brise [ briz ] n. f.
• 1540; mot probablt frison
♦ Vent peu violent. « La brise longue et égale courait à travers les arbres avec un murmure de rivière » (Colette). Brise tiède, parfumée. La brise fraîchit, mollit. Brise de mer, de terre, soufflant de la mer vers la terre, de la terre vers la mer. Très légère brise, légère brise, petite brise, jolie brise, bonne brise : brises correspondant à des intensités de vent de force 1 à 5 sur l'échelle de Beaufort.
⊗ HOM. Brize.
● brise nom féminin (peut-être espagnol brisa) Vent périodique, alternant, qui s'établit sur le littoral (brise de mer, soufflant le jour vers le continent, et brise de terre, la nuit vers la mer) ou dans les vallées de montagne (brise d'aval, vers les sommets, le jour, et brise d'amont, vers la vallée, la nuit) par temps calme. Vent, en général quand il est peu violent : La brise du large. ● brise (homonymes) nom féminin (peut-être espagnol brisa) brise verbe brisent forme conjuguée du verbe briser brises forme conjuguée du verbe briser brize forme conjuguée du verbe brize ● brise (synonymes) nom féminin (peut-être espagnol brisa) Vent, en général quand il est peu violent
Synonymes :
- zéphyr
n. f. Vent modéré et régulier.
|| MAR Vent de 2 à 10 m/s. Brise de terre, qui souffle, la nuit, vers le large. Brise de mer, qui souffle, le jour, vers la terre.
⇒BRISE, subst. fém.
A.— MAR. Nom générique du vent lorsqu'il est d'intensité faible ou modérée. Brise d'Est, du Nord-Ouest; brise marine; la brise tombe. La brise mollit un peu et hâla le sud-est (VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 116).
Rem. Dans le lang. de la mar. on distingue cinq degrés d'intensité de la brise : légère, petite, jolie, bonne, forte brise.
♦ Brise carabinée. Brise très violente. Synon. grand frais :
• 1. Ils avaient à peine franchi les deux tiers de leur route qu'une rafale de vent, sortant des gorges étroites de la vallée du Rhône, vint soulever et faire écumer les lames courtes, comme une brise que les marins appellent carabinée qui frappe tout à coup et fait souvent chavirer les embarcations, au tournant d'un cap, sur la mer.
LAMARTINE, Raphaël, 1849, p. 149.
SYNT. Brise du large, de mer, de terre; brise du matin, du soir; la brise calmit, fraîchit.
— P. anal. Brise de montagne, de pente, de vallée.
B.— Lang. cour. Vent léger, considéré comme agréable. Douce brise :
• 2. Une brise, un souffle, un murmure, un essaim de choses invisibles glisse à trente pieds du sol comme flottant sur l'épaisseur de la nuit. Et le vieux, prêtant l'oreille, entend siffler doucement l'extrême pointe des peupliers.
BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, p. 1434.
SYNT. Brise délicieuse, fraîche, tiède; brise embaumée, parfumée.
— P. métaph. :
• 3. Ah! Savoure-la, enfant, savoure-la, la première brise parfumée qui s'élève de ton esprit; écoute le premier battement de ton cœur tressaillant, car bientôt il ne battra plus que pour la haine, car il s'arrêtera ensuite comme le balancier cassé d'une horloge, car viendra vite la saison où les feuilles tombent, où les cheveux blanchissent, où toutes les étoiles filent de ce vaste firmament, dont les feux s'éteignent tour à tour.
FLAUBERT, La 1re Éducation sentimentale, 1845, p. 52.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Homon. brize.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1598 mar. « vent d'est » (Histoire Naturelle et Moralle des Indes, tant Orientalles qu'Occidentalles [...] Composée en Castillan par Ioseph Acosta et traduite en François par Robert Regnault Cauxois ... Paris dans Fr. mod., t. 40, p. 244 : Aux Indes & en toute la Torride, le vent d'Orient qu'ils appellent brise [el viento de oriente, que llaman brisa] est au contraire d'icy fort sain & delicieus); 1611 « vent du nord » (COTGR.); 1638 « tempête soufflant de l'est » (Cleirac dans SAIN. Sources t. 1, p. 180, note 3); 2. 1678 id. « vent frais qui vient de la terre » (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, 3e part., p. 70); d'où 1801 « léger vent qui souffle sur un lac » (CRÈVE-CŒUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, p. 94); 3. 1797 plus gén. « vent léger » (CHATEAUBRIAND, Essai [...] sur les Révolutions, p. 216).
