cambuse [ kɑ̃byz ] n. f.
• 1773; néerl. kombuis
1 ♦ Mar. Magasin du bord où sont conservés et distribués les vivres, les provisions.
2 ♦ (1875)Péj. Chambre, logis pauvre mal tenu. ⇒ turne.
● cambuse nom féminin (néerlandais kombuis) Magasin d'un navire contenant le vin et les vivres. Populaire. Chambre, maison pauvre ou mal tenue. ● cambuse (synonymes) nom féminin (néerlandais kombuis) Populaire. Chambre, maison pauvre ou mal tenue.
Synonymes :
- masure
- taudis
cambuse
n. f. MAR Magasin à vivres d'un navire.
⇒CAMBUSE, subst. fém.
A.— MAR. Resserre contenant les vivres d'un équipage. Même précaution fut prise pour les cambuses, et John Mangles fit si bien qu'il emmagasina pour deux ans de vivres (VERNE, Les Enfants du Capitaine Grant, t. 1, 1868, p. 38).
— P. méton., fam.
1. Cantine d'un chantier, d'une usine, etc.
2. Restaurant bon marché :
• 1. Lantier, très sombre, sortait de bonne heure, battait le pavé pour trouver une autre cambuse, où l'odeur de la cuisine déridât les visages.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 649.
B.— Argot
1. Arg. pop. Cabaret mal famé.
2. Petite chambre misérable, taudis. Quelle cambuse, quelle turne! s'exclamait Durtal (HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, p. 219) :
• 2. Quand je rentre en pensée dans la maison Bruant, (...), il me semble que la lumière baisse. C'était donc là notre « foyer », comme on dit dans les narrations des écoles primaires. Mon père l'appelait, plus justement, notre « cambuse ».
C'était dans cette cellule sale que nous avions ensemble à traverser la vie. Elle n'était pas grande, et, quand l'instituteur nous donnait en devoir « les joies du foyer », je n'avais pas besoin de mentir ni d'inventer pour célébrer l'étroite intimité du nôtre.
GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, p. 61.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1773 mar. (J. BOURDÉ DE VILLEHUET, Manuel des marins ou Dict. des termes de mar., I, 93 cité par Arveiller ds Fr. mod., t. 25, 1957, p. 307); p. ext. arg. 1828 « domicile, chez-soi » (VIDOCQ, Mémoires, d'apr. ESN.); 1869-91 « chambre, local quelconque » (École des Arts et Métiers, Châlons, ibid.); 1872 « mauvaise maison » (ZOLA, La Curée, p. 584). Empr. au néerl. kombuis « cuisine de navire, chaufferie », m. néerl. « id. », VERDAM, issu du m. b. all. , « réduit de bois situé sur le pont supérieur du navire, servant de cuisine et de lieu de repos », LÜBBEN, KLUGE20, attesté à Breslau en 1422 d'apr. VALKH. Fréq. abs. littér. :77.
DÉR. Cambusier, subst. masc. Marin chargé du service de la cambuse (supra A.) Le cambusier ou distributeur des rations à bord (FRANCE 1907). — []. — 1re attest. 1792 (ROMME, Dict. de la marine française, 126 d'apr. Arveiller ds Fr. mod., t. 25, 1957, p. 307); de cambuse, suff. -ier.
BBG. — BEHRENS D. 1923, p. 71. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 176.
cambuse [kɑ̃byz] n. f.
ÉTYM. 1773; du néerl. kabuis et kombuis « cuisine de navire », moy. bas all. kabūse, kambūse.
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1 Mar. Magasin du bord où sont conservés et distribués les vivres, les provisions. || Tenir la cambuse. || Aller à la cambuse.
1 La mer de plus en plus grosse submerge constamment le pont mal calfaté. L'eau pénètre dans la cambuse et abîme les vivres emmagasinés, caisses de biscuits, pommes de terre, sacs de riz (…) qui représentent trois mois de provisions.
B. Cendrars, l'Or, p. 62.
2 S'ils mangeaient du pain au beau temps, les fringales arrivaient avec la pluie et le froid, les danses devant le buffet, les dîners par cœur, dans la petite Sibérie de leur cambuse.
Zola, l'Assommoir, t. II, p. 120.
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DÉR. Cambusier.
Encyclopédie Universelle. 2012.