cacique [ kasik ] n. m.
• 1545; autres formes depuis 1515; mot esp., de l'arawak, langue amérind.
1 ♦ Chef indigène des anciens habitants de l'Amérique centrale.
♢ (1968) Personnalité nantie d'une fonction importante (politique, administrative; ⇒ hiérarque) ou d'une influence notable sur un groupe.
2 ♦ (av. 1843) Major du concours d'entrée à l'École normale supérieure, par ext. d'un concours.
● cacique nom masculin (espagnol cacique) Vieux. Chef indien de certaines tribus d'Amérique. En Espagne et en Amérique espagnole, notable local qui exerce un contrôle de fait sur la vie politique et sociale de son district. Familier. Premier à un concours, en particulier à l'École normale supérieure. Familier. Personne qui occupe socialement une des premières places. ● cacique ou cassique nom masculin (de cacique 1) Oiseau ictéridé d'Amérique tropicale, au chant mélodieux, au bec fort et pointu, mangeur de fruits et buveur de nectar, vivant en troupes et tissant des nids en fibre de palmier.
cacique
n. m.
d1./d Chef, dans diverses tribus amérindiennes.
d2./d Mod. Personnalité (politique en général).
I.
⇒CACIQUE1, subst. masc.
A.— HIST. [Chez certaines peuplades d'Indiens d'Amérique du Sud] Chef de tribu :
• 1. Mais quels Indiens comptait-il trouver dans cette partie des pampas?
— Précisément ceux qui ont eu des prisonniers étrangers entre leurs mains, ces indigènes que commandent les caciques Calfoucoura, Catriel ou Yanchetruz.
VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 190.
— Arg. ,,Premier d'une section à l'École Normale`` (FRANCE 1907). Jamais un agrégatif ne connut à fond tout son programme, même s'il fut cacique, affirmait Carassan (G. MAGNANE, La Bête à concours, 1941, p. 219).
B.— P. ext. Personnalité (politique, etc.) qui, en raison de ses fonctions, exerce un pouvoir ou une influence sur un groupe (d'apr. GILB. 1971).
— Spéc. [En Espagne] ,,Personnage influent d'une localité qui conduit les élections`` (Lar. 20e) :
• 2. Les électeurs votent en troupeau conduits aux urnes par leurs caciques, chefs des organisations politiques. Suivant que le cacique a plus ou moins d'influence, dispose de plus ou moins d'argent, ou vote blanc ou vote rouge...
J. et J. THARAUD, Cruelle Espagne, 1937, p. 177.
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. caciquisme. [En Espagne] Manœuvres électorales dirigées par un cacique (d'apr. Lar. 20e). Son cousin pérorait au milieu d'une famille admirative; avec celui-là triomphait la politique de canton, le caciquisme de hameau, la raison d'État au village (MORAND, Le Flagellant de Séville, 1951, p. 133).
PRONONC. :[kasik].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1515 plur. cacichi « chefs, rois, chez certains indigènes d'Amérique » (M. DU REDOUER, S'ensuyt le Nouueau monde et nauigations [trad. de l'ital.], f. 66 v° dans ARV., p. 110); 1525 sing. cachic (A. FABRE, Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz és Isles de Mollucques de Antoine Pigaphetta [id.], f. 5 r°, ibid., p. 111); 1533 cacic (P. MARTYR D'ANGHIERA, Extraict ou Rec. des Isles nouuellement trouuees en la grand mer Oceane, Dec. II, fol. 77b dans KÖNIG, p. 43); 1545 cacique (J. GOHORY, L'Hist. de la Terre Neuve du Perù [id.], B III, f. 1 r° dans ARV., p. 111); d'où p. ext. 1866 arg. de grande école « premier d'une section à l'École normale supérieure » (D'Audigier dans LARCH. 1872); 2. 1928 cacique [en Espagne] cf. supra. Lar. 20e.
1 est empr., d'abord par l'intermédiaire de récits de voyages ital. (formes cacichi, cachic, cacic, représentant des francisations de l'ital. cacicco « id. », attesté dep. 1507, date de publication à Vicence de l'ouvrage d'Améric Vespuce trad. par Du Redouer, v. ARV., p. 18), puis par l'intermédiaire de l'esp. d'Amérique cacique « id. » (l'ouvrage de J. Gohory est la trad. d'un ouvrage ital., lui-même trad. de l'esp.) attesté dep. 1492 (Colón d'apr. COR.), à l'arawak des Antilles (v. FRIED.). 2 est empr. à l'esp. cacique qui prit dans la Péninsule au XIXe s. (J. Valera d'apr. AL.) le sens de « personne qui, dans un village ou une région, exerce une influence excessive sur les affaires politiques ». V. aussi FEW t. 20, p. 59.
STAT. — Fréq. abs. littér. :32.
DÉR. Caciquat, subst. masc. Dignité de cacique (Ac. Compl. 1842). Le « caciquat » illustre qu'avaient occupé avant lui des personnages comme Taine (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 187). — Seule transcr. dans BESCH. 1845 : ka-ci-ka. — 1re attest. 1838 (Ac. Compl. 1842); dér. de cacique, suff. -at. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — ARV. 1963, pp. 110-111. — BRAULT (G.R.). Early hispanisms in French. Rom. Philol. 1961/62, t. 15, p. 131. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 33. — KÖNIG 1939, p. 43.
II.
⇒CACIQUE2, subst. masc.
ORNITH. Oiseau des forêts tropicales d'Amérique, au bec long et pointu, au plumage noir avec des taches d'un jaune ou d'un rouge éclatant. Synon. loriot d'Amérique :
• La semaine n'est pas finie que le gros figuier et le jeune figuier d'en bas, et le figuier tordu, sont accablés de figues mûres, pendues par le goulot comme les nids de l'oiseau appelé cacique.
COLETTE, Fanal bleu, 1949, p. 150.
Prononc. :[kasik]. Étymol. et Hist. 1803 (BOISTE). Empr. à l'esp. d'Amérique cacique « oiseau remarquable par son plumage », sens fig. de cacique « chef, roi, chez certains indigènes d'Amérique » (v. AL. et cacique1). Fréq. abs. littér. :1.
cacique [kasik] n. m.
ÉTYM. 1545; ital. cacicco (1507), puis esp. d'Amérique, mot arawak des Antilles.
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1 Chef indigène des anciens habitants de l'Amérique centrale.
2 (Av. 1843). Major du concours d'entrée à l'École normale supérieure (→ Fulminer, cit. 9).
0 — J'ai beaucoup d'affection pour Lestandi. C'est une nature, une âme de « cacique », comme nous disions à Normale.
Patrick Modiano, les Boulevards de ceinture, p. 168.
♦ (1940). Par ext. Major du concours d'entrée à une grande école, quelle qu'elle soit, ou d'un concours de recrutement.
3 (1968, in Gilbert). Personnalité nantie d'une fonction importante (politique, administrative) ou d'une influence notable sur un groupe.
Encyclopédie Universelle. 2012.