cogitation [ kɔʒitasjɔ̃ ] n. f. ♦ Vx ou iron. Pensée, réflexion. « Le luxe féminin de l'appartement était peu propice aux cogitations sévères » (Aymé). Quel est le fruit de tes cogitations ?
● cogitation nom féminin (latin cogitatio, -onis) Réflexion, action de réfléchir (souvent ironique) : Se laisser aller à des cogitations confuses.
cogitation
n. f. Fam. Action de méditer; réflexion. Il était perdu dans des cogitations mélancoliques.
⇒COGITATION, subst. fém.
A.— PHILOS. et lang. cultivée, vieilli. Action de diriger sa pensée sur un objet; le résultat de cette action. Il y a alors [dans le cas d'une hantise] interposition constante, entre nous et le réel, d'une pensée ou d'une représentation, fixe en ses contours, et à laquelle nous ramenons toutes nos cogitations (L. DAUDET, Le Monde des images, 1919, p. 102). Mais la « cogitation » que je découvre ainsi, si elle est sans lieu dans le temps et l'espace objectifs, n'est pas sans place dans le monde phénoménologique (MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. VII).
B.— P. ext., au XXe s., p. iron., le plus souvent au plur. Action de réfléchir; le résultat de cette action, le plus souvent une pensée parcellaire ou inefficace. Des cogitations, brumeuses, fluctuantes, profondes, vagues. Synon. idées, imaginations, pensées. Le téléphone arracha Jérôme à ses cogitations, à ses poussières de résolutions et de remords (A. ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin, 1942, p. 19) :
• Sarkis, tout songeur, s'efforçait de river fortement les mailles de la cotte de science qu'il forgeait à l'âme de la princesse : et c'étaient là de grandes cogitations.
J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 36.
SYNT. Suivre le cours de ses cogitations, être perdu dans ses cogitations; déranger, laisser qqn à (dans) ses cogitations; s'abîmer dans une profonde cogitation; quel est le fruit de vos cogitations?
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. Mil. XIIe s. cogitatiuns (Livre des Psaumes, éd. F. Michel, XXXII, 10 [cogitationes]) — 1611, COTGR., répertorié comme ,,vieux lang.`` ds Ac. Compl. 1842, employé ironiquement dep. le début du XIXe s. 1833 (P. BOREL, Champavert, Dina, la belle juive, p. 127). Empr. au lat. class. cogitatio « acte de penser, de réfléchir ». Fréq. abs. littér. :18. Bbg. GOHIN 1903, p. 306.
cogitation [kɔʒitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIIe; lat. cogitatio, de cogitare « penser ».
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1 Didact. et vx. Action de fixer sa pensée sur un objet. ⇒ Penser, réfléchir. — REM. Signalé comme « vieux langage » dans Académie, Compl., en 1842, le mot est repris en philosophie vers la fin du XIXe s.
0 Mes cogitations récentes, continua Pigeon, m'incitent au contraire à affirmer que nous ne sommes pas d'accord sur le dernier point.
Boris Vian, Vercoquin, p. 75.
Encyclopédie Universelle. 2012.