carillon [ karijɔ̃ ] n. m.
• 1718, faire carillon « faire du tapage »; quarellon 1345; carenon 1178; lat. pop. °quadrinio, class. quaternio « groupe de quatre cloches »
1 ♦ Ensemble de cloches accordées à différents tons. Le carillon d'une église, d'un beffroi. Le carillon de Bruges, de Malines.
♢ Mus. ⇒ métallophone.
2 ♦ (1752) Le carillon d'une horloge, d'une pendule : système de sonnerie qui se déclenche automatiquement pour indiquer les heures. Horloge à carillon, et ellipt un carillon.
♢ Sonnerie produisant plusieurs sons différents. Carillon électrique. ⇒ sonnette. Le carillon d'une porte d'entrée.
3 ♦ Air exécuté par un carillon (1o); sonnerie de cloches vive et gaie. « des carillons joyeux et fous précipitant leurs doubles croches » (A. Daudet).
● carillon nom masculin (latin populaire quadrinionem, du bas latin quaternio, groupe de quatre) Série de cloches permettant l'exécution de mélodies. (C'est principalement sur le territoire des anciens Pays-Bas que le carillon s'est répandu à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance.) Sonnerie de cloches, vive et gaie, du carillon. Horloge sonnant les quarts et les demies, et faisant entendre un air pour marquer les heures ; ensemble de timbres accordés équipant cette horloge ; air sonné toutes les heures par cette horloge. Œuvre musicale imitant un carillon véritable.
Carillon
n. m.
d1./d Ensemble de cloches accordées à différents tons.
|| Sonnerie que ces cloches font entendre.
d2./d Sonnerie d'une horloge, d'une pendule, qui se déclenche à intervalles réguliers.
|| Horloge, pendule possédant un carillon.
d3./d Instrument de musique constitué de lames ou de timbres accordés que l'on fait résonner en les frappant avec un petit marteau.
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Carillon
(fort) fort de la Nouvelle-France édifié en 1756 par les Français au S. du lac Champlain. Le 8 juil. 1758, Montcalm y vainquit des forces angl., quatre fois supérieures.
⇒CARILLON, subst. masc.
A.— 1. Dispositif (dans les clochers d'églises ou dans les tours d'hôtels de ville) qui permet de faire résonner alternativement plusieurs cloches formant harmonie entre elles :
• 1. Il n'y a pas de grande ville belge où un carillon, juché dans le beffroi, ne vienne tous les quarts d'heure amuser l'artisan à son établi, ... par les étranges harmonies de ses sonorités métalliques.
TAINE, Philos. de l'art, t. 1, 1865, p. 261.
2. P. méton.
a) Battement de cloches à coups précipités, avec une sorte de mesure et d'accord. Sonner le carillon. Sonner à double carillon (Ac. 1835-1932). Les cloches de la paroisse de sonnèrent en carillon (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 249).
b) Sonnerie de cloches de carillon (vive et gaie); air exécuté sur ces cloches :
• 2. ... un ravissant carillon est venu à mon secours, un carillon fin, léger, cristallin, fantastique, aérien, qui a éclaté brusquement dans cette nuit noire, nous annonçant la Belgique, cette terre des étincelantes sonneries, et prodiguant sans fin son babillage moqueur, ironique et spirituel.
HUGO, Le Rhin, 1842, p. 47.
— P. compar. Le gai carillon des campanelles des harnais des chevaux (T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 9).
— P. métaph. J'ai entendu en moi-même un grand carillon joyeux (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 451) :
• 3. ... elle [Nana] avait pris à deux mains son épaisse chevelure blonde, et elle la secouait au-dessus de la cuvette d'argent, pendant qu'une grêle de longues épingles tombaient, sonnant un carillon sur le métal clair.
ZOLA, Nana, 1880, p. 1375.
c) Œuvre musicale tirant son caractère d'une imitation plus ou moins stylisée d'un carillon véritable. Écrire des carillons (E. GUIRAUD, H. BUSSER, Traité pratique d'instrumentation, 1933, p. 96).
3. P. métaph. ou au fig.
a) Bruit, son qui se répète ou qui s'égrène à la façon d'un carillon. La première voiture de laitier secoua au dehors un carillon de verrerie (COLETTE, Chéri, 1920, p. 223).
b) Fam. Tapage, vacarme. Faire du carillon :
• 4. Entends-tu le carillon qu'ils font? Paf, les portes! Clip-clap, les assiettes, les plats, les fourchettes, les bouteilles! Il me semble que j'entends chanter.
MUSSET, Le Chandelier, 1840, II, 2, p. 51.
♦ Faire du carillon et du scandale (POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 217).
c) Ce qui sert à annoncer quelque chose à grand bruit. On mit en branle le carillon de la publicité (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 57).
d) Jaillissement :
• 5. ... il [M. Tadéma] a aussi une note singulière, (...) jetant dans la pâle et tendre assonance de ses teintes des carillons de magnifique rouge, ...
HUYSMANS, L'Art mod., 1883, p. 210.
B.— P. anal.
