mais on constate un accroissement de la puissance ducale, un renforcement administratif qu’accompagne la constitution autour du duché de Bourbon d’un véritable État princier qui englobe notamment le Forez, le Beaujolais, puis l’Auvergne. Les ducs Louis II et Charles Ier participent, à un niveau très élevé, aux affaires du royaume. Mais le même Charles Ier, à l’époque de la Praguerie (1440), puis Jean II, à celle du Bien public (1465), se trouvent en conflit ouvert avec le roi de France. En revanche, sous leur principat se développe, à Moulins, une cour ducale que fréquentent des écrivains et surtout des artistes de renom. Le conflit avec la royauté, un moment apaisé, quand les affaires du royaume et celles de l’État bourbonnais sont entre les mêmes mains, celles des Beaujeu, reprend de plus belle sous François Ier. Il se termine par l’exil du connétable de Bourbon et, après sa mort, par la confiscation de ses biens. Le Bourbonnais n’est désormais qu’une petite province. La cour et les institutions ducales disparaissent. Les effets des guerres de Religion sont sensibles, mais l’histoire événementielle des XVIIe et XVIIIe siècles se réduit à peu de chose. La renaissance religieuse au XVIIe siècle, les lents progrès de l’industrie, les travaux entrepris à Moulins par les intendants ne doivent pas faire oublier la stagnation et la relative torpeur que connaît la province. La Révolution, qui voit la création du département de l’Allier, ne l’en fait pas sortir, pas plus que les échos assourdis des révolutions parisiennes du XIXe siècle. Les grands faits de l’époque contemporaine sont la création du diocèse de Moulins (capitale du Bourbonnais), les transformations agricoles à partir du second Empire, l’apparition puis le déclin de l’exploitation de la houille ainsi que d’une grande industrie métallurgique et chimique à Montluçon-Commentry, et la renaissance du thermalisme. À la fin du XXe siècle, on assiste à une désertification croissante de ce versant nord du Massif central, et la région souffre de l’absence d’une métropole, le réseau urbain restant distendu.
Né à Vichy, Valery Larbaud a conservé toute sa vie une grande tendresse pour son pays natal et lui a consacré en 1927 un petit livre aussi dense que frémissant de sensibilité: Allen .
● bourbonnais, bourbonnaise adjectif et nom Du Bourbonnais. ● bourbonnais, bourbonnaise (expressions) adjectif et nom Poule bourbonnaise, race de poules exploitée tant pour la ponte que pour la chair.
bourbonnais, aise
adj. et n. (Réunion) Vieilli De la Réunion (autref. île Bourbon).
⇒BOURBONNAIS, AISE, adj. et subst.
A.— Adjectif
1. Qui habite l'ancienne province du Bourbonnais ou en est originaire.
— Emploi subst. Le lendemain, il s'esquiva avec ses Auvergnats et ses Bourbonnais (A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 162).
2. Qui a rapport, qui appartient au Bourbonnais ou à ses habitants. Les molles et verdoyantes ondulations du sol bourbonnais (L. HOURTICQ, Hist. gén. de l'Art, La France, 1914, p. 125).
B.— Substantif
1. Subst. masc., COST. ,,Coiffure dont la capote est en paille tressée avec visière, cône tronqué se relevant en corne d'abondance`` (LELOIR 1961).
2. Subst. fém.
— HORTIC. Plante du genre lychnide cultivée dans les jardins.
— Coutume. ,,Sorte de chanson burlesque accompagnée de grimaces`` (LITTRÉ). Le grimacier qui chante la bourbonnaise (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 284).
Rem. Sens attestés dans la plupart des dict. gén. du XIXe siècle.
Prononc. ET ORTH. :[], fém. [-]. FÉR. 1768 écrit bourbonnois (et transcrit : bour-bonè); à ce sujet cf. albanais et la finale -ais.
Étymol. ET HIST. — Fin XIVe s. tarte bourbonnoise « fin fromage broyé » (Taillevent dans SAIN. Lang. Rab. t. 1, p. 182); 1449 désigne un bourrelet ornant une coiffure (Reg. 176, Chartoph. reg. ch. 711 dans DU CANGE, s.v. Borboniensis); 1811 la bourbonnaise chanson, supra.
Dér. de Bourbon, nom de la seigneurie tirant son nom de la localité de Bourbon-l'Archambault, v. bourbe; le nom de la province en fr. en 1507 (D'AMERVAL, Livre de diablerie, fol. K XV v° dans SAIN. op. cit. t. 1, op. 432-433).
STAT. — Fréq. abs. littér. :13.
bourbonnais, aise [buʀbɔnɛ, ɛz] adj. et n.
ÉTYM. Fin XIVe; de Bourbonnais, province de France, de Bourbon, n. propre.
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1 Adj. Du Bourbonnais, ancienne province de France. || Chien bourbonnais. ⇒ Braque. — N. || Un Bourbonnais, une Bourbonnaise.
2 N. m. (1449, « bourrelet d'une coiffure »). Coiffure en paille tressée, en cône tronqué, munie d'une visière.
Encyclopédie Universelle. 2012.