chlorose [ klɔroz ] n. f.
• 1753; chlorosis 1694; lat. médiév. chlorosis, du gr. khlôros « vert »
1 ♦ Méd. Anémie par manque de fer, caractérisée par une pâleur verdâtre de la peau (cf. Vx Les pâles couleurs).
2 ♦ Bot. Étiolement et jaunissement des plantes vertes par déficience en chlorophylle.
● chlorose nom féminin Nom donné autrefois à l'anémie par carence en fer chez la jeune fille. Carence en chlorophylle des plantes se traduisant par la coloration jaune pâle des organes qui devraient être verts (feuilles, tiges) et pouvant avoir des causes diverses (anomalie génétique, carence du sol en fer, infections parasitaires, etc.).
chlorose
n. f. BOT Maladie des plantes, due au manque d'air, de lumière, ou à un excès de calcaire, caractérisée par la décoloration des feuilles.
⇒CHLOROSE, subst. fém.
A.— MÉD. Anémie caractérisée notamment par la pâleur verdâtre des téguments et frappant particulièrement les jeunes filles. Teint de chlorose. Synon. anémie essentielle des jeunes filles, anémie chlorotique :
• 1. Mangée de chlorose, trop grande pour ses douze ans, elle avait la laideur molle et bouffie, les cheveux rares et décolorés de son sang pauvre, ...
ZOLA, La Terre, 1887, p. 50.
— P. métaph. Plongé (...) dans un milieu géographique et historique auquel il ne peut s'arracher qu'en condamnant ses dons originaux à la chlorose et très vite à la mort (É. FAURE, L'Esprit des formes, 1927, p. 110) :
• 2. J'ai aussi entendu nommer très-spirituellement cette maladie d'espèce nouvelle dont sont atteints des jeunes talents, la chlorose littéraire.
SAINTE-BEUVE, Portraits contemp., t. 2, 1846-69, p. 75.
— P. méton. :
• 3. ... son tempérament, puissant, solide, épris des luxuriances de la vie, des forces sanguines, des santés morales, le détournait des grâces artificielles et des chloroses fardées du dernier siècle.
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 243.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. chlorostisme. Synon. de chlorose (cf. COLETTE, Belles saisons, Mes cahiers, 1935, p. 179).
B.— P. anal., BOT. Maladie de carence provoquant notamment la décoloration des feuilles. Chlorose calcaire; chlorose de la vigne; taches de chlorose, p. ell., chloroses :
• 4. ... lorsque le porte-greffe (...) est atteint de chlorose intense avec rabougrissement (cottis) il n'y a qu'à arracher la vigne et la reconstituer sur porte-greffes plus résistants.
R. BRUNET, Le Matériel viticole, 1909, p. 32.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. chlorosant, ante. Qui provoque la chlorose. Des apports minéraux dans le sol peuvent également modifier le pouvoir chlorosant de celui-ci (L. LEVADOUX, La Vigne et sa cult., 1961, p. 100).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1600 lat. chlorosis (Jean Varanda — mil. XVIe s.-1617 — d'apr. P. P. DARCHY, De la chlorose -pâles couleurs- et de son traitement, Paris, Rignoux, 1850 cité par Letessier ds Fr. mod., t. 19, 1951, pp. 111-112)]; 1694 chlorosis (CORNEILLE); 1753 chlorose (Encyclop. t. 3). Formé sur le gr. « d'un jaune verdâtre, vert », d'où « pâle », employé notamment en méd. au sens de « pâle, au teint jaunâtre »; suff. -ose. Fréq. abs. littér. :27.
DÉR. Chlorotique, adj. a) Qui est atteint de chlorose. Angèle acceptait la misère avec sa mollesse de femme chlorotique (ZOLA, La Curée, 1872, p. 364). Il (...) avait une éducation moyenne, un visage frêle de jeune fille chlorotique (L. DAUDET, L'Entre-deux guerres, 1915, p. 7). Emploi subst. Une jeune chlorotique à marier, assidue aux sources ferrugineuses (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 360). P. métaph. Ces pêches chlorotiques, c'est des restes du lunch (COLETTE, La Chatte, 1933, p. 49). Vertus chlorotiques (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 118). P. ext. Les visages chlorotiques et veules (MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 842); sa grâce à la fois ronde et un peu chlorotique (A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 243). b) Qui est dû à la chlorose. Sa bouche un peu grande, aux dents superbes dans la pâleur chlorotique des gencives (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1143). Pour deux sols différents, ayant même teneur en calcaire total, les manifestations chlorotiques pouvaient être très variables (L. LEVADOUX, La Vigne et sa cult., 1961, p. 99). — []. — 1re attest. 1766 femmes chlorotiques (RAULIN, Traicté des fleurs blanches, 1, 189 d'apr. Delboulle ds QUEM.); de chlorose, suff. -(t)-ique prob. par l'intermédiaire d'un lat. médical chloroticus (cf. NYSTEN) formé p. anal. avec des adj. gr. à finale -. — Fréq. abs. littér. : 31.
BBG. — LETESSIER (F.). Notes lexicol. Fr. mod. 1951, t. 19, p. 112.
chlorose [klɔʀoz] n. f.
ÉTYM. 1753; chlorosis, 1694; lat. médiéval chlorosis; du grec khlôros « vert, d'un jaune verdâtre », d'où « pâle ».
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1 Méd. Maladie (appelée anciennt les pâles couleurs ou anémie essentielle des jeunes filles) caractérisée par la teinte jaune verdâtre que prend la peau et qui est une anémie par carence en fer.
0 Mangée de chlorose, trop grande pour ses douze ans, elle avait la laideur molle et bouffie, les cheveux rares et décolorés de son sang pauvre (…)
Zola, la Terre, p. 50.
➪ tableau Principales maladies et affections.
2 Par métaphore ou littér. Étiolement, anémie. || La chlorose d'une société.
3 Bot. Étiolement des plantes caractérisé par leur décoloration (due à l'absence de chlorophylle). ⇒ aussi Albinisme, 2.
Encyclopédie Universelle. 2012.