1. HORLOG. Ensemble de cloches ou de timbres d'horloge ou de pendule, accordés, sur lesquels frappent des marteaux pour jouer un air musical; horloge ainsi conçue :
• 6. ... j'(...) ai vu fonctionner le carillon, qui a trente-six cloches et cinquante-deux marteaux. Figurez-vous un énorme rouleau d'orgue de Barbarie, mis en jeu par le mécanisme de l'horloge, et dont les pointes, heurtant les touches d'un clavier de fer, soulèvent et font retomber le marteau qui doit frapper les cloches.
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 177.
— P. méton. Air sonné par une horloge ou une pendule à certains intervalles. Horloge, pendule, montre à carillon (Ac. 1835-1932). Le carillon de la Samaritaine (cf. JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, 1814, p. 133). L'horloge du château sonnait sept heures avec carillon de musique à la mode des Flandres (G. SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, t. 1, 1858, p. 70).
2. MUS. Instrument de musique composé de lames d'acier ou d'une série de tubes que l'on frappe avec un marteau ou avec la main (cf. A. LAVIGNAC, La Mus. et les musiciens, 1895, p. 180).
3. Sonnette d'appel à la porte de quelqu'un (modulant un petit air de musique); sonnerie. Il ébranla, d'un coup furieux, le lourd gland de soie rouge. Un carillon retentit, s'apaisa par degrés (FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, p. 81).
Rem. Les dict. (Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965) attestent le syntagme (fer de) carillon « tige de fer carrée » (cf. F. FILLON, Le Serrurier, 1942, p. 29 et BARB.-CAD. 1971), où se conserve le sens anc. du mot (cf. étymol.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1762 sous la forme carrillon; ds Ac. 1798-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. 1190 quaregnon « parchemin plié en quatre » (Roman d'Alexandre, 416, 29 ds T.-L.); ca 1218-1240 en quarrillon « en carré » (Gaydon, éd. F. Guessard et S. Luce, 287, ibid.); ne subsiste que dans le syntagme fer de carillon attesté dep. FÉLIBIEN Dict. 1676; 2. 1178 soner a carenon « sonner en carillon [de quatre cloches] » (Renart, 3341 ds T.-L.); 1345 quarrellon « sonnerie de quatre cloches » (Arch. hospit. de Paris, II, 154 ds GDF. Compl.); 1657 p. ext. « tintement » (CYRANO DE BERGERAC, L'autre monde, p. 138 ds IGLF Litt.); 1718 faire carillon « faire du tapage » (LE ROUX, p. 93). Du lat. vulg. quadrinionem, altération, d'apr. les mots commençant par quadri-, du b. lat. quaternio attesté dans la Vulgate pour désigner un groupe de quatre soldats puis au Ve s. un cahier de quatre feuillets (cf. BLAISE); de là un ensemble en forme de carré ou formé de quatre objets. Fréq. abs. littér. :213. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 209, b) 388; XXe s. : a) 487, b) 225.
carillon [kaʀijɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1718, faire carillon « faire du tapage »; quarrellon, 1345; carenon, 1178; du lat. pop. quadrinio, -onis, lat. class. quaternio « groupe de quatre cloches », de quater « quatre ».
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1 Ensemble de cloches accordées à différents tons. || Le carillon d'une église, d'un beffroi. || Le carillon de Bruges, de Malines. || Le timbre d'un carillon. || Sonneur de carillon. ⇒ Carillonneur.
1 Le royal carillon du Palais jette sans relâche de tous côtés des trilles resplendissants, sur lesquels tombent à temps égaux les lourdes coupetées du beffroi de Notre-Dame, qui les font étinceler comme l'enclume sous le marteau.
Hugo, Notre-Dame de Paris, III, II, p. 177.
♦ Carillon électronique.
2 (1752). || Le carillon d'une horloge, d'une pendule, système de sonnerie qui se déclenche mécaniquement ou électriquement pour indiquer les heures et qui imite un carillon (1.). || Horloge à carillon, et, ellipt., un carillon. ⇒ Horloge.
♦ Cloche, sonnerie produisant plusieurs sons différents. || Carillon électrique. ⇒ Sonnette. || Le carillon d'une porte d'entrée.
♦ Mus. Instrument à percussion formé d'une série de lames ou de tubes métalliques dont le timbre est analogue à celui des cloches d'un carillon (1.).
3 Air exécuté par un carillon (1.); sonnerie de cloches vive et gaie. || Sonner le carillon. || Un carillon de fête. || Composer un carillon.
2 J'avais (…) les cloches de Saint-Germain… Tantôt des carillons joyeux et fous précipitant leurs doubles-croches (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, V.
3 Lorsque le cortège fit son entrée dans l'antique église des évêques de Léon, le bedeau, pendu à la corde d'une cloche, se tenait prêt à commencer le carillon joyeux que commandait la circonstance.
Loti, Mon frère Yves, II, p. 12.
♦ Par anal. Air sonné par une horloge ou une pendule, à certains intervalles. || Le cartel fait retentir son carillon. — Sonnerie (sous forme de quelques mesures d'un air). || Je vais ouvrir, j'entends le carillon dans l'entrée.
4 Fig., fam. (Vx). Tapage, vacarme. || Faire du carillon.
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DÉR. Carillonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.