1. caillette [ kajɛt ] n. f.
• 1398; dimin. de l' a. fr. °cail « présure », du lat. coagulum → cailler
♦ Zool. Quatrième compartiment de l'estomac des ruminants, qui sécrète le suc gastrique (⇒ présure). Le feuillet et la caillette.
caillette 2. caillette [ kajɛt ] n. f.
• 1530; du nom d'un bouffon; masc. jusqu'au XVIIe
♦ Vieilli Femme frivole et bavarde. Babillage, bavardage de caillette (ou CAILLETAGE n. m. ). « Me voici tombant en pleine réunion de caillettes » (A. Gide).
● caillette nom féminin (de Caillette, nom propre) Littéraire. Personne bavarde, qui cause à tort et à travers. ● caillette nom féminin (ancien français caille, présure, du latin coagulum, lait caillé) Dernier compartiment de l'estomac des ruminants, situé entre l'isthme et le pylore, et qui exerce les fonctions digestives communes à tous les mammifères, notamment la sécrétion de présure qui fait cailler le lait. (La caillette est la seule cavité gastrique du jeune veau à la mamelle.)
caillette
n. f. Quatrième poche de l'estomac des ruminants, qui sécrète un suc (présure) faisant cailler le lait.
I.
⇒CAILLETTE1, subst. fém.
,,Variété de pétrel dont le plumage est identique à celui de la caille`` (Ac. 1932).
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. et ds Lar. 20e, Ac. 1932, QUILLET 1965.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1838 (Ac. Compl. 1842). Dér. de caille1, prob. à cause de la couleur de certaines variétés de ces oiseaux (EWFS2) et de la confusion entre les pétrels (notamment les pétrels-tempête, de petite taille) et les cailles venant d'Angleterre par la Picardie lors des migrations (FEW t. 2, p. 1388b, note 4); suff. -ette.
II.
⇒CAILLETTE2, subst. fém. et adj.
A.— Personne bavarde et frivole (cf. caille1 C).
1. Usuel. [En parlant d'une femme, avec parfois des déterminants indiquant un rapp. étymol. avec caille1] La téléphoniste, cette caillette à bec pourpre (H. BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, p. 43); caillette (...) pleine de potelures (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1862, p. 1035); caillette grasse (A. ARNOUX, Calendrier de Flore, 1946, p. 298) :
• 1. ... il m'introduit — je devrais dire : me pousse — dans le salon. Me voici tombant en pleine réunion de caillettes; elles étaient dix, et Boylesve seul homme, au milieu.
GIDE, Journal, 1917, p. 623.
2. Rare. [En parlant d'un homme] :
• 2. J'ai dit que Mme de Grafigny, en vraie curieuse et caillette, écrivait tout ce qu'elle voyait et entendait à son ami Devaux, autre caillette, qui en parlait, de son côté, aux gens de Lorraine.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 2, 1851-62, p. 220.
B.— Emploi adj., rare. Des abbés potelés, galantins et caillettes (A. POMMIER, Crâneries et dettes de cœur, 1842, p. 129).
— P. métaph. :
• 3. Ces tournures uniformes, cette banalité de cadences, ces éternelles fioritures jetées au hasard, n'importe la situation, ce monotone crescendo que Rossini a mis en vogue (...) enfin ces rossignolades forment une sorte de musique bavarde, caillette, parfumée, qui n'a de mérite que par le plus ou moins de facilité du chanteur et la légèreté de la vocalisation.
BALZAC, Gambara, 1837, p. 55.
