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carrure

carrure [ karyr ] n. f.
XIIe quarreure; de carrer
1Largeur du dos, d'une épaule à l'autre. Forte, belle carrure. Par anal. Largeur d'un vêtement aux épaules. Veste trop étroite de carrure.
2Forme ample, carrée. « La carrure des mâchoires » (Loti ).
3Fig. Force, valeur (d'une personne). Son prédécesseur était d'une autre carrure. envergure, stature. « des bonshommes comme Néron, Richard III [...] ont une autre carrure que Roberti ! » (Dutourd).

carrure nom féminin (de carrer) Largeur du dos, d'une épaule à l'autre : Une carrure d'athlète. Largeur du vêtement entre les deux épaules. Forte personnalité de quelqu'un ; envergure : Homme d'une carrure exceptionnelle.carrure (synonymes) nom féminin (de carrer) Forte personnalité de quelqu'un ; envergure
Synonymes :
- classe
- droiture
- envergure
- loyauté
- netteté
- valeur

carrure
n. f.
d1./d Largeur du dos à la hauteur des épaules. Avoir une belle, une forte carrure. La carrure d'une veste.
d2./d Configuration large et carrée (du corps, d'une partie du corps).
d3./d Fig. Envergure, valeur d'une personne.

⇒CARRURE, subst. fém.
A.— Vx. Forme carrée, régulière d'un monument :
1. Notre-Dame de Paris n'a point, comme l'abbaye de Tournus, la grave et massive carrure, la ronde et large voûte, la nudité glaciale, la majestueuse simplicité des édifices qui ont le plein cintre pour générateur.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 130.
P. ext., MUS. [Avec une idée de régularité, de symétrie] Symétrie du nombre de mesures composant des phrases musicales successives (cf. T. DUBOIS, Traité d'harmonie, 1921, pp. 241-242).
B.— Usuel. Largeur du dos d'une épaule à l'autre. Carrure athlétique, imposante; carrure du dos, des épaules :
2. Marthe ne l'avait pas vu [Pierre] depuis longtemps et il lui paraissait encore plus grand, plus large de carrure. C'est vrai qu'il avait forci là-bas.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 83.
P. méton. Largeur d'un vêtement à la hauteur des épaules. Cet habit est trop large, trop étroit de carrure (Ac. 1798-1878).
P. ext. Forme ample, large de quelque chose. La carrure des mâchoires (LOTI, Ramuntcho, 1897, p. 21).
Au fig.
1. Grandeur, envergure, force :
3. Il fallait de nouveau se battre les flancs, parler d'Artémise la divine, de l'inimaginable Artémise, qui seule avait la grandeur, la carrure, la parole des héroïnes de Corneille.
REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 82.
2. Netteté, assurance, franchise. Puis, s'arrêtant devant le comte, elle parla avec une carrure tranquille (ZOLA, Nana, 1880, p. 1335).
Prononc. et Orth. :[] ou [-]. [a] ant. ds DUB., Pt Lar. 1908 et ds Lar. Lang. fr., cf. aussi ds NOD. 1844 et LITTRÉ; [] post. ds WARN. 1968, cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, FÉL. 1851 et DG (FÉR. 1768 transcrit [RR] géminées; FÉR. Crit. t. 1 1787 et GATTEL 1841 recommandent de prononcer r forte). [a] ou [] ds PASSY 1914 et Pt ROB. Ac. 1694 et 1718 : quarrure; Ac. 1740, 1762, 1835 et 1932 : carrure; Ac. 1798 et 1878 : carrure avec un renvoi également à la forme quarrure. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1190 « largeur du dos d'une personne » (A. DE BERNAY, Alexandre, éd. H. Michelant, 141, 27 ds T.-L.); b) 1680 « largeur du dos d'un habit » (RICH.); d'où 1837 (d'une pers.) carrure du dos (BALZAC, César Birotteau, p. 65); 2. 1225-30 « forme carrée » (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 1322) — 1752 (Trév.); repris au XIXe s. : 1832 « forme carrée (d'un monument) », supra ex. 1; 1844 la carrure des épaules (BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, p. 278); 1886 carrure du menton (ZOLA, L'Œuvre, p. 160); 3. 1843 « vigueur, force de caractère » (BALZAC, Sur Catherine de Médicis, p. 21); cf. 1851-62 carrure d'esprit (SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 4, p. 274). Dér. du rad. de carrer; suff. -ure. Fréq. abs. littér. :147.

carrure [kaʀyʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1190, quarreure; de carrer.
1 Largeur du dos, d'une épaule à l'autre. || Forte, belle carrure. || La carrure de qqn, sa carrure. || Un homme de forte carrure (→ fam. Une armoire à glace).
1 Il (Jaurès) n'avait pas les gestes habituels des orateurs, mais des gestes d'ouvrier manuel, enfonçant les idées dans le bois de la tribune, appuyant du pouce pour insister, gestes rudes et lourds instinctivement faits par son épaisse carrure de montagnard cévenol.
Ch. Péguy, la République… Notre Royaume de France, p. 20, Préparation du Congrès socialiste national, I, 3, 5 févr. 1900.
2 Ces belles filles avaient d'ailleurs la carrure et le rable particuliers aux femmes d'athlète qui servent de piédestal aux exercices de leur mari.
Giraudoux, Bella, VIII, p. 191.
(1680). Largeur d'un vêtement aux épaules. || Veste trop étroite de carrure.
2 (XIIIe). Forme ample, carrée. || La carrure de la poitrine.
3 Au-dessous de ses joues creusées, la carrure des mâchoires, la saillie des muscles du cou donnaient la notion de son extrême force.
Loti, Ramuntcho, I, I, p. 21.
3 (1866). Fig. Force, valeur (d'une personne). || Il manque de carrure. || Son prédécesseur était d'une autre carrure. Valeur; envergure, stature. || Quelle carrure !
4 (…) des bonshommes comme Néron, Richard III, Œdipe, Agamemnon ou Jean sans Terre ont une autre carrure que Roberti !
J. Dutourd, les Horreurs de l'amour, p. 196.

Encyclopédie Universelle. 2012.