challenger ou challengeur [ tʃalɛndʒɶr; ʃalɑ̃ʒɶr ] n. m.
• 1896; angl. challenger, de challenge
♦ Anglic.
1 ♦ Sport Boxeur, et par ext. tout sportif, toute équipe qui cherche à enlever le titre du champion.
2 ♦ Polit. Personne qui cherche à triompher d'un concurrent. ⇒ compétiteur, rival. « M. Mitterrand, l'ancien challenger du général de Gaulle » (L'Express, 1974). Elle est son challenger le plus redoutable.
● challenger ou challengeur nom masculin (anglais challenger) Boxeur désigné pour livrer combat au champion dont le titre est mis en jeu. Personnalité ou entreprise qui en affronte une autre plus connue ou plus importante.
challenger
n. m. (Anglicisme)
d1./d Concurrent participant à un challenge pour tenter de ravir son titre au champion.
d2./d Par ext. Rival.
I.
⇒CHALLENGER1, subst. masc.
A.— SP. [Dans un challenge, en parlant d'un sportif, surtout d'un boxeur, ou d'une équipe] Celui qui se propose d'affronter officiellement le vainqueur d'un challenge pour tenter de lui ravir son titre ou son prix. Anton. tenant. Jack est en scène. Ici, Muller, son manager... Je répète : Kolb n'a pas qualité pour nous défier (...) ce n'est pas actuellement un challenger (MORAND, Champions du monde, 1930, p. 105).
B.— P. anal. Rival dans un domaine précis. Ni Cocteau, ni Mauriac, ni Green n'ont de challengers; Girandoux en a trouvé cent, mais tous médiocres (SARTRE, Situations II, 1948, p. 241).
— En partic., POL. [Dans une lutte électorale] Celui qui se propose d'affronter une personnalité connue :
• « L'Express révèle à l'opinion endormie l'existence providentielle d'un adversaire secret du général de Gaulle... Mais ce n'est pas l'Express qui va déchirer le voile et présenter la photo authentique du premier challenger du général de Gaulle (pour l'élection de décembre 1965 à la présidence de la République). »
SAINDERICHIN, 66 (GILB. 1971).
— ÉCON. Entreprise qui concurrence une autre jusque là plus puissante. Un challenger s'est déclaré, la General Electric. Son objectif : devenir en dix ans un « bon » second (E., 2-1-67, ds GILB. 1971).
Prononc. et Orth. :[] ds DUB., Pt ROB. (qui écrit challengeur), Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; Pt Lar. et Lar. Lang. fr. admettent également []; WARN. 1968 transcrit uniquement []. ROB. Suppl. 1970 ajoute que la prononc. pop. de cet anglicisme est [] et pour la graph. que la forme challengeur (cf. supra ds Pt ROB.) peut remplacer la graph. challenger. Étymol. et Hist. 1902 (VANDAELE, Néol. exotique, p. 12 ds BONN.). Angl. challenger, subst. « celui qui défie, qui appelle au combat » (1511 ds NED), devenu terme de sp. (Webster's), dér. avec suff. -er (correspondant au fr. -eur2) du verbe [to] challenge, v. challenger2, verbe. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. BONN. 1920, p. 26. — DUB. Dér. 1962, p. 73.
II.
⇒CHALLENGER2, verbe trans.
SP. [Dans un nouv. challenge] Affronter le vainqueur d'un challenge pour le déposséder de son titre ou de son prix. Le vainqueur de ce combat challengera Sharkey pour le trophée mondial [L'Auto, 8-6-33, p. 1] (A.-O. GRUBB, French sports neologisms, 1937, p. 24).
— P. anal. Baryton excellait aux jeux d'adresse. Parapine lui challengeait régulièrement l'apéritif et le perdait tout aussi régulièrement (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 535) :
• ... il mangeait tous les soirs une poularde à la crème et aux champignons, une timbale de riz à la vapeur, buvait un magnum de champagne, du Heidsieck extra-brut, faisait des dettes et passait la nuit au billard dont il avait été champion du monde et challengeait, dorénavant, avec la mort.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 197.
Prononc. :[]. Pour la francisation du mot, cf. challenge. Étymol. et Hist. [1915 (Le Matin d'apr. BEHRENS Engl.)]; 1929, Lar. 20e. Dér. de challenge; dés. -er. Cf. l'angl. to challenge attesté au sens de « inviter au combat, défier » dep. ca 1380 ds NED. Fréq. abs. littér. :2. Bbg. QUEM. Fichier.
1. challenger [ʃalɑ̃ʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1913; de challenge.
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♦ Anglicisme. Sports. Chercher à enlever le titre au champion.
REM. Céline emploie cet anglicisme au sens de « jouer, parier au jeu ».
0 Baryton excellait aux jeux d'adresse. Parapine lui challengeait régulièrement l'apéritif et le perdait tout aussi régulièrement.
Céline, Voyage au bout de la nuit, éd. Denoël et Steels, p. 535 (1932).
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2. challenger [ʃɑlendʒœʀ] n. m.
ÉTYM. 1900, in Höfler; mot angl., de to challenge. → Challenge.
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♦ Anglicisme.
1 Challengeur. — (Francisation graphique plaisante). Par métaphore :
0 Les mi-lourds de la littérature, les challengeaires des beaux-arts (…)
Jacques Perret, Bâtons dans les roues, p. 10.
2 Fig. Compétiteur, rival. || « M. Mitterrand, l'ancien challenger du général de Gaulle » (l'Express, 23 mars 1974).
Encyclopédie Universelle. 2012.