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bravade

bravade [ bravad ] n. f.
• fin XVe; it. bravata, de bravare « faire le brave »
1Ostentation de bravoure. Un chef qui s'expose inutilement par bravade. rodomontade.
2Action ou attitude de défi insolent envers une autorité qu'on brave. « par bravade contre la règle tyrannique » (Loti).

bravade nom féminin (italien bravata, de bravare, se vanter) Attitude, action, parole par lesquelles on brave, on défie quelqu'un ; ostentation de bravoure. ● bravade (synonymes) nom féminin (italien bravata, de bravare, se vanter) Attitude, action, parole par lesquelles on brave, on défie quelqu'un ;...
Synonymes :
- crânerie
- défi
- fanfaronnade
- forfanterie
- provocation
- rodomontade

bravade
n. f. Défi, provocation en paroles ou en actes.

⇒BRAVADE, subst. fém.
A.— Action ou attitude par laquelle on brave quelqu'un ou quelque chose, avec un courage souvent ostentatoire. Agir par bravade :
1. [La Marquise au Marquis] (...) Nous avons mis contre nous la plupart des gens (...). Ils y ont vu une manière d'audace presque insolente, une façon de bravade, de dédain du scandale et de la loi.
J. DE LA VARENDE, La Dernière fête, 1953, p. 166.
SYNT. (vieillis). Faire une bravade (cf. HUGO, Lettres à la fiancée, 1822, p. 121). Faire la bravade de + inf. Elle fit quelques gamineries (...), la bravade de tirer la langue à sa propriétaire (MICHELET, Journal, 1858, p. 428). Faire bravade de qqc. En faire montre par bravade. Mirabeau en est très préoccupé [des femmes], il en fait bravade, et c'est encore là un des traits de sa nature (SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 14, 1851-62, p. 22).
Péj. Synon. de fanfaronnade :
2. ... Matamore (...) s'avança vers Léandre, qu'il toisa des pieds à la tête, le plus insolemment qu'il put; mais c'était bravade pure, car on entendait claquer ses dents et l'on voyait flageoler et trembler ses minces jambes comme des roseaux au vent de bise.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 118.
B.— Au plur., région. « Nom que l'on donne à des combats simulés qui se livrent en quelques occasions, dans certains départements » (Lar. 19e). Aux bravades d'Iquolt, en Provence (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 303).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1547 « ostentation, parade » (NOËL DU FAIL, Propos rust., p. 81 dans IGLF Litt.); 1553 « magnificence » (R. BELON, Observations, II, 92 [1588], p. 336 dans R. Philol. Litt. Hist. anc., t. 43, 1931, pp. 173-206), seulement au XVIe s. dans HUG.; 1554 « bravoure » (E. PASQUIER, Monophile, L. I [II, 741], Ibid.).
Empr. à l'ital. bravata (EWFS2 [1re hyp.]; DEI; WIND, p. 184; BL.-W.5; HOPE, p. 167; DAUZAT 1973) attesté au sens de « entreprise aventureuse, téméraire, accomplie par ostentation » dep. 1536 (ARETINO, Ragionamenti [1re éd. 1536], 202 dans BATT.), au sens de « comportement provocateur », en 1545 (ID., Le Carte parlanti [1re éd. 1545], 36, Ibid.). L'ital. est dér. de bravare « braver » lui-même dér. du subst. bravo, v. bravo2 (suff. ital. -ata). Étant donné la faveur dont a joui le mot au XVIe s. (cf. TAHUREAU, 1er Dial. du Democratic, p. 34 dans HUG.) et les empr. faits à l'ital. de brave et de bravoure, l'hyp. d'un empr. à l'esp. bravata, dep. 1526 d'apr. AL. (EWFS2, 2e hyp.; REW3, n° 945) ne semble pas à retenir. D'apr. COR. t. 1, s.v. bravo, l'esp. serait lui-même empr. à l'ital.
L'hyp. d'une dér. de brave avec suff. -ade (FEW t. 1, p. 249, s.v. barbarus) est moins probable, étant données la vitalité du mot ital. et la faveur du mot fr. au XVIe s.; cependant les sens favorables du mot fr. « magnificence », « bravoure » sont peut-être dus à brave. [Il n'y a pas actuellement dans le fonds Delboulle une réf. à l'attest. de 1494, Épitaphe de Relay que signalent DAUZAT 1973 et QUEM.]
STAT. — Fréq. abs. littér. :157.
BBG. — HOPE 1971, p. 167. — KOHLM. 1901, p. 33. — RUPP. 1915, p. 44. — SAR. 1920, pp. 51-52. — TRACC. 1907, p. 116. — WIND 1928, p. 33, 184, 207.

bravade [bʀavad] n. f.
ÉTYM. 1494; ital. bravata, de bravare « faire le brave », de bravo. → Brave, 2. bravo.
1 Ostentation de bravoure. || Un chef qui s'expose inutilement par bravade.
0.1 (…) je mettais une espèce de bravade à traiter cette adversaire en ami.
M. Yourcenar, le Coup de grâce, p. 169.
2 Action ou attitude de défi insolent envers une autorité qu'on brave. || « Elle perdait le bénéfice de sa bravade » (Cocteau).
1 les matrones chantaient d'une voix perçante et poussaient de grands éclats de rire en signe de mépris et de bravade contre ceux du dehors (…)
G. Sand, la Mare au diable, Appendice II.
2 Mélek les pressait de relever aussi leur voile, par bravade contre la règle tyrannique (…)
Loti, les Désenchantées, V, XXX, p. 176.
3 J'ai fait pipi sur le tapis ! Je l'ai même fait exprès, par désœuvrement, par bravade.
Colette, la Paix chez les bêtes, La chienne trop petite.
Péj. Action de bravache. Bravacherie, fanfaronnade, rodomontade, vanterie.
4 (…) ils se dépensent en bravades grossières, par orgueil désespéré (…).
F. Mauriac, le Jeune Homme, p. 66.
DÉR. Bravader.

Encyclopédie Universelle. 2012.