Rem. 1. Très fam. ds Ac. 1835, fam. ds Ac. 1878 et QUILLET 1965. 2. On rencontre ds la docum. le dér. cailletin, adj. (J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1844, p. 35). De caillette. Les caquetages cailletins (J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1844, p. 35).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. Av. 1544 « (d'un homme) personne bavarde et légère » (C. MAROT, Ballad., p. 263 ds GDF. Compl. : Je suis content qu'on m'appelle caillette); 1740 plus partic. en parlant d'une femme (Ac.). Du nom (peut-être formé sur caille1 à cause du caquetage de cet oiseau; cf. GUIR. Étymol., p. 51) d'un bouffon de Louis XII et François Ier (FEW t. 2, p. 46a, 1387a; v. aussi Gde Encyclop., s.v. Caillette); dès le XVIe s. le nom commun est senti comme dér. de caille1 (Satyre Ménippée, Harangue de M. d'Aubray, p. 175 ds HUG. : Ce n'est pas sans cause que les autres nations nous appellent Caillettes, puis que, comme pauvres cailles coiffées et trop credules, les Predicateurs [...] nous ont faict donner dans les rets des tyrans). Fréq. abs. littér. :12. Bbg. MIGL. 1968 [1927], p. 297.
III.
⇒CAILLETTE3, subst. fém.
ANAT. ANIM. Quatrième estomac des ruminants. La présure est un liquide (...) qu'on retire surtout de la caillette (A.-F. POURIAU, La Laiterie, 1895, p. 536) :
• L'œsophage s'insère sur la partie de la panse qui est le plus à droite, et communique, en même temps, (...) avec le bonnet et le feuillet. Le troisième estomac est distinct du second et du quatrième, par des rétrécissemens très-sensibles; il est globuleux, tandis que le dernier est alongé. Celui-ci, nommé la caillette, est le second pour la grandeur; ...
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 3, 1805, p. 393.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1393 (Ménagier, éd. Sté Bibliophiles fr., t. 2, p. 128 : la panse et la caillette). Dér. d'un a. fr. cail, caille « présure, ou organe digestif dont on fait la présure » postulé par de nombreuses formes dial., p. ex. cail (région de Nantes) « partie du tube digestif du veau dont on fait la présure » (FEW t. 2, p. 818b) et l'a. prov. calh « lait caillé » (LEVY Prov.) (cf. également le m. fr. caille « lait caillé, petite masse de lait caillé », VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Les Foresteries, II, 2 ds HUG. et l'arg. caille2 « indélicatesse » qui semble issu d'un type caille « estomac »), du lat. coagulum « présure » (Varron ds TLL s.v., 1380, 23); suff. -ette. Fréq. abs. littér. :10.
1. caillette [kajɛt] n. f.
ÉTYM. 1393; dimin. d'un anc. franç. cail « présure », du lat. coagulum. → Cailler.
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♦ Quatrième compartiment de l'estomac des ruminants, où se trouve la présure (⇒ Abomasum). || La caillette joue le rôle essentiel dans la digestion des jeunes ruminants à l'allaitement.
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HOM. 2. Caillette, 3. caillette.
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2. caillette [kajɛt] n. f.
ÉTYM. Av. 1544; du nom d'un bouffon de Louis XII et de François Ier; masc. jusqu'au XVIIe, p.-ê. influencé par 1. caille.
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♦ Vieilli ou hist. Femme frivole et bavarde. || Babillage, bavardage de caillette. ⇒ Cailletage.
0.1 Quand le dix-huitième siècle, ses conventions, ses exemples, le bon goût, le bon ton du monde, les leçons de la vie, ont renouvelé complètement l'éducation et presque la nature de la femme, quand ils l'ont dépouillée de tout naturel, de toute timidité, de toute simplicité, la femme devient ce type des mœurs sociales : la caillette.
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, t. II, p. 131.
1 Un attachement de douze ans n'avait plus besoin de paroles; nous nous connaissions trop pour avoir plus rien à nous apprendre. Restait la ressource des caillettes, médire, et dire des quolibets.
Rousseau, les Confessions, IX.
2 Me voici tombant en pleine réunion de caillettes; elles étaient dix, et Boylesve seul homme, au milieu.
Gide, Journal, 19 avr. 1917.
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DÉR. Cailleter.
HOM. 1. Caillette, 3. caillette.
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3. caillette [kajɛt] n. f.
ÉTYM. 1838; de 1. caille, par anal. de couleur.
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♦ Régional. Pétrel de petite taille.
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HOM. 1. Caillette, 2. caillette.
Encyclopédie Universelle. 2012.