cantique [ kɑ̃tik ] n. m.
• 1120; lat. ecclés. canticum « chant religieux »
1 ♦ Chant d'action de grâces consacré à la gloire de Dieu. Le cantique de la Vierge Marie. ⇒ magnificat. — Le Cantique des cantiques : poème attribué à Salomon.
2 ♦ Chant religieux en langue commune (et non en latin). ⇒ hymne, motet, psaume. Les cantiques de Noël. « Dans la profonde nuit nous t'offrons ce cantique » (Racine).
⊗ HOM. poss. Quantique.
● cantique nom masculin (latin canticum, chant) Poème de l'Ancien et du Nouveau Testament composé pour remercier Dieu. Chant religieux en langue vernaculaire et destiné à être chanté dans les sanctuaires. Chez les protestants, tout chant religieux autre que les psaumes. ● cantique (homonymes) nom masculin (latin canticum, chant) quantique adjectif et nom féminin
cantique
n. m.
d1./d RELIG CATHOL Chant religieux de forme analogue à celle des psaumes.
|| Chant religieux en langue vulgaire (et non en latin).
d2./d Chez les protestants, tout chant religieux autre que les psaumes.
⇒CANTIQUE, subst. masc.
RELIGION
A.— Chant d'action de grâces à la gloire de Dieu. Cantique de Moïse, de Siméon, de la Vierge :
• 1. David, délivré par Dieu de tous ses ennemis, chanta un cantique d'action de grâces, qui est reproduit, et qui n'est, sauf des variantes, que le psaume XVII (XVIII).
Dict. de théol. catholique, t. 4, 1re part., 1920, p. 973.
— [P. allus. à un poème célèbre de St François d'Assise] :
• 2. Sans le savoir, la peinture française de 1850 à 1900 recommence sans cesse le cantique des créatures; ma sœur l'eau et mon frère le soleil y sont continuellement à l'honneur.
GREEN, Journal, t. 4, 1945, p. 311.
— P. métaph. Shakespeare, de son vivant, n'a jamais pensé à vivre sa vie : que lui importe aujourd'hui mon cantique d'admiration? (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 164).
— Spéc. Le Cantique des cantiques. Cantique par excellence attribué par la Bible à Salomon. À ce premier bréviaire de l'amour spirituel s'ajoute le poème biblique du Cantique des cantiques (WEILL, Le Judaïsme, 1931, p. 176).
B.— P. ext. Chant en langue vulgaire chanté dans les offices religieux. Cantique funèbre, sacré, spirituel :
• 3. ... il vit arriver à lui en joyeux cortège toute la population chrétienne, avec les prélats de chaque rite, au chant des hymnes et des cantiques, pour accueillir « comme leur seigneur et leur roi » le frère et l'héritier de Godefroi de Bouillon.
GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 62.
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe trans. cantiquer. Glorifier quelqu'un. Souvent, là-bas, au loin, il avait fait ce rêve d'être ainsi cantiqué dans les journaux parisiens, d'être quelqu'un au milieu de cette société (A. DAUDET, Le Nabab, 1877, p. 35).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. quantique adj. rel. aux quanta (cf. Ortho-vert 1966, p. 128). Étymol. et Hist. Ca 1130 cantike « chant religieux d'action de grâces » (Moralités sur Job, 305, 24 ds T.-L.); 1532 cantique « poème, vers [à la louange de qqn] » (BOURDIGNÉ, Pierre Faifeu, Ballade aux lysans ds HUG.); 1614 Cantique des cantiques (Hulsius d'apr. FEW t. 2, 1, p. 234b). Empr. au lat. canticum « chant ou poème » (Sénèque ds TLL s.v., 283, 41), spéc. lat. chrét. « chant religieux » (Vulgate, ibid., 284, 82), canticum canticorum (S. Cyprien, ibid., 284, 46). Fréq. abs. littér. :942. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 305, b) 1 182; XXe s. : a) 1 639, b) 1 272. Bbg. KEIL (E.). Cantique und Hymne in der französischen Lyrik seit der Renaissance. Bonn, 1966, 259 p.
cantique [kɑ̃tik] n. m.
ÉTYM. 1532; cantike, v. 1130; lat. ecclés. canticum « chant religieux ».
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1 Chant d'action de grâces consacré à la gloire de Dieu. || Le cantique de Siméon. || Le cantique chanté par la Vierge Marie. ⇒ Magnificat.
♦ (1614; trad. littérale de la Vulgate, rendant le génitif superlatif de l'hébreu; la trad. normale serait : « le grand poème », « le chant suprême »). || Le Cantique des cantiques : poème attribué à Salomon et qui fait partie de l'Ancien Testament (⇒ Bible). || Le Cantique des cantiques est formé de chants d'amour qui célèbrent symboliquement l'unio mystica.
1 Le Cantique des cantiques est écrit dans une langue postérieure d'au moins trois siècles à l'hébreu de Salomon.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, III, I, p. 199.
♦ Par métaphore :
1.1 Elle cherchait dans l'œil de sa pâle victime
Le cantique muet que chante le plaisir,
Et cette gratitude infinie et sublime
Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir.
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Les épaves », III.
♦ (Dans un titre littéraire). Poème exaltant qqch. ou qqn. || Le Cantique des colonnes, de Valéry (Charmes). || Le Cantique de la connaissance, de Milosz.
2 Chant religieux en langue commune (et non en latin) destiné à être chanté dans les églises. ⇒ Motet. || Chanter des cantiques. || Les Cantiques spirituels, de Racine.
2 Dans la profonde nuit nous t'offrons ce cantique.
Racine, Poésies diverses, I, 7.
3 Puis, quand elle s'était agenouillée, quand les premiers cantiques avaient pris leur vol sous la voûte aux sonorités infinies, cela devenait peu à peu une extase (…)
Loti, Ramuntcho, I, XVIII, p. 157.
4 (…) les communiantes, le nez en l'air, la bouche grande ouverte, envoyaient vers Dieu des cantiques (…)
H. Bosco, l'Âne Culotte, p. 9.
3 Spécialt. Chant religieux (psaumes exceptés), chez les protestants.
Encyclopédie Universelle. 2012.