colonel, elle [ kɔlɔnɛl ] n.
• av. 1544 colonnel; it. colonnello, de colonna « colonne d'armée »
1 ♦ N. Officier, officière supérieur(e) qui commande un régiment, ou une formation, un service de même importance (⇒fam. 2. colon). Colonel d'infanterie, d'aviation. Les cinq galons d'un colonel. ⇒aussi lieutenant-colonel. La colonelle a été promue générale.
2 ♦ N. f. Vieilli La femme d'un colonel. Madame la colonelle.
● colonel nom masculin (italien colonnello, de colonna, troupe en colonne) Grade le plus élevé de la hiérarchie des officiers supérieurs des armées de terre, de l'air et de la gendarmerie. ● colonel (expressions) nom masculin (italien colonnello, de colonna, troupe en colonne) Colonel général, ancienne dignité militaire française.
colonel
n. m. Officier supérieur dont le grade vient immédiatement au-dessous de celui de général de brigade. Le colonel commande un régiment dans l'armée de terre, une escadre dans l'armée de l'air. (Le grade correspondant dans la marine est celui de capitaine de vaisseau.)
⇒COLONEL, ELLE, subst.
A.— ART MILIT. Officier supérieur des armées de terre et de l'air commandant un régiment. Le colonel est le père du régiment :
• 1. Si mon fiancé n'avait pas été tué pendant la guerre, je serais en ce moment l'épouse d'un officier, d'un commandant, colonel peut-être. Tu ne me crois pas?
ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 404.
♦ Colonel d'état major. Officier qui a le grade de colonel mais qui ne commande pas un régiment.
♦ Colonelle, subst. fém. Épouse de colonel. On appelait une femme Madame la générale. Madame la colonelle n'était pas absolument inusité (HUGO, Les Misérables, 1862, p. 740).
— Emploi adj. Compagnie colonelle (sous l'Ancien Régime). Première compagnie de chaque régiment qui appartient au colonel général.
B.— P. anal. et souvent iron. Personne qui exerce un commandement, qui fait preuve d'autorité. Colonel en jupon :
• 2. À ce moment-là, si vous avez agi sans avoir leur autorisation, vos colonels en soutane vous feront passer pour un vieux curé ramolli.
AYMÉ, La Vouivre, 1943, p. 196.
— Emploi adj. Un ton colonel, une voix colonelle. Qui a l'autorité, la fermeté du colonel dans l'exercice de son commandement. Son ton le plus colonel (GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, p. 229) :
• 3. Il [Johnny] n'avait jamais dans le regard cette menace indécise, ni dans la voix cette dureté colonelle qui s'assoient chez la plupart des hommes d'une façon étrangement gênante.
AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 208.
Rem. 1. Pour le composé lieutenant-colonel, v. lieutenant. 2. On rencontre ds les dict. et la docum. la forme abrégée colon, subst. masc., arg. des casernes. Colonel. Ici, y a pas d'erreur! pas de colon (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 4, p. 135). Par apocope. Colo. « Ordre supérieur! » m'a dit ma vieille bête de colo en clignant du seul œil qui lui reste (A. DAUDET, La Petite paroisse, 1895, p. 171).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Abrév. colo []. La finale -onnel(le) s'écrit avec 2 n; cf. exceptionnel, personnel, sensationnel, citronnelle, péronnelle, tonnelle, sauf colonel(le). Étymol. et Hist. 1. Subst. masc. 1534 coulonnel « chef d'un régiment » (Arch. hist. de la Gironde, 55, 40 d'apr. K. Baldinger ds R. Ling. rom., t. 20, p. 80 : coulonnel de la légion); av. 1544 colonnel (B. DES PÉRIERS, Joyeux Devis, éd. Frank et Chenevière, XIII, 60 ds IGLF); 1556 colonel « chef militaire en général » (J. DE LA LANDE, trad. de Dictys de Crète, L. I, 13 v° ds HUG.); p. abrév. 1878 colo (L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien); 1883 petit colon « lieutenant-colonel » (G. FUSTIER, Suppl. au dict. de la lang. verte d'A. Delvau, p. 508); 1888 colon « colonel » (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, p. 39); 2. adj. fém. 1559 coulonnelle (AMYOT, Antoine, 39 ds HUG. : compagnies coulonnelles); 3. subst. fém. apr. 1578 colonnelle « compagnie colonelle » (BRANTÔME, Discours sur les Duels, VI, 415, ibid.); terme hist. dep. 1835 (Ac.); 1831 lieutenant-colonelle « femme d'un lieutenant-colonel » (MUSSET, Le Temps, p. 118); 1834 colonelle « femme d'un colonel » (LAND.). Empr. à l'ital. colonnello « id. », proprement « chef d'une colonne de soldats », attesté dep. av. 1543 (Firenzuola ds BATT.) et dér. de colonna (colonne). La forme coronel (d'abord couronnel, couronnal en 1540-46, Amadis de Gaule ds HUG.), attestée jusqu'au début du XVIIe s. (Malherbe, v. LALANNE), n'est prob. pas due à l'influence de l'esp. coronel (FEW t. 2, p. 935a) mais correspond plutôt à un phénomène fréq. en m. fr. (cf. mérancolie pour mélancolie, pil(l)ure pour pilule; HOPE, p. 181). Fréq. abs. littér. :3 652. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 634, b) 5 120; XXe s. : a) 9 146, b) 3 331. Bbg. ARV. 1963, pp. 191-192 (s.v. colon). — BRÉAL (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910-1911, t. 16, p. 62. — DARM. Vie 1932, p. 42. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 15 — GIRAUD (J.), PAMART (P.)... Mots dans le vent. Vie Lang. 1970, pp. 48-49. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 57; Mots. t. 1. 1962, p. 298. — HOPE 1971, pp. 181-182. — KOHLM. 1901, p. 39. — RUPP. 1915, pp. 53-54. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 97, 154 (s.v. colon). — SAR. 1920, p. 34. — SPITZER (L.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1921, t. 42, p. 309; Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 219. — WIND 1928, p. 43, 126.
colonel, elle [kɔlɔnɛl] n.
ÉTYM. 1556; colonnel, av. 1544; ital. colonnello, de colonna « colonne d'armée ».
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1 N. m. Officier supérieur qui commande un régiment, ou une formation, un service de même importance (⇒ 2. Colon). || Un colonel d'infanterie, d'artillerie. || Colonel d'aviation. || Colonel d'intendance. || Colonel d'état-major, qui ne commande pas un régiment. || Les cinq galons d'un colonel. || Le grade de capitaine de vaisseau dans la marine correspond à celui de colonel. — Le Colonel Chabert, roman de Balzac. || Le colonel Fabien, héros de la Résistance.
1 Près du poste de garde, le colonel faisait les cent pas entre son capitaine adjudant-major et un colonel français des tirailleurs nord-africains.
P. Mac Orlan, la Bandera, VI, p. 66.
b Femme ayant le grade de colonel.
3 (En fonction d'adj.). Hist. || Compagnie colonelle : première compagnie d'un régiment, commandée par un colonel général (⇒ Général), sous l'Ancien Régime.
♦ Littér. Propre à un officier supérieur.
2 Il n'avait jamais dans le regard cette menace indécise, ni dans la voix cette dureté colonelle, qui s'associent chez la plupart des hommes d'une façon étrangement gênante.
M. Aymé, Travelingue, p. 208.
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COMP. Lieutenant-colonel.
Encyclopédie Universelle. 2012.