BUCAREST
BUCARES
Capitale de la république de Roumanie, située dans la plaine de Valachie à 50 kilomètres au nord du Danube, Bucarest est de création relativement récente, postérieure à 1350. Située sur une route commerciale menant à Constantinople, elle offre une certaine importance stratégique. Au XVe siècle, le château de Dimbovita (la rivière qui l’arrose) devient capitale de la Valachie, et conserve ce rôle jusqu’en 1660. Pendant le règne de Michel le Brave, la ville se développe. De 1680 à 1715, la cité, peuplée en grande partie de Phanariotes, connaît un essor commercial et artistique.
Mais, au XIXe siècle, au moment du réveil de la nation roumaine, la ville se transforme radicalement. Capitale des principautés (Moldavie et Valachie) en 1859, elle devient capitale du royaume de Roumanie en 1881. L’Université est fondée en 1864 et la ville est dotée de nombreux monuments entre 1880 et 1914. Bucarest est occupée par les Allemands de 1916 à 1918; l’accroissement du royaume de Roumanie, en 1918, lui vaut de doubler sa population entre les deux guerres. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands y entrent en septembre 1940; mais, après le coup d’État organisé par le jeune roi Michel, le 23 août 1944, contre le maréchal Ion Antonescu, la Roumanie participe à la lutte contre l’Allemagne nazie et Bucarest accueille l’Armée rouge avant de devenir la capitale de la république populaire de Roumanie. Le régime socialiste, axé sur l’industrialisation, favorise son essor.
Rien d’imposant ne caractérise le paysage urbain actuel; le site initial, sur une butte au bord de la Dimbovita, n’a pas été orné de grands monuments, et le centre, de plus en plus modernisé par la construction de grands immeubles d’affaires et d’habitation, est d’abord fonctionnel et bien desservi par une étoile de larges boulevards. La présence d’arbres, de jardins, de fleurs est le charme principal de cette ville. Deux auréoles entourent le centre, d’abord celle des villas et des résidences cossues de l’entre-deux-guerres, puis celle des très grands ensembles de logements modernes qui alternent avec les aires industrielles et ferroviaires. Au-delà, commence la zone des villages maraîchers et du vaste parc de loisirs de la Colentina au nord. La multiplicité des chantiers, la rénovation de l’habitat, la construction de nouveaux édifices publics (théâtres, grands hôtels) soulignent le dynamisme de cette ville qui a dû faire face au difficile problème de zonation fonctionnelle du quartier et d’équipement en services commerciaux et de transports; car la croissance de la capitale a été rapide dans le contexte d’une économie assez pauvre; elle n’avait que 70 000 habitants en 1830, mais 660 000 en 1930, et elle a atteint, en 1992, 2 064 474 habitants. Bucarest est donc devenue une très grande ville qui dépasse de loin toutes les autres villes roumaines, puisque la deuxième, Iasi, n’avait, en 1992, que 342 994 habitants.
Le régime socialiste a ajouté à la fonction administrative initiale une fonction industrielle. Bucarest est le premier centre industriel du pays: constructions mécaniques, chimie, textile et alimentation, auxquels viennent s’ajouter des productions de plus haute technicité (électronique) et l’imprimerie. De nouveaux quartiers ont été édifiés à la périphérie, qui font fonction de cités-dortoirs. Siège des différents ministères économiques, Bucarest abrite la plupart des services administratifs, les grands corps politiques de l’État, les ambassades étrangères et l’aéroport international. Elle est la capitale culturelle avec l’université, les instituts de recherches et l’Académie des sciences.
Bucarest
(en roumain Bucuresti) cap. de la Roumanie, en Valachie, sur la Dîmbovita, sous-affl. du Danube; 2 066 700 hab. Centre industr. du pays (métall., constr. mécaniques, industr. chim.). Aéroport international.
— Centre culturel et universitaire; monuments anciens, musées. Ceausescu y entreprit des travaux gigantesques qui ont gravement endommagé les quartiers historiques.
— Mentionnée pour la prem. fois dans un document de 1459, la ville devint la cap. de la Valachie et, en 1862, celle de la Roumanie.
— Quatre traités de Bucarest: le traité de 1812, entre la Turquie et la Russie, reconnaissait à cette dernière la possession de la Bessarabie; celui de 1886 mettait fin à la guerre bulgaro-serbe; celui de 1913 consacrait la défaite de la Bulgarie au cours de la seconde guerre balkanique; celui de 1918, entre la Roumanie et les puissances centrales, imposait à celle-ci des conditions très dures (perte de la Dobroudja méridionale et soumission économique aux Austro-Allemands), mais ne fut jamais ratifié en raison de la victoire des Alliés.
Encyclopédie Universelle. 2012.