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bruine

bruine [ brɥin ] n. f.
• 1538; « gelée blanche, brouillard » XIIe; lat. pruina « frimas », avec infl. de brume
Petite pluie très fine et souvent froide qui résulte de la précipitation du brouillard. crachin. « bruine fréquente des fins d'automne, petite pluie verticale qui larmoie » (Rodenbach) . Adj. BRUINEUX, EUSE .

bruine nom féminin (latin pruina, gelée blanche, avec influence de brume) Petite pluie fine, qui tombe par gouttes imperceptibles. ● bruine (synonymes) nom féminin (latin pruina, gelée blanche, avec influence de brume) Petite pluie fine, qui tombe par gouttes imperceptibles.
Synonymes :
- brouillasse (familier)
- crachin

bruine
n. f. Petite pluie fine.

⇒BRUINE, subst. fém.
A.— Petite pluie, très fine, habituellement froide, qui résulte de la condensation du brouillard. Synon. crachin. Une bruine tombait, plus froide et plus pénétrante que la pluie (A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 50).
P. anal. [Le nourrisson] éternuait en chat et lançait aux dames une bruine blanche (G. D'ESPARBÈS, Le Roi, 1901, p. 24) :
1. En caleçon, leurs vêtements sous le bras, ils courent jusqu'au tuyau d'arrosage; ils jettent leurs vêtements sur une toile de tente, en font un paquet imperméable, se douchent sous la bruine.
SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 251.
B.— P. métaph.
1. [P. anal. d'aspect]
[L'accent est mis sur la couleur] :
2. ... la lune s'est levée toute pure, tout irradiée. (...). Un ruissellement laiteux, une bruine lumineuse tombe d'elle.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 125.
Poét. Couleur de bruine. De pluie. Ses yeux gris de bruine légère, froids et durs (A. DE NOAILLES, La Nouvelle espérance, 1903, p. 76).
[L'accent est mis sur l'opacité] :
3. Pendant un long moment, nous cessâmes tous deux [Tripet et Breugnon] de parler, si ce n'est in petto, c'est-à-dire du cœur et des mâchoires, à un petit salé aux choux... Dessus, rouge chopine, pour éclaircir la bruine que j'avais sur les yeux; car manger et non boire, comme disent nos vieux, c'est aveugler, non voir.
R. ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, p. 97.
2. [Pour évoquer un état d'âme (ennui, tristesse, etc.)] :
4. Ah! cette pluie en nous! C'est comme une araignée
Qui tisse dans notre âme avec ses longs fils d'eau
Inexorablement une toile mouillée!
Sans cesse cette pluie à l'âme, ce brouillard
Qui se condense et fond en bruines accrues;
Comme on a mal à l'âme, et comme il se fait tard!
Et l'âme écoute au loin pleuviner dans ses rues...
RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, p. 179.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Diérèse dans FÉR. 1768 (bru-i-ne), LAND. 1834 et LITTRÉ. Cf. aussi DG dans le cas de la poésie; synérèse dans FÉR. Crit. t. 1 1787, FÉL. 1851, DG (dans le lang. cour.) et dans les dict. mod. Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. : ,,On dit aussi brouine.`` Cf. aussi BALZAC, Un Drame au bord de la mer, 1835, p. 188. LITTRÉ : ,,On a dit aussi bruin au masc.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1130 broïne « brume, brouillard épais » (Couronnement Louis, 2303 dans T.-L.); 1180-1200 brüine (Aliscans, 21, ibid.); 2. 1538 « pluie fine et froide résultant de la condensation du brouillard » (EST.); 3. 1549 « carie des blés » (EST.).
Du lat. class. « gelée blanche » (v. pruine) avec prob. infl. de (brume) pour le b- initial et le vocalisme. Contrairement aux indications de FEW t. 9, p. 490b et BL.-W.5, il ne semble pas que bruine ait signifié « gelée blanche » en a. fr. et m. fr., cf. cependant l'ital. brina « gelée blanche » et a. prov. bruina « id. » (Pt LEVY) de même origine. Étant donnée l'existence des corresp. ital. (REW3, n° 6796) qui ne peuvent remonter qu'à pruina, l'hyp. d'un rattachement à brouée (EWFS2, 2e hyp., DAUZAT 1968) est à écarter (cf. v. Wartburg, v. bbg.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :74.
DÉR. Bruinasse, subst. fém. Synon. péj. de bruine. La bruinasse lessive les parmélies le long des troncs (H. BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, p. 67). 1re attest. 1949 id.; dér. de bruine, suff. -asse.
BBG. — WARTBURG (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, p. 285.

bruine [bʀɥin] n. f.
ÉTYM. 1538, au sens mod.; broïne (v. 1130), bruine « gelée blanche, brouillard », 1200; lat. pruina « frimas », avec infl. de bruma « brume ».
Petite pluie très fine et froide, qui résulte de la précipitation du brouillard. Boucaille (mar.), crachin; et aussi brouillasse, brumaille. || Une bruine pénétrante, interminable.
1 Or, depuis plus d'une semaine, il (le mois d'octobre) ne versait que de la bruine sur la côte, une bruine qui, par moments, se resserrait pour former une courte pluie. On frissonnait. J'ai horreur de ce temps. Il m'amollit.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 52.
2 Il était une heure après minuit, une petite pluie tombait, une bruine plutôt, qui dispersait les rares passants.
Camus, la Chute, p. 81.
Eau répandue en très fines gouttelettes.
3 Tout était mélangé, et éternel, car chaque nouveau morcellement d'une goutte tombant sur la bassine renversée prenait vie à son tour et continuait son rythme d'alternance des graves et des aigus, et faisant cela, se morcelait à son tour en d'autres gouttelettes, qui devenaient d'autres parcelles, puis d'autres bruines, et des pluies, des douches (…)
J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, p. 109 (1965).
Par anal. (littér.). Se dit d'une lumière diffuse, d'une apparence de bruine (avec les valeurs de brume).
Par métaphore :
4 Sans cesse cette pluie à l'âme, ce brouillard
Qui se condense et fond en bruines accrues.
Rodenbach, le Règne du silence, p. 179, in T. L. F.
DÉR. Bruiner, bruineux.
HOM. Formes du v. bruiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.