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captation

captation [ kaptasjɔ̃ ] n. f.
• 1520; lat. captatio, de captare « capter »
1Dr. Manœuvre répréhensible en vue de déterminer une personne à consentir une libéralité. dol, suggestion. Adj. CAPTATOIRE , 1771 .
2Action de capter. Captation cellulaire du glucose. Captation des eaux. captage.

captation nom féminin (latin captatio) Synonyme de captage. Manœuvres pour s'emparer d'une succession, ou simplement pour arracher quelque libéralité à quelqu'un. ● captation (synonymes) nom féminin (latin captatio)
Synonymes :
- captage

captation
n. f. DR Manoeuvre malhonnête destinée à amener quelqu'un à consentir à une donation, un legs.

⇒CAPTATION, subst. fém.
A.— 1. Action de s'emparer physiquement de quelque chose. Captation des poussières (G. BRUNERIE, Les Industr. alim., 1949, p. 238).
P. anal., TECHN. AUDIO-VISUELLES. Action de recueillir des ondes de diverses natures (sonores, hertziennes, télépathiques, etc.), de fixer sur un support concret des sons, une scène (cf. Annuaire de la radio, 1933, p. 88). TRAV. PUBL. Action de recueillir, de saisir divers éléments naturels, en particulier l'eau, la chaleur solaire pour les utiliser (cf. G. THALLER, La Houille blanche, 1952, p. 32).
2. DR., péj. Ensemble de manœuvres, de ruses destinées à obtenir un bien d'une personne physique ou morale. Captation d'héritage, de testament; accuser qqn de captation :
Le legs de madame de Listomère à Birotteau fut attaqué par le baron de Listomère sous prétexte de captation!
BALZAC, Le Curé de Tours, 1832, p. 246.
B.— Au fig.
1. Recherche d'une faveur, d'un dû; conquête d'une personne, d'une de ses facultés, souvent par intérêt. À la captation exercée pour ramener les dissidents [protestants] succéda l'emploi de la contrainte (A. THIERRY, Essai sur l'hist. de la formation et des progrès du Tiers État, 1853, p. 251). Ismaël avait passé la quarantaine à conduire cette lente captation d'emplois (A. ARNOUX, Suite variée, 1925, p. 53).
Spéc., PSYCHOL. Tendance naturelle ou maladive qu'ont certains sujets (enfant, mère) de chercher à accaparer de façon exclusive une personne, son affection (cf. MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 510).
2. Dans le domaine artistique. Action de représenter le réel dans une œuvre, en particulier picturale (cf. B. DORIVAL, Les Peintres du XXe s., 1957, p. 66).
3. Action de saisir une chose abstraite par l'intérieur. Captation de pensée (COLETTE, Belles saisons, 1945, p. 95).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. antiq. (art oratoire) (Mir. Hist., 27, 49 [1531] ds QUEM.); 1520 captation de benivolence « manœuvres faites pour gagner la bienveillance de qqn » (Fabri ds DELB., Rec. d'apr. DG), attest. isolées; 2. 1752 (Trév. : Captation. Il se dit au Palais des ruses & des artifices dont quelqu'un s'est servi pour se faire établir dans un Testament). Empr. au lat. captatio (d'abord attesté par Cicéron ds TLL s.v., 363, 75 dans le syntagme captatio verborum « chicane, querelle de mots »); au sens 1 Boèce, ibid., 363, 74, benevolentiae captatio (v. aussi capter); au sens 2 captatio testamenti, Pline, ibid., 77. Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 20.

captation [kaptɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1520, captation de beni volence (bienveillance); lat. captatio, de captare. → Capter.
A
1 Manœuvres faites pour la conquête (d'une chose, d'une personne ou d'un de ses pouvoirs), essentiellement par intérêt.
0.1 Toute cette vie, toutes ses attentes, ses ennuis, sa faim, son sommeil, son insomnie, ses projets, ses tentatives de jouissance esthétique et leur échec, ses essais de jouissance sensuelle et leur brusque terminaison, ses essais de captation d'une personne qui plaît et leur dérisoire enlisement, cette odeur a enveloppé tout cela.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 400.
1 Ce machinisme est néanmoins surtout une technique : celle de la captation des forces naturelles, asservies par l'homme, dont la puissance se trouve de la sorte démesurément accrue.
André Siegfried, l'Âme des peuples, Conclusion, I, p. 198.
Psychol. Fait de chercher à accaparer (qqn; son affection). Captativité.
2 (1752). Dr. Usage de moyens propres à se rendre agréable à une personne en vue de s'attirer une libéralité, lorsqu'ils sont accompagnés de pratiques artificieuses ou d'insinuations mensongères (captation dolosive). Dol, suggestion. || La captation n'est répréhensible que si elle est empreinte de dol. || La captation par manœuvres déloyales entraîne la nullité de la donation (Jurisprudence de l'art. 901 du Code civil). || Captation d'héritage, de testament. || Manœuvres de captation. Captatif (2.), captatoire.
1.1 Les Charbonnel, qui n'avaient jamais compté sur l'héritage, devenus brusquement héritiers par la mort d'un frère du défunt, crièrent alors à la captation (…)
Zola, Son Excellence Eugène Rougon, t. I, p. 54.
2 Le Code n'a pas reproduit la disposition de l'ordonnance de 1735. Il y avait dans le projet de l'An VIII un article portant que les testaments « ne pourraient plus être attaqués pour cause de captation ou de suggestion ».
M. Planiol, Traité élémentaire de droit civil, t. III, no 2883.
B (1934, in D. D. L.; sens concret).
1 Rare. Fait de capter, d'amener un fluide, de le conduire. || La captation des eaux par un tuyau collecteur. Captage (terme recommandé).
2 Radio, télév., cour. Action de recueillir (des ondes), d'enregistrer (des sons). Capter (B., 3.).
DÉR. Captatoire.

Encyclopédie Universelle. 2012.