Étant donné l'orig. de la 1re attest. fr., prob. empr. à l'esp. brisa « vent du nord-est » (1504 dans COR.), lui-même peut-être empr. au cat. brisa (XVe s. dans ALC.-MOLL), d'orig. obsc. : un croisement de l'a. prov. bisa (ca 1173, Toulouse dans BRUNEL, n° 138, 22; v. bise) et du cat. gris, griso « vent ou air froid » (Alleyne dans R. Ling. rom., t. 25, p. 400) se heurte au fait que gris, griso ne semble pas anc. en cat. (v. ALC.-MOLL). L'hyp. selon laquelle brise serait un croisement entre bise et briser (COR.; bise désignant comme brise, à l'orig. un vent du nord, nord-est et brise désignant à l'orig. un vent très violent, cf. texte de Cleirac, supra) ne rend pas compte de l'antériorité du mot dans les lang. hisp. L'antériorité du mot dans les lang. rom. (cf. aussi port. brisa XVIe s. dans MACH.; ital. brezza, 1re moitié XVe s. dans BATT.) par rapport aux lang. germ. (angl. breeze 1565-1589 dans NED; all. Brise 1726 dans SAIN., op. cit., p. 180, note 6) incline à écarter l'hyp. d'un empr. direct à une lang. germ., notamment au frison de l'est brîse « vent frais venant de la mer » (FEW t. 15, 1, p. 288; DAUZAT 1973).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 650. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 264, b) 2 754; XXe s. : a) 2 162, b) 1 459.
BBG. — ALESSIO (G.). Sull' etimologia di brezza e di brisa. Bollettino dell' Atlante linguistico mediterraneo. 1963-64, t. 5/6, p. 31. — BRÜCH. (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, pp. 312-313. — COHEN 1946, p. 11. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 50. — QUEM. 2e s. t. 4 1972, p. 37. — MILLEPIERRES (F.). La Rose des vents. Vie Lang. 1961, p. 119. — RAMOS (V.). Une Nouv. attest. du mot brise. Fr. mod. 1972, t. 40, pp. 242-245. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 180, 181; t. 2 1972 [1925], p. 279; t. 3 1972 [1930], p. 106, 326.
1. brise [bʀiz] n. f.
ÉTYM. 1540; mot largement attesté à la fois dans l'aire germanique (angl. breeze, néerl. brise) et dans l'aire romane (ital. brezza, esp. et port. brisa), d'orig. incert., p.-ê. du frison de l'est brîse « vent frais venu de la mer ».
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♦ Vent peu violent. || Une brise fraîche; tiède; chaude. || Brise embaumée, parfumée. || Brise vivifiante; alanguie. || « Brise marine », sonnet de Heredia, les Trophées. || La brise se joue parmi les feuilles. || L'haleine, le souffle de la brise.
1 Les grues émigrantes passent (…) Il leur arrive parfois de perdre le vent, lorsque des brises capricieuses se combattent ou se succèdent dans les hautes régions.
G. Sand, la Mare au diable, Appendice I.
2 Des brises chaudes montaient, avec je ne sais quelles odeurs confuses et quelle musique aérienne du fond de ce village en fleurs (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, I.
3 (…) si l'on monte quelque peu et que l'on atteigne le plateau fouetté d'une brise perpétuelle (…) la perspective est splendide.
Renan, Vie de Jésus, I.
4 Ell était tiède, cette brise, mais si vivifiante, qu'elle semblait fraîche (…)
Loti, Matelot, XLVII, p. 175.
5 Une brise délicieuse comme une eau tiède coulait par-dessus le mur (…)
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, p. 165.
6 La brise longue et égale courait à travers les arbres avec un murmure de rivière.
Colette, la Chatte, p. 184.
7 Le vent n'est du reste pas très fort — il paraîtrait à peine brise auprès du siroco, du mistral.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 829.
♦ Mar. Vent faible ou modéré. || La brise adonne, refuse. || Légère brise, petite brise, jolie brise, bonne brise. || Brise de mer, de terre, soufflant de la mer vers la terre, de la terre vers la mer.
♦ Vx. || Brises folles; folles brises, changeantes et faibles.
8 Cependant l'embarcation était si légère, ses voiles hautes, d'un fin tissu, ramassaient si bien les folles brises, que, le courant aidant, à six heures, John Bunsby ne comptait plus que dix milles jusqu'à la rivière de Shangaï, car la ville elle-même est située à une distance de douze milles au moins au-dessus de l'embouchure.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 183.
9 Le vent soufflait, notre canot glissait lentement. La brise de terre dura toute cette première nuit. Avant de tomber dans la zone des vents réguliers, nous comptions surtout, pour avancer, sur l'alternance quotidienne des « brises de terre » et des « brises de mer ». La mer souffle le matin, et c'est la brise qui va vers la terre; elle s'arrête pour prendre son élan, puis aspire la brise du soir comme si elle faisait provision d'air pour la nuit. Profonde respiration de l'océan, nous allions à ce souffle vivant en un gigantesque balancement (…) Voici les raisons de ce phénomène : le matin, lorsque le soleil s'est levé, la terre se chauffe plus vite que la mer, l'air chaud s'élève pour prendre place (…)
L'air froid de la mer se précipite sur la terre, il s'y chauffe et un courant mer-terre s'établit. Mais si la mer se chauffe lentement, elle retient plus longtemps également ce qu'elle a pris le soir, car elle reste plus longtemps chaude que la terre et le mouvement inverse se produit.
Alain Bombard, Naufragé volontaire, p. 69.
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HOM. Brize; formes du v. briser.
Encyclopédie Universelle. 